Le Retour d’Intervilles : Entre Triomphe d’Audience et Tempête de CritiquesIntervilles" : pourtant dézinguée sur les réseaux sociaux, l'émission  connaît un franc succès côté audiences - Public

Jeudi 3 juillet 2025, Intervilles faisait son grand retour à la télévision française, diffusé sur France 2, avec aux commandes deux figures bien connues du petit écran : Nagui et Bruno Guillon. Un come-back très attendu, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle version du jeu culte a suscité de vives réactions. D’un côté, des chiffres d’audience impressionnants qui signent un vrai succès. De l’autre, un déferlement de critiques sur les réseaux sociaux, où beaucoup de téléspectateurs n’ont pas caché leur déception. Alors, Intervilles 2025 : renaissance ou imposture ? Plongée au cœur d’un retour qui divise.


Un succès indéniable du côté des audiences

C’est Benjamin Rabier, journaliste et rédacteur en chef du site spécialisé Puremédias, qui a lâché la nouvelle peu après la diffusion. Et elle a de quoi faire tourner les têtes : 3,35 millions de téléspectateurs ont suivi ce grand retour, ce qui représente 22 % de part d’audience globale, avec un pic à 27,5 % sur la cible commerciale très prisée des FRDA-50 (femmes responsables des achats de moins de 50 ans).

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes et qui confirment que le programme a su capter l’attention d’un large public. Malgré les critiques en ligne, une grande partie des téléspectateurs était bel et bien au rendez-vous, curieuse de découvrir cette version modernisée du jeu légendaire.Intervilles" : pourtant dézinguée sur les réseaux sociaux, l'émission  connaît un franc succès côté audiences - Public


Une émission foudroyée sur X (anciennement Twitter)

Mais si l’on quitte le terrain des chiffres pour celui du ressenti, l’ambiance change du tout au tout. Sur les réseaux sociaux, et notamment sur X, c’est une avalanche de critiques qui s’est abattue sur Intervilles. Très rapidement après le lancement de l’émission, des internautes ont exprimé leur frustration face à un programme qu’ils ont jugé loin de l’esprit originel.

Premier sujet de discorde : le décor. Là où les nostalgiques se souvenaient de grandes arènes survoltées et de villages en liesse, la version 2025 a semblé décevoir avec un plateau jugé trop petit, peu engageant et sans atmosphère. “On dirait la version Wish d’Intervilles avec 30 € de budget”, ironisait un utilisateur. Un autre regrettait : “J’ai souvenir de grandes arènes, pleines à craquer avec une ambiance de fou. Là, c’est dans un champ avec des bottes de paille…”


Les éléments cultes absents

Autre point de crispation majeur : l’absence des fameuses vachettes, véritables icônes de l’émission originale. Même si leur présence avait été remise en question ces dernières années pour des raisons éthiques, leur disparition totale a tout de même été mal vécue par de nombreux téléspectateurs qui les associaient à l’ADN du programme.

Enfin, le générique mythique “Shanana”, composé à l’origine par le Citizen’s Band, a été remplacé. Une décision expliquée par Nagui lors de la conférence de presse du 4 juin dernier. “La musique est un sujet qui a fait débat”, reconnaissait l’animateur. Faute de droits d’utilisation, le générique d’origine n’a pas pu être repris. À la place, le duo électro Ofenbach — dont l’un des membres n’est autre que Dorian Lux, petit-fils de Guy Lux, créateur historique de l’émission — a composé une nouvelle version, dans laquelle on retrouve cependant les paroles emblématiques.Audiences : Quel score pour le retour d'"Intervilles" avec Nagui et Bruno  Guillon sur France 2, 12 ans après la dernière édition ? - Puremédias


Une dualité révélatrice

L’exemple d’Intervilles 2025 met en lumière une opposition de plus en plus fréquente dans le paysage audiovisuel : celle entre la réception critique sur les réseaux sociaux et les audiences télévisées réelles. Sur X, le programme est perçu comme un échec cuisant. Pourtant, du point de vue purement statistique, c’est un franc succès pour France 2 et pour les producteurs.

Cette dualité soulève une question essentielle : les réseaux sociaux sont-ils réellement représentatifs du grand public ? Si l’on se fie aux réactions sur Internet, Intervilles aurait dû sombrer dès les premières minutes. Mais les chiffres racontent une toute autre histoire : la curiosité était bien là, et l’engouement aussi, en dépit des critiques.


Et maintenant ?

Il faudra sans doute plusieurs numéros pour que cette nouvelle version trouve son rythme de croisière et peut-être réconcilie les nostalgiques avec cette formule remaniée. Mais le pari est en partie déjà gagné : le public a répondu présent, et c’est ce que les chaînes regardent en premier. Reste maintenant à savoir si Intervilles saura évoluer et intégrer les remarques (même acerbes) de ceux qui espéraient une résurrection plus fidèle à l’original.

En attendant, le retour du programme emblématique prouve que les grandes marques de la télévision française ont encore du potentiel, à condition de bien doser modernité et respect de l’héritage. Le chemin est encore long pour convaincre tout le monde, mais une chose est sûre : Intervilles n’a pas dit son dernier mot.