Gérard Jugnot et Maxime Gasteuil : d’un clash au théâtre à une belle complicité artistique

Ce dimanche 29 juin, Gérard Jugnot était l’invité de l’émission Le Bon Dimanche Show animée par Bruno Guillon sur RTL. Au micro de l’animateur, l’acteur emblématique du Splendid s’est livré sans filtre, fidèle à sa réputation de grande gueule attachante. L’occasion pour lui de revenir sur une anecdote savoureuse : un petit clash survenu il y a quelques mois avec un humoriste de la nouvelle génération… qu’il ne connaissait presque pas. Et pourtant, ce malentendu s’est transformé en admiration réciproque et en complicité inattendue. L’humoriste en question ? Maxime Gasteuil, l’un des nouveaux visages les plus populaires de la scène comique française.

Une cohabitation difficile au théâtre Édouard VII

Gérard Jugnot, 73 ans, était à l’affiche d’une pièce de théâtre au célèbre théâtre Édouard VII à Paris. Une aventure artistique enthousiasmante mais entachée d’un léger désagrément logistique : la cohabitation avec le spectacle de Maxime Gasteuil, jeune humoriste originaire de Saint-Émilion qui cartonne avec son one-man-show.

Le problème ? Chaque soir, Gérard Jugnot devait attendre que Gasteuil termine sa prestation pour pouvoir commencer la sienne. Or, les spectacles de ce dernier s’éternisaient souvent, poussant l’entrée en scène de Jugnot bien au-delà de l’horaire prévu, parfois jusqu’à 20h45 au lieu de 20h. Une situation qui a mis les nerfs de l’acteur à rude épreuve.

« Je ne connaissais pas ce garçon. Et on me le colle en première partie du théâtre Édouard VII où je jouais une pièce… », raconte Jugnot avec ironie. Excédé par les retards répétés et le tumulte provoqué par la sortie des 800 spectateurs venus voir l’humoriste – suivie de l’entrée des 800 autres venus pour sa pièce – l’acteur a fini par exploser un soir : « Ce crétin qui a du succès, bah il continuait ! »

De l’agacement à la curiosité

Mais ce que Gérard Jugnot ignorait encore, c’est que Maxime Gasteuil n’était pas juste un « crétin qui a du succès », mais bien un humoriste au talent affirmé, capable de faire hurler de rire une salle entière soir après soir. Intrigué par les rires éclatants qu’il entendait derrière les murs, Jugnot a décidé d’aller voir par lui-même ce que valait ce fameux spectacle qui le faisait tant attendre.

Avec la verve qu’on lui connaît, il raconte l’anecdote avec autodérision : « Je suis allé voir sa merde », lâche-t-il en rigolant. Mais ce qu’il découvre alors le laisse sans voix. Loin d’un quelconque agacement, c’est une réelle admiration qui l’envahit.

« J’ai trouvé ça formidable », avoue l’acteur, visiblement impressionné par la qualité du show de Gasteuil. Ce dernier joue avec les clichés régionaux, la vie parisienne, le choc des cultures avec un humour moderne, mordant mais accessible, qui touche un public large.

Une réconciliation pleine d’humour

Ce retournement de situation aurait pu s’arrêter là. Mais Gérard Jugnot, connu pour sa répartie légendaire, a préféré transformer cette rencontre en un moment mémorable. Lorsqu’il croise Maxime Gasteuil en coulisses, il ne manque pas de lui faire une remarque aussi piquante que bienveillante : « Alors Gasteuil, tu vas continuer à dépasser tous les jours, espèce de petite merde ! »

Une phrase qui, dans la bouche de Jugnot, sonne presque comme un adoubement. Maxime Gasteuil, loin de se vexer, comprend qu’il a gagné le respect d’un grand nom du théâtre et du cinéma français. Depuis ce soir-là, les deux hommes ont conservé un lien amical teinté d’humour et de respect mutuel.

Le choc des générations, version bienveillante

Cette anecdote résume à elle seule le choc – souvent redouté – entre générations artistiques. Elle prouve qu’au-delà des différences de style, de rythme et d’époque, il est toujours possible de se rencontrer, de se comprendre… et même de s’apprécier. Gérard Jugnot, pilier du Splendid, n’a pas hésité à reconnaître le talent de ce jeune comique venu d’un autre univers.

Et Maxime Gasteuil, de son côté, a su accueillir avec humilité et humour les remarques d’un vétéran de la scène française, tout en poursuivant son ascension fulgurante. Une belle leçon d’ouverture et d’élégance dans un milieu parfois marqué par les rivalités et les ego.

Une scène française en pleine évolution

Cette histoire est aussi le reflet d’un théâtre français en pleine mutation, où les scènes traditionnelles accueillent désormais autant des pièces classiques que des spectacles de stand-up modernes. Le public, de plus en plus éclectique, y trouve son compte, et les artistes doivent composer avec cette diversité.

Finalement, Gérard Jugnot et Maxime Gasteuil ont prouvé que le respect et l’humour peuvent aplanir bien des tensions. Et que, dans l’art comme dans la vie, il n’est jamais trop tard pour découvrir le talent des autres… même si cela implique de commencer son spectacle avec 45 minutes de retard !

Tout est bien qui finit bien.