“Je sais exactement ce que j’ai” : Thierry Ardisson comme on ne l’a jamais vu face à son combat contre la maladie dans son documentaire.

Ce mercredi 16 juillet, TF1 diffusait La face cachée de l’homme en noir, documentaire réalisé par Audrey Crespo-Mara sur son mari Thierry Ardisson, où ce dernier se livre comme jamais sur son combat contre la maladie.

Thierry Ardisson comme on ne l’a jamais vu. Ce mercredi 16 juillet, soit deux jours après la disparition de l’animateur à l’âge de 76 ans des suites d’un cancer du foie, TF1 diffusait  La face cachée de l’homme en noir. Dans ce documentaire écrit et réalisé par sa femme Audrey Crespo-Mara, Thierry Ardisson se livre sur sa vie, de son enfance jusqu’à sa carrière de star du petit écran. Il est également question de son combat contre la maladie, puisque “l’homme en noir” a appris être atteint d’un cancer du foie en 2012. Ainsi, depuis plus de 10 ans, Thierry Ardisson menait une bataille acharnée contre la maladie. Dans le documentaire, on peut voir l’animateur très ému sur son lit d’hôpital, touchée par la dévotion du personnel soignant : “Je suis confiant avec vous, avec tous les gens avec qui vous travaillez. Ça va. À chaque fois que je parle de ça, je pleure. Je suis très ému par les soignants, les infirmières. Par le dévouement, quoi. On a une équipe exceptionnelle ici. Moi, je vis dans un monde où c’est chacun pour sa gueule. Ici, non.”

Thierry Ardisson ému aux larmes face à la maladie

Malgré la gravité de son cas, Thierry Ardisson n’hésite pas à faire tout ce qui est possible pour se soigner : “Je suis devenu très, très féru de ma maladie. Je sais exactement ce que j’ai. Je sais exactement ce que font les traitements et tout. Mais quand j’arrive à l’hôpital, je fais don de mon corps à la science. À partir du moment où je suis allongé sur le lit, ils ont tout pouvoir. Ils font ce qu’ils veulent. Ils me disent : ‘Monsieur Ardisson, on va faire ci, on va faire ça.’ Faites-le.” Une épreuve qui a fait énormément relativiser l’animateur, lui qui a passé une grande partie de sa vie dans un tout autre univers : “C’est pour ramener bien dans la réalité l’hôpital, je trouve. C’est pour ramener bien dans le réel. C’est pas mal. Pour des gens comme moi, en tout cas, c’est important de mesurer la réalité du monde. Parce qu’on vit quand même dans des univers assez faciles. Et là, vous redescendez au niveau de la réalité.”

“Je n”ai pas peur”, répète à la caméra Thierry Ardisson face aux questions de sa femme. “Non, franchement. Pour le moment, je n’ai pas peur. Ça ne m’empêche pas de dormir, ça ne m’empêche pas de vivre, ça ne m’empêche pas de rien. Je vis tout à fait normalement. Maintenant, la crainte, c’est que ça s’emballe. Il suffirait que d’un seul coup, la maladie explose pour que j’en ai pour six mois. Mais ça donne du goût à la vie. C’est-à-dire que depuis que j’ai cette maladie, je prends beaucoup plus de plaisir à des choses simples, à voir les gens que j’aime, à faire des choses que j’aime. Et que, finalement, quand ça va mal, il faut serrer les dents. Et continuer. Il y a une phrase que j’adore, c’est quand tu traverses le désert, avance.”

“Il y a des rebondissements, c’est comme dans les films !”

À la fin du documentaire, Thierry Ardisson apprend de sa cancérologue que son cancer s’est généralisé et touche désormais ses poumons. Face à la gravité de la situation, “l’homme en noir” garde tout de même le sourire : “Donc le foie va bien, maintenant c’est les poumons. Il y a des rebondissements, c’est comme dans les films.” Alors qu’Audrey Crespo-Mara semble accuser le coup, Thierry Ardisson tente de se montrer rassurant : “Quoi ? Mais je ne vais pas mourir tout de suite. Non mais ne t’en fais pas, j’ai encore huit semaines !“, lance-t-il accompagné de son rire reconnaissable entre mille.

Le documentaire La face cachée de l’homme en noir diffusé sur TF1 ce 16 juillet, deux jours après la disparition de Thierry Ardisson à l’âge de 76 ans, offre un témoignage rare, intime, bouleversant. Réalisé par son épouse, la journaliste Audrey Crespo-Mara, ce film retrace le parcours de l’animateur emblématique, tout en dévoilant une facette méconnue : celle d’un homme en lutte, lucide et digne, face à la maladie.

Ce qui frappe d’emblée dans ce documentaire, c’est la transparence avec laquelle Thierry Ardisson aborde son combat contre le cancer du foie, diagnostiqué en 2012. Contrairement à son image publique souvent sarcastique, mystérieuse et volontairement provocatrice, il se livre ici avec une sincérité désarmante. Loin des plateaux de télévision, c’est un Ardisson vulnérable, sensible, profondément humain que l’on découvre. Loin des projecteurs, c’est aussi un homme en quête de vérité, d’acceptation, de transmission.

Le témoignage qu’il offre à travers la caméra de son épouse est d’autant plus fort qu’il mêle sans détour les émotions les plus intimes : l’inquiétude, la reconnaissance envers les soignants, l’amour des siens, mais aussi l’humour, toujours présent même dans les moments les plus sombres. « Il y a des rebondissements, c’est comme dans les films ! », lance-t-il, sourire en coin, lorsque la maladie s’étend à ses poumons. Ce sens du récit, du tempo, il l’a gardé jusqu’au bout. Comme s’il scénarisait sa propre vie avec une forme d’élégance désabusée, refusant la pitié mais acceptant l’émotion.

Le documentaire met également en lumière le rôle essentiel du couple qu’il formait avec Audrey Crespo-Mara. Le regard aimant et inquiet de la journaliste, ses questions pudiques mais profondes, offrent un contrepoint bouleversant à la parole libre de l’animateur. On y ressent une tendresse palpable, une complicité indéfectible. Leur échange, souvent ponctué de silences lourds de sens, montre à quel point l’amour peut être un rempart face à la peur.

Au-delà de l’aspect biographique, La face cachée de l’homme en noir est aussi une méditation sur la finitude, la manière de vivre avec la mort en ligne de mire sans jamais céder à la fatalité. Ardisson ne se veut pas héros, ni martyr. Il se dit simplement conscient. « Je n’ai pas peur », affirme-t-il. Une phrase qui résonne d’autant plus fort aujourd’hui qu’il n’est plus. En partageant son expérience, il offre une leçon de courage et de lucidité. Il nous rappelle, avec élégance et pudeur, que même dans la maladie, la vie mérite d’être vécue pleinement, et que l’humour, l’amour et la vérité sont des armes puissantes.

Ce documentaire n’est pas seulement un hommage posthume : c’est une main tendue à ceux qui traversent l’épreuve de la maladie, à ceux qui accompagnent, qui soignent, qui aiment. C’est aussi, à sa manière, le dernier mot d’un homme qui aura su rester fidèle à lui-même jusqu’au bout. L’homme en noir s’en est allé, mais il laisse derrière lui une lumière qu’on n’attendait pas.