Francofolies de Spa 2025 : la venue d’Amir déclenche une tempête artistiqueAmir : une célèbre chanteuse française refuse catégoriquement de chanter  sur la même scène que lui - Public

Alors que l’édition 2025 des Francofolies de Spa promettait d’être une célébration vibrante de la musique francophone, une polémique éclate et vient assombrir l’ambiance du festival. En cause : la programmation du chanteur franco-israélien Amir, qui divise profondément artistes, publics et organisateurs.

Un festival sous tension

Le rideau vient à peine de se lever sur les Francofolies de Spa, rendez-vous musical incontournable en Belgique, que la tension monte déjà. Cette année, la programmation est particulièrement alléchante avec des têtes d’affiche comme IAM, Dadju, Kendji Girac, Ben Mazué ou encore Julien Doré. Mais un nom en particulier fait grincer des dents : Amir.

Alors qu’il devait initialement se produire ce vendredi, sa participation est désormais incertaine. Une fronde d’artistes s’est élevée contre sa venue, dénonçant ce qu’ils perçoivent comme un soutien de l’artiste à la politique israélienne.

Une prise de position collective

Dans un communiqué relayé par DH Les Sports+, plusieurs artistes programmés au festival ont exprimé leur refus de cautionner la présence d’Amir. Colt, Lovelace, Nicou, Lauravioli, Isaac, Libra Romea, CHOSE, SMR, Nkey et Mado ont signé une déclaration commune :

Amir : une célèbre chanteuse française refuse catégoriquement de chanter  sur la même scène que lui - Public

« En tant qu’artistes programmés aux Francofolies de Spa, nous nous désolidarisons fermement de la décision de programmer Amir. »

Un membre du groupe, resté anonyme, précise la source de leur malaise :

« Nous sommes un ensemble d’artistes mal à l’aise par rapport à la participation d’Amir au festival, suite aux révélations faites par des associations militantes, parce qu’elles témoignent de faits qui nous dérangent fortement. »

Ces révélations émanent notamment du collectif Liège Occupation Free, qui critique la venue d’Amir en raison de plusieurs éléments : sa participation à un événement en 2014 dans la colonie israélienne d’Hébron, déclarée illégale par le droit international ; sa présence à une soirée en hommage à des soldats israéliens ; et surtout, son silence face aux actions du gouvernement israélien, notamment à Gaza.

Yoa tire un trait sur sa participation

Parmi les artistes qui ont choisi de passer à l’action, la chanteuse Yoa a pris une décision radicale : annuler sa participation aux Francofolies. Sur Instagram, elle a partagé les raisons de ce choix :

« Mes convictions sociales, politiques et humanistes vont à l’encontre du fait de partager la scène avec un artiste qui ne reconnaît pas le génocide en cours en Palestine, et ayant participé à des événements organisés en soutien à l’armée israélienne. »

Cette prise de position forte a été saluée par ses fans mais a également suscité des débats houleux sur les réseaux sociaux, où les lignes entre engagement politique, liberté d’expression et censure artistique deviennent floues.

Les organisateurs campent sur leur position

Face à la pression croissante, les organisateurs des Francofolies de Spa ont réagi. Tout en reconnaissant la légitimité des émotions suscitées par le conflit israélo-palestinien, ils ont réaffirmé leur décision de maintenir Amir à l’affiche.

« Nous comprenons les réactions face au drame à Gaza, mais nous avons choisi Amir pour sa musique, non pour ses convictions. »

Une réponse qui n’a pas suffi à apaiser les critiques, bien que certains défenseurs de l’artiste soulignent que ce dernier n’a jamais été directement impliqué dans des discours de haine, ni dans des campagnes politiques.

Amir : une célèbre chanteuse française refuse catégoriquement de chanter  sur la même scène que lui - Public

Amir, pour l’instant silencieux

À l’heure actuelle, Amir n’a pas réagi publiquement à la controverse. L’artiste, révélé au grand public grâce à The Voice en France et à l’Eurovision 2016, est généralement perçu comme une figure positive et consensuelle de la scène musicale francophone. Son silence, toutefois, est scruté de près : certains y voient une forme d’indifférence, d’autres une stratégie d’évitement face à une situation explosive.

Une affaire symptomatique d’un débat plus vaste

Cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre culture et politique. De plus en plus, les artistes prennent des positions publiques sur les grands sujets de société — conflits armés, discriminations, urgences climatiques — et attendent la même responsabilité de la part de leurs collègues et des institutions culturelles. Mais jusqu’où peut-on politiser une scène artistique ? Où placer la frontière entre engagement et exclusion ?

Dans le cas des Francofolies de Spa, ce débat n’a jamais été aussi actuel. La situation à Gaza, décrite par de nombreuses ONG comme une catastrophe humanitaire, suscite une vague d’indignation à travers le monde artistique. Pour beaucoup, l’heure n’est plus à la neutralité.


Conclusion

Ce qui devait être une célébration de la musique se transforme en véritable casse-tête éthique et politique. La participation d’Amir aux Francofolies de Spa 2025, encore incertaine, divise profondément. Entre liberté artistique, solidarité militante et responsabilité morale, le festival se retrouve au cœur d’un débat brûlant, révélateur d’un monde culturel de plus en plus engagé.

La balle est désormais dans le camp d’Amir. Réagira-t-il à la polémique ? Sera-t-il maintenu à l’affiche ? Et surtout, quelles conséquences cette affaire aura-t-elle sur la cohésion artistique du festival ? Réponse dans les jours à venir.

Amir : une célèbre chanteuse française refuse catégoriquement de chanter  sur la même scène que lui - Public