Dans un entretien radio intense et sans filtre accordé à Europe 1, Jean-Luc Lahaye est revenu avec force sur l’affaire judiciaire qui a bouleversé sa vie, tout en livrant une introspection rare sur son parcours, sa chute médiatique et sa résilience. Promouvant son nouveau livre “Classé confidentiel”, publié aux éditions Carnets Nord, l’artiste y dépeint une version personnelle et parfois dérangeante de la tempête médiatico-judiciaire qui a failli le briser.

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Dès les premières minutes de l’interview avec Jean-Marc Morandini, Lahaye assume un ton direct. Il ne se dérobe pas, il parle. Et surtout, il règle ses comptes. Avec une forme de rancune froide, il évoque ces journalistes qu’il accuse d’avoir joué aux procureurs, relayant à ses yeux de fausses informations, notamment sur une prétendue détention de contenus pédopornographiques – accusation qui, selon lui, s’est révélée totalement infondée après la perquisition de ses appareils.

 

Il cite nommément certains chroniqueurs et animateurs, affirmant qu’ils ont contribué à ternir son image de manière irréversible, parfois sur la base de simples rumeurs. Malgré cela, Lahaye insiste : il n’a jamais porté plainte contre eux. Par principe ou par fierté, difficile à dire, mais l’homme semble préférer régler ses différends dans l’arène médiatique plutôt que dans les tribunaux.

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Ce qui ressort surtout de cette intervention, c’est le sentiment profond d’injustice. Jean-Luc Lahaye affirme que toute l’affaire a été montée sans qu’aucune plainte formelle, aucune mise en examen ni victime réelle ne soient présentes. Il dénonce un procès surréaliste où, dit-il, son répertoire musical a été passé au crible.

 

Certaines de ses chansons, comme “Jamais 15 ans” ou “Tes 17 ans petite femme”, ont été analysées en détail à l’audience, dans ce qu’il décrit comme une tentative d’établir un profil ou une intention à travers des paroles artistiques. Il va jusqu’à dire que sa tenue de scène, torse nu sous une veste, a été pointée du doigt comme un élément à charge. Une démarche qu’il qualifie d’absurde, presque kafkaïenne, comme si l’on jugeait l’artiste sur la base de sa performance artistique plutôt que sur des faits concrets.

Mais Lahaye ne se limite pas à la dénonciation. Il se dévoile aussi. Il évoque les deux jours de réclusion qu’il s’est imposés au plus fort de la tempête médiatique. Deux jours pendant lesquels il dit s’être senti “assommé”, incompris, piétiné.

 

Il parle également de son besoin affectif immense, de sa préférence assumée pour les femmes plus jeunes, qu’il justifie par un “regard tourné vers l’avenir”, une énergie qu’il dit ne plus retrouver chez des femmes de son âge. Des propos qui peuvent choquer, mais qu’il assume pleinement, sans chercher à les maquiller. À ses yeux, cette attirance n’est ni une dérive, ni une faute morale, mais un trait de personnalité.

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Son livre, selon lui, ne se résume pourtant pas à cette affaire. Il y consacre “seulement vingt pages”, insiste-t-il, sur un ouvrage de plus de 300. Il y parle aussi de ses débuts, de la création de son émission télé “Les années tubes”, de ses histoires d’amour, de son association “La voix de l’enfant” qu’il a fondée il y a plus de 30 ans et à laquelle il affirme rester très engagé. Il regrette d’ailleurs que ces aspects de son engagement, de sa carrière, soient souvent éclipsés par le scandale.

Il confesse également une forme de lassitude vis-à-vis des médias. Il dit ne plus attendre grand-chose de leur part. Il est lucide : dans l’esprit de beaucoup, cette affaire colle à son nom. Pourtant, il continue d’affirmer qu’il est d’abord un artiste, un chanteur, un homme de scène. Il reconnaît ses failles, ses choix, sa sensibilité, et ne cache plus ses blessures.

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Le message qu’il semble vouloir faire passer est complexe, parfois ambivalent : il veut qu’on reconnaisse son innocence, mais aussi qu’on entende sa vérité, aussi dérangeante soit-elle. Il veut rappeler qu’il a été un artiste populaire, aimé du public, et qu’il a contribué à sa manière à la culture populaire française. Il veut surtout qu’on n’oublie pas l’homme derrière l’affaire, avec ses contradictions, ses douleurs, ses fidélités et ses erreurs.

À la fin de l’entretien, une forme d’apaisement semble s’installer. Jean-Luc Lahaye dit vouloir vivre désormais sans peur du regard des autres. “Nous ne sommes que de passage”, dit-il, philosophe. Et lui, il veut encore profiter de chaque jour, même s’il sait que l’ombre de cette affaire restera toujours quelque part derrière lui. Reste à savoir si le public, lui, est prêt à entendre cette confession brutale.