Vianney tire sa révérence médiatique : retour sur trois chansons qui ont façonné son parcours

Après plus d’une décennie d’une carrière aussi discrète qu’intense, Vianney a annoncé qu’il se retirait pour une pause indéterminée, mais, cette fois, définitive des projecteurs. Le chanteur à la voix douce et aux textes sensibles veut s’éloigner du tumulte de la scène médiatique pour retrouver le silence et se recentrer. Une décision forte qui marque un nouveau chapitre dans sa vie personnelle et artistique. L’occasion parfaite de revenir sur trois chansons qui ont marqué ces onze années de musique, de succès et d’émotions partagées avec le public.

Une cabane pour seul refuge

C’est sur Instagram que Vianney a pris la parole, fidèle à sa manière directe et sincère. Dans une vidéo sobre, il confie son besoin de faire une véritable pause, loin des sollicitations incessantes et du rythme effréné du métier. Son projet est simple, presque ascétique : construire une cabane de ses propres mains, dans un endroit reculé, et s’y isoler pour écrire, créer, penser.

« Construire plutôt que produire », affirme-t-il. Une philosophie qui en dit long sur sa volonté de renouer avec l’essentiel. Pour Vianney, cette retraite ne signifie pas la fin de la musique, mais plutôt une respiration nécessaire avant d’écrire de nouvelles chansons, à l’abri du bruit.

Pas là : le chagrin fondateur

Remontons à 2014, avec la sortie de Pas là, qui sera propulsée sur le devant de la scène en 2015. Ce titre reste l’un des plus emblématiques de Vianney, tant pour son succès que pour son histoire. Peu de gens le savent, mais cette chanson est née en 2012, bien avant la sortie du premier album. À cette époque, le jeune Vianney étudie à Londres, loin de sa famille et de ses repères, dans une petite chambre londonienne. C’est là, en plein cœur d’un chagrin d’amour, qu’il commence à écrire.

Pas là et Je te déteste sont deux chansons jumelles, nées de cette même rupture. Si Je te déteste exprime la colère et la peine, Pas là est l’aveu doux-amer d’un manque, d’une absence difficile à combler. Rapidement, le public s’empare du morceau, qui reste classé pendant un an et demi dans les charts français. Mais ce n’est pas tout : les détournements humoristiques, notamment par Les Guignols, puis les réseaux sociaux, lui offrent une deuxième vie. La chanson devient un mème, un clin d’œil générationnel, tout en conservant sa tendresse originelle.

Je m’en vais : l’envol artistique

Deux ans plus tard, en 2016, Vianney revient avec Je m’en vais, une nouvelle chanson de rupture, certes, mais avec une autre couleur. Cette fois, il ne s’agit pas seulement de la fin d’une histoire amoureuse, mais d’un tournant dans sa propre trajectoire. Le chanteur commence à toucher un public plus large, au-delà des amateurs de chanson française. Le titre devient rapidement un hymne au départ, à la libération, à la nécessité de changer de cap pour mieux se retrouver.

Dans sa simplicité mélodique et ses paroles universelles, Je m’en vais évoque l’idée que partir n’est pas forcément fuir, mais parfois renaître. Cette chanson cristallise l’essence de Vianney : une sincérité désarmante, une mélancolie lumineuse et une voix qui parle à tous.

Call on Me : l’amitié en partage avec Ed Sheeran

Enfin, en 2022, une rencontre artistique vient enrichir son parcours : celle avec Ed Sheeran. Les deux artistes se connaissent depuis quelques années, et une réelle complicité s’est installée entre eux. Lorsqu’Ed traverse une période douloureuse, après la perte de son meilleur ami, Vianney est là. Ensemble, ils composent Call on Me, une chanson profondément humaine, presque spirituelle, dédiée à l’amitié véritable.

Le titre, présent sur l’album À deux à trois, est enregistré dans le sous-sol de la maison londonienne de Sheeran. Loin des studios aseptisés, cette session d’enregistrement intimiste donne naissance à un morceau à la fois doux et puissant, où les voix s’entrelacent avec émotion. Pour Vianney, cette collaboration symbolise l’aboutissement d’un chemin artistique basé sur l’authenticité et la connexion humaine.

Une carrière à hauteur d’homme

En onze ans, Vianney a su imposer une présence singulière dans la musique française. Sans artifices, sans tapage, il a bâti un univers sensible, profondément humain, où chaque chanson raconte une histoire vraie. Son choix de se retirer du devant de la scène n’étonne pas ceux qui le suivent depuis le début : c’est un geste cohérent, fidèle à ce qu’il est.

Il ne s’agit pas d’un adieu, mais d’un pas de côté. Le temps de construire, de se retrouver, de créer à nouveau. Et si l’on ne sait pas quand Vianney reviendra, une chose est sûre : il reviendra avec des chansons taillées dans le bois de sa cabane, empreintes de silence, de vérité, et, comme toujours, d’humanité.