«Il paraît que ça ne se refuse pas. Eh bien, si» : pourquoi Caroline Roux a dit non au 20 Heures de France 2

Alors que le départ d’Anne-Sophie Lapix du 20 heures de France 2 a été officialisé et que sa dernière édition sera diffusée le 26 juin 2025, les spéculations vont bon train sur l’identité de sa ou de son successeur. Pourtant, à quelques jours de cette échéance majeure pour la rédaction de France Télévisions, aucun nom définitif ne semble encore émerger, et les prétendants se font de plus en plus rares. Dernier coup de théâtre en date : le refus de Caroline Roux, grande favorite pour le poste, qui a décliné la prestigieuse proposition.

Journaliste aguerrie, présentatrice respectée de “C dans l’air” sur France 5, Caroline Roux semblait pourtant toute désignée pour incarner la nouvelle figure de l’information du soir. Son professionnalisme, sa rigueur, sa capacité à décrypter des sujets complexes et à modérer des débats avec autorité mais sans agressivité avaient fait d’elle une candidate crédible et légitime pour cette responsabilité. Le public, les observateurs des médias, et même une partie de la rédaction la voyaient comme la relève naturelle d’Anne-Sophie Lapix.

Mais mardi 18 juin, la journaliste a mis un terme aux rumeurs, annonçant officiellement à la direction de France Télévisions qu’elle refusait la succession. Contactée peu après par les médias, Caroline Roux a confirmé sa décision :

« On m’a proposé cet exercice, j’étais très honorée de la proposition. Dans notre métier, le JT de 20 heures est considéré comme un Graal. J’y ai beaucoup réfléchi, et en réalité, je suis très attachée à mon émission C dans l’air sur France 5 et à mes équipes. J’y suis profondément heureuse. Dans le contexte géopolitique actuel, cette émission est d’utilité publique. »

Ses propos résonnent comme une déclaration d’amour à son émission quotidienne, devenue une référence pour les téléspectateurs en quête de clarté dans un monde de plus en plus complexe. Avec les tensions internationales, les crises politiques, les enjeux climatiques et les échéances électorales à venir, « C dans l’air » s’est imposée comme une plateforme d’analyse incontournable, et Caroline Roux en est la figure de proue.

Ce refus crée un nouveau casse-tête pour France Télévisions, déjà confrontée à un mercato délicat. Depuis l’annonce du départ d’Anne-Sophie Lapix, les rumeurs vont bon train. Le nom de Léa Salamé a été évoqué à plusieurs reprises, mais la journaliste vedette de « Quelle époque ! » n’a jamais confirmé son intérêt, et certaines sources affirment même qu’elle aurait d’emblée décliné. D’autres noms, comme Julian Bugier, Laurent Delahousse ou encore Thomas Sotto, circulent également, mais aucune confirmation officielle n’est venue clarifier la situation.

Il faut dire que le fauteuil du 20h, s’il fait rêver de nombreux journalistes, est aussi un poste extrêmement exposé, où la pression est forte et la critique constante. Entre les attentes de la hiérarchie, l’exigence du public, et la nécessité de se renouveler sans trahir la rigueur journalistique, présenter le JT de 20 heures reste un exercice périlleux, surtout dans un climat de méfiance vis-à-vis des médias.

Le refus de Caroline Roux met également en lumière un changement de paradigme dans les carrières médiatiques. Là où autrefois, le JT de 20h représentait l’aboutissement ultime, le « Graal » journalistique, certains préfèrent aujourd’hui s’ancrer dans des formats plus souples, plus interactifs, et surtout plus en phase avec leur sensibilité éditoriale. En cela, Caroline Roux montre qu’elle privilégie le fond à la forme, l’analyse au prestige, la continuité éditoriale à la notoriété.

Dans les coulisses de France Télévisions, ce refus pourrait aussi entraîner une remise en question de la stratégie actuelle, et relancer un processus de recrutement qui s’annonce désormais très serré dans les délais. Le journal de 20h de France 2 est l’un des piliers de la chaîne publique, et son incarnation reste un enjeu de crédibilité. À moins d’un nom surprise de dernière minute, France Télévisions pourrait être contrainte de parier sur un visage interne moins exposé médiatiquement, ou de proposer une formule transitoire, le temps de stabiliser son casting.

Une certitude : le départ d’Anne-Sophie Lapix, après huit années de présence quotidienne, laisse un vide important, tant du point de vue journalistique que symbolique. Critiquée parfois pour sa posture rigide ou son ton incisif, elle a su malgré tout maintenir une ligne éditoriale sérieuse, équilibrée, et résistante aux pressions politiques. Son remplacement s’inscrit donc dans un moment de transition délicat pour le service public.

En définitive, le refus de Caroline Roux, loin d’être une simple anecdote de mercato, révèle l’évolution des attentes professionnelles des journalistes, mais aussi les défis immenses qui pèsent aujourd’hui sur les grandes figures de l’information. À quelques jours du départ d’Anne-Sophie Lapix, l’avenir du 20h reste donc une équation à plusieurs inconnues — et le suspense, lui, continue.