“Bolbec sous les projecteurs malgré elle : quand une phrase de Marine, gagnante de la Star Academy, déclenche la polémique”

En pleine effervescence médiatique autour de la sortie de son premier album, Des gens bien, Marine, la grande gagnante de la dernière saison de la Star Academy, a fait une déclaration pour le moins inattendue et polémique. Invitée sur le plateau de C à vous, ce lundi 30 juin, la chanteuse originaire du Nord a voulu défendre sa région face aux clichés dévalorisants qui lui collent à la peau. Mais dans cet exercice, c’est une autre ville qui a été entraînée dans la tempête : Bolbec, en Normandie.

Une phrase qui fait mouche… et polémique

Alors qu’elle évoquait les stéréotypes tenaces sur les habitants du Nord de la France — souvent accusés à tort de consanguinité — Marine a lancé, avec une pointe d’ironie :
“La ville la plus consanguine de France, elle se trouve en Normandie, faut vérifier, je crois que c’est Bolbec, un truc comme ça.”

Rires sur le plateau, amusement des chroniqueurs, mais tollé à Bolbec. La petite ville de près de 12.000 habitants, située à une trentaine de minutes du Havre, s’est rapidement sentie pointée du doigt et injustement stigmatisée. Sur les réseaux sociaux, la séquence a tourné en boucle, alimentant des débats parfois virulents.

Une réaction mesurée du maire de Bolbec

Christophe Doré, le maire de la commune, a dans un premier temps reconnu avoir été surpris et touché par la déclaration. Interrogé par BFM Normandie le jeudi 3 juillet, l’élu a confié :
“La colère est montée puis je l’ai pris de manière plus légère. Je me suis dit que c’était une maladresse.”

Malgré tout, il estime que Bolbec, comme le Nord, est régulièrement victime de préjugés infondés. Une raison suffisante pour tendre la main plutôt que d’envenimer la situation :
“Je comprends qu’elle soit agacée qu’on stigmatise les gens du Nord, parce que ce sont des gens fort sympathiques. Son combat, c’est le mien. L’image de Bolbec est aussi abîmée par des clichés qu’on retrouve sur Google.”

Dans une démarche apaisée et constructive, le maire a alors lancé une invitation à Marine : venir se produire à Bolbec, afin de tourner la page et faire de cette polémique une occasion de rapprochement.

“Nous avons des infrastructures exceptionnelles. Elle est déjà pardonnée de cette erreur de jeunesse. Elle n’aurait pas dû nous pointer, mais elle doit se rattraper.”

Un appel à la réconciliation… mais aussi à la justice

Si le maire choisit la voie de l’apaisement, tout le monde ne partage pas son point de vue. Dans les colonnes du Courrier Cauchois, l’opposant municipal Rachid Chebli s’est exprimé avec fermeté. Pour lui, il n’est pas question de passer l’éponge.

“Bolbec a été ridiculisée et calomniée,” affirme-t-il, annonçant dans la foulée le dépôt de trois plaintes : l’une contre Marine elle-même, l’autre contre la présentatrice de l’émission, Élisabeth Lemoine, et une dernière contre le producteur du programme.

Selon lui, la plaisanterie va au-delà d’une simple maladresse et alimente des formes insidieuses de mépris territorial.
“Ce type de moquerie publique, qui alimente la haine sociale ou territoriale, ne doit plus passer inaperçu ni rester impuni,” martèle-t-il.

Entre maladresse et levier médiatique

L’incident soulève des questions plus larges sur la place des clichés dans les médias et l’usage de l’humour dans les discours publics. Marine, en cherchant à défendre le Nord, a-t-elle réellement attaqué Bolbec ? Était-ce une blague mal calibrée ou une provocation involontaire ?

Dans le monde ultra-connecté d’aujourd’hui, où chaque mot peut être amplifié, sorti de son contexte et devenir viral, la moindre phrase peut avoir des conséquences inattendues. Bolbec, malgré elle, en fait l’amère expérience.

Une opportunité déguisée ?

Toutefois, certains y voient une opportunité. En tendant la main à Marine, Christophe Doré espère transformer la polémique en moment de communion. Accueillir une jeune artiste au cœur de la tempête médiatique pourrait non seulement apaiser les tensions mais aussi braquer les projecteurs sur la commune pour de meilleures raisons.

Quant à Marine, ni excuses officielles ni réactions publiques n’ont encore été faites à ce jour. La jeune chanteuse devra sans doute clarifier ses propos si elle souhaite restaurer une image positive auprès du public normand.

Derrière cette anecdote, c’est un véritable débat sur la représentation des territoires et des populations dans les médias qui se dessine. Entre humour et responsabilité, les lignes sont parfois floues. Mais une chose est sûre : que ce soit dans le Nord ou en Normandie, les habitants n’entendent plus être les victimes silencieuses de caricatures d’un autre temps.