“Mon Grand Amour” : l’ultime adieu d’Audrey Crespo-Mara à Thierry Ardisson, l’Homme en Noir

Le rideau est tombé sur l’un des visages les plus singuliers de la télévision française. Le lundi 14 juillet 2025, Thierry Ardisson, surnommé depuis toujours « l’Homme en Noir », s’est éteint à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer du foie qu’il avait choisi de garder dans l’ombre, fidèle à sa discrétion. Ce jour-là, en pleine Fête nationale, la France perdait une voix singulière, une plume acérée, un provocateur élégant. Et Audrey Crespo-Mara, sa compagne depuis seize ans, perdait « Mon Grand Amour ».

Un adieu dans la sobriété, loin des projecteurs

Trois jours après son décès, le jeudi 17 juillet, ses proches se sont réunis à l’église Saint-Roch à Paris pour lui rendre un dernier hommage. Pas de cérémonie tapageuse. Pas d’effusions orchestrées. Juste une atmosphère feutrée, intime, comme il l’aurait souhaitée. Les caméras, cette fois, sont restées à la porte. Dans la nef, seuls ceux qui comptaient vraiment : ses enfants, ses anciennes compagnes, des amis fidèles… et bien sûr, Audrey.

C’est elle qui a ouvert la cérémonie, prenant la parole avec émotion et dignité. Sa voix tremblait, certes, mais ses mots frappaient juste. Elle a commencé par cette tendre formule, celle qu’ils s’échangeaient chaque matin depuis tant d’années : « Mon Grand Amour ». Ce surnom devenu cri du cœur a résonné comme un écho profond dans l’enceinte de l’église, donnant le ton d’un discours aussi bouleversant qu’inoubliable.Mon grand amour" : Audrey Crespo-Mara bouleverse avec sa première prise de parole  depuis les obsèques de Thierry Ardisson - Voici

« Tu nous as tant aidés à accepter l’inacceptable »

Dans son hommage, Audrey Crespo-Mara a brossé le portrait d’un homme entier, libre, franc, presque indomptable. Un homme qui ne transigeait jamais avec la vérité, allergique au faux-semblant, fidèle à lui-même jusqu’au bout. Elle a évoqué leur intimité, leurs nuits pleines de rires et de confidences, leurs moments suspendus, ces petits riens qui tissent une vie à deux.

« Tu nous as tant aidés, ces derniers jours, à accepter ce qui nous semblait inacceptable », a-t-elle soufflé, des sanglots dans la gorge. Car Thierry, même affaibli, avait gardé son humour mordant et son courage intact. Il avait même prévenu, non sans ironie : « Cette cérémonie à Saint-Roch, fais gaffe, ça va être le bal des faux-culs ! » Une pique tendre, un clin d’œil à sa lucidité et à son franc-parler, toujours aiguisé.

Audrey a aussi parlé de leurs seize années d’amour, des enfants, de ces gestes du quotidien chargés de sens. « Voilà, c’est là que je suis bien », se murmuraient-ils dans le creux de l’oreille, lovés dans la simplicité d’un bonheur sincère. Ce discours a ensuite cédé la place à celui de Manon, la fille aînée de Thierry, qui, dans une prise de parole tout aussi touchante, a partagé une révélation marquante sur son père.

Un silence médiatique, puis une déclaration d’amour publique

Depuis cette journée, Audrey Crespo-Mara était restée silencieuse. Elle, la journaliste habituée à la parole maîtrisée, avait choisi le silence. Jusqu’au lendemain des obsèques, le 18 juillet, où elle a brisé cette pause douloureuse à travers une publication poignante sur Instagram.

En première image, une photographie simple et bouleversante : Audrey et Thierry front contre front, les yeux clos, le sourire tranquille. Un moment d’intimité capturé dans toute sa tendresse. Cette photo donnait le ton du reste du carrousel : une série d’images, accompagnée du texte intégral de son discours prononcé à Saint-Roch.

Un texte fort, sans maquillage, qui mêle rudesse et tendresse. Elle y qualifie Thierry de « surprenant – hilarant – bluffant – sidérant », des adjectifs qui disent tout de son caractère flamboyant. Et dans une confession déchirante, elle écrit : « Ce dernier souffle, je l’ai vécu dans tes bras. »

“Pour toujours, mon amour”

La conclusion de son hommage est un emprunt au dernier livre de Thierry Ardisson, un clin d’œil qui scelle leur histoire à la fois littéraire et sentimentale : « Pour toujours, mon amour… ». C’est avec ces mots qu’elle referme ce chapitre douloureux, tout en prolongeant leur lien au-delà de l’absence.

Ce message d’Audrey Crespo-Mara, rare et lumineux dans sa pudeur, agit comme une main tendue vers l’homme qu’elle a aimé follement. Et vers tous ceux qui, un jour, ont croisé la route de Thierry Ardisson à travers une émission, une interview, ou une réplique mordante. Car au-delà du personnage médiatique, c’est un homme profondément aimé qui vient de s’éteindre. Et dans les mots de celle qui partageait sa vie, il continue de briller, noir et flamboyant, comme une étoile libre.