Il a nagé 122 km, il vit sans limites : mais ce qui fait vraiment peur à Théo Curin, ce n’est pas l’eau

Le nageur Théo Curin prépare son incroyable défi à Font-Romeu - ici

Théo Curin, c’est ce nom qui résonne comme un uppercut d’énergie dans le paysage français. Amputé des quatre membres à l’âge de 6 ans, il devient athlète de haut niveau, aventurier, conférencier, influenceur, modèle de résilience. Il a traversé le lac Titicaca – 122 kilomètres à la nage, sans prothèses, dans une eau glaciale, à 3 800 mètres d’altitude.

Un exploit que peu de corps « entiers » oseraient tenter.

Et pourtant, ce qui fait vraiment peur à Théo Curin, ce n’est pas l’eau. Ce n’est ni la douleur, ni l’échec, ni même la mort. Ce qui l’effraie le plus… c’est la stagnation. La vie qui ne bouge plus. L’idée d’abandonner ses rêves, d’arrêter de progresser, de ne plus se surprendre lui-même.

🏔 Le défi Titicaca : pas une folie, une nécessité

En novembre 2021, le monde découvre Théo Curin en pleine traversée du mythique lac Titicaca. Pendant 11 jours, il affronte le froid, les courants, l’altitude. Chaque coup de bras, chaque nuit dans la tente humide flottante, chaque crampe, chaque doute… est un acte de résistance.

Beaucoup ont dit : “C’est insensé.”

Lui répond :

“Ce serait insensé pour moi de ne pas tenter. De rester dans ma zone de confort. C’est ça qui me ferait peur.”

Ce n’est pas une quête de gloire, mais de sens. Théo voulait prouver, d’abord à lui-même, qu’il était capable de tout. Qu’il n’avait pas besoin de membres pour se sentir entier.

Amputé des quatre membres, il devient le premier nageur handisport à  terminer une course en eau libre de 57 km

💡 La peur de ne plus rêver

Quand on lui demande ce qui l’angoisse vraiment, sa réponse est inattendue :

“Ce que je crains, c’est de me lever un matin, et de ne plus avoir envie. Envie de créer, de bouger, d’inspirer.”

La plus grande peur de Théo, ce n’est pas l’eau. Ce n’est même pas le regard des autres. C’est le vide intérieur. Le jour où la passion s’éteint. Le jour où il ne se reconnaîtrait plus dans le miroir.

C’est une peur belle, saine, qui pousse à avancer, à se réinventer, à ne jamais s’endormir sur ses victoires.

🧠 Une adrénaline mentale, pas seulement physique

Le dépassement de soi, chez Théo, n’est pas qu’un défi sportif. C’est une discipline mentale.

“Il y a des jours où je suis fatigué. Où je doute. Mais je me parle, je m’observe, je m’écoute. Le vrai combat, il est là.”

Pas besoin de lac, ni de médaille. Sa plus grande aventure, c’est l’introspection. Faire face à ses blessures invisibles. Ses peurs d’enfant, son sentiment de solitude, son exigence envers lui-même.

Il le dit avec humour :

“Je suis mon propre coach le plus dur… et mon plus grand soutien aussi.”

🔄 Se réinventer, encore et toujours

Après la natation de haut niveau, après l’aventure Titicaca, après la télévision, que reste-t-il ? Une nouvelle frontière à franchir. Un terrain inconnu.

Théo ne se contente jamais d’un seul rôle. Il est passé de sportif à influenceur, puis à chroniqueur, acteur, ambassadeur de marques. Chaque année, il casse un code de plus.

“Je n’ai pas envie qu’on me mette dans une case. Je veux pouvoir me réinventer toute ma vie.”

Et c’est peut-être ça, sa vraie ligne directrice : ne jamais s’enfermer. Ni dans un corps, ni dans une fonction, ni dans une image figée.

💬 Ce que les autres voient… et ce que lui ressent

Natation : Théo Curin premier nageur handisport à terminer « une course de  dingue » de 57 km

Pour beaucoup, Théo est un superhéros. Mais lui se voit juste comme un homme qui veut rester vivant de l’intérieur.

“L’image qu’on a de moi est parfois trop lisse. Moi aussi je pleure, je panique, je me plante. Je veux qu’on sache que c’est OK.”

Il n’a pas peur de montrer ses failles. Il en a même fait sa force.
Il n’a pas peur de tomber — tant qu’il tombe en avançant.

🔒 Et l’eau, alors ?

Oui, il l’a dit : au fond, il n’a jamais eu peur de l’eau. Pas même enfant. L’eau est l’un des rares endroits où il se sent libre, égal, fluide. L’eau ne juge pas, ne distingue pas. Elle porte.

Et si un jour il devait se noyer, ce ne serait pas dans un lac, mais dans l’indifférence, l’ennui, la routine.

📝 Théo Curin est l’un des rares à transformer la peur non pas en barrière, mais en carburant. Il n’a pas de bras pour agripper le monde, mais il l’enlace avec courage. Il n’a pas de jambes pour fuir ses peurs, mais il les regarde dans les yeux… et nage à travers elles.