Brigitte Bardot : que devient Nicolas-Jacques Charrier, ce fils qu’elle a rejeté ?

Brigitte Bardot et la maternité : une blessure ouverte qui ne cicatrise jamais

Brigitte Bardot, sex-symbol des années 50 et 60, muse des cinéastes, icône de la liberté et de l’émancipation féminine, cache pourtant derrière son sourire célèbre une blessure profonde, intime, presque indicible : celle d’une maternité rejetée, d’un fils né dans le tumulte et l’indifférence, d’un amour maternel qui ne s’est jamais épanoui.

En 1959, alors au sommet de sa carrière, Brigitte Bardot épouse Jacques Charrier, un jeune acteur prometteur rencontré sur le tournage de Babette s’en va en guerre. Ce qui aurait pu ressembler à un conte de fées vire rapidement au cauchemar domestique. À peine un an plus tard, en 1960, elle donne naissance à son unique enfant : Nicolas-Jacques Charrier. Mais pour la star, cette grossesse n’est rien d’autre qu’un fardeau.

« Je n’étais pas faite pour ça », avouera-t-elle des années plus tard, sans détour ni faux-semblant.

Une grossesse non désirée… et une tentative d’en finir

Ce que peu de gens savaient à l’époque, c’est à quel point Bardot a lutté, intérieurement et physiquement, contre cette maternité imposée. Déchirée entre ses obligations d’actrice et ses propres désirs d’indépendance, elle sombre dans le désespoir. Dans une confession glaçante, elle révélera avoir tenté de se faire avorter elle-même, en se donnant des coups dans le ventre, dans une tentative désespérée de mettre un terme à sa grossesse.

Ces gestes extrêmes témoignent d’un mal-être profond, mais aussi d’un refus viscéral de la maternité. Pour Bardot, la naissance de Nicolas ne sera jamais une célébration, mais un point de rupture. Son fils grandira loin d’elle, élevé par son père, pendant qu’elle poursuivra son ascension fulgurante sous les projecteurs.

Un lien maternel brisé dès la naissance

Nicolas Charrier a grandi avec une mère absente, presque fantomatique. Et le ressentiment qu’il porte envers elle n’a jamais totalement disparu. À l’âge adulte, il entame une procédure judiciaire contre sa mère pour atteinte à sa vie privée, suite à la parution de l’autobiographie de Bardot dans laquelle elle dépeint la grossesse comme une tragédie. Il obtiendra 100 000 francs de dommages et intérêts. Une sentence qui marque, en creux, le gouffre émotionnel qui les sépare.

Dans les médias, Bardot parlera rarement de son fils avec tendresse. Elle reconnaît avoir failli, sans détour :

« J’ai voulu me supprimer. J’ai tout essayé pour ne pas l’avoir. »

Ces mots, d’une brutalité désarmante, tranchent avec l’image glamour qu’elle projetait au monde. Ils révèlent une femme en conflit permanent avec elle-même, tiraillée entre son image publique et ses douleurs intimes.

Une réconciliation fragile… sur le tard

Aujourd’hui, Nicolas Charrier a 66 ans. Il vit en Norvège, loin du tumulte médiatique français, aux côtés de sa femme, le mannequin Anneline Bierkan, et de leurs deux filles, Anna et Théa. Le temps semble avoir fait son œuvre. Les relations avec sa mère, bien que distantes, se sont un peu apaisées.

« Je n’oublie pas qu’il a été élevé par son père », reconnaît aujourd’hui Bardot. « Mais aujourd’hui, nous avons nos relations à nous. Je l’aime d’une manière spéciale, et lui aussi. »

Chaque année, Nicolas lui rend visite à La Madrague, la célèbre maison de Bardot à Saint-Tropez. Seul ou accompagné de sa famille, il retrouve sa mère, aujourd’hui âgée de 90 ans, dans un cadre paisible, loin des caméras. Ces rencontres annuelles sont peut-être leur manière à eux de réparer, en silence, un lien longtemps brisé.

Brigitte Bardot : l’icône et la femme

Il est facile d’idéaliser Brigitte Bardot, de ne retenir que son charisme, sa beauté éclatante, son regard félin qui a ensorcelé le monde. Mais derrière l’icône se cache une femme complexe, meurtrie, parfois cruelle, parfois sincère, mais toujours entière.

Son rejet de la maternité, bien qu’incompris par beaucoup, s’inscrit dans une époque où les femmes n’avaient guère le droit de dire non à ce rôle sacré. Bardot, en le faisant, a brisé un tabou. Elle a payé cher cette liberté, en amour, en famille, et dans l’opinion publique. Aujourd’hui encore, ses propos sur la maternité suscitent le malaise.

Mais peut-on réellement juger une femme pour ne pas avoir voulu être mère ? Peut-on blâmer celle qui a refusé de sacrifier sa vie à un rôle qu’elle ne désirait pas ? Bardot, fidèle à elle-même, n’a jamais cherché à plaire ni à s’excuser. Elle a choisi la vérité brute, la sienne.

Une mémoire douloureuse, un héritage compliqué

À l’heure où de nombreuses figures publiques se livrent sur la parentalité, Brigitte Bardot reste une exception. Elle ne parle pas de maternité avec romantisme, mais avec douleur. Elle ne se drape pas de remords, mais de lucidité. Elle incarne une voix rare, peut-être nécessaire, dans un monde qui valorise encore trop souvent la maternité à tout prix.

Son histoire avec Nicolas est celle d’un rendez-vous manqué, d’un amour qui n’a jamais eu le temps de naître, d’un pardon que seul le temps peut accorder. Et pourtant, malgré les cicatrices, il reste ce fil ténu, ces visites annuelles, ce regard posé sur les années perdues avec un mélange d’amertume et de tendresse résignée.

Brigitte Bardot, éternelle rebelle, n’a jamais cessé de faire scandale. Mais peut-être que son plus grand scandale fut celui d’avoir dit tout haut ce que d’autres n’osaient même pas penser.