À 77 ans, Delia continue de faire figure d’exception dans le paysage audiovisuel français. Chef du service météo de TF1, elle incarne la stabilité, la bienveillance et le professionnalisme depuis maintenant plusieurs décennies. Son contrat, en place depuis 71 ans, témoigne non seulement de sa longévité exceptionnelle, mais aussi de la confiance indéfectible que la chaîne lui accorde.

Delia n’est pas qu’un simple visage de la météo. Elle est devenue, au fil du temps, une figure quasi familiale pour des millions de téléspectateurs qui, depuis des années, la retrouvent chaque lundi avec un sourire rassurant et une voix douce annonçant les caprices du ciel. Pourtant, derrière cette longévité se cache aussi une grande résilience. Elle est la veuve de Philippe Maronini, un homme très respecté dans le monde des médias, dont la disparition en 2017 l’a profondément marquée. Mais au lieu de se retirer dans le silence et la peine, Delia a décidé de continuer son parcours professionnel, en hommage à celui qui l’a toujours soutenue.

Depuis cette date, elle n’est jamais seule. Elle est entourée d’une équipe dynamique et intergénérationnelle, une véritable « famille », comme elle aime l’appeler. Parmi ces collègues de confiance, Danila Prok s’est imposée comme un visage familier du petit écran, venant régulièrement remplacer Delia lors de ses absences ou pendant ses congés. Delia ne tarit pas d’éloges à son sujet : « Nous sommes une famille qui s’est agrandie avec l’arrivée de Danila. Même quand je suis en vacances, je garde un œil sur mon ordinateur, je vérifie tout. » Cette remarque, à la fois pleine d’humour et de tendresse, en dit long sur l’implication et l’amour que Delia porte à son métier.

Malgré son âge avancé, la présentatrice refuse de ralentir. Si certains songeraient à la retraite bien méritée, elle, préfère rester active. Elle voit dans son travail un moyen de rester connectée au monde, de continuer à apprendre, à transmettre et à se sentir utile. « Je suis peut-être l’aînée de l’équipe, mais je me sens toujours jeune dans ma tête. La météo évolue, les technologies changent, et il est passionnant de s’adapter », confie-t-elle dans une interview récente.

Sa bienveillance naturelle a également fait d’elle une figure maternelle pour ses collègues. Tous témoignent de son écoute, de ses conseils avisés et de sa manière unique de faire régner une atmosphère chaleureuse et respectueuse dans les studios de TF1. « Delia est une maman poule pour toute l’équipe », glisse un technicien avec tendresse. Cette dimension humaine est probablement ce qui explique en partie son incroyable longévité à l’antenne : les téléspectateurs ne regardent pas seulement la météo, ils regardent Delia.

Son histoire est d’autant plus remarquable qu’elle traverse les générations. De nombreux Français se souviennent de l’avoir découverte quand ils étaient enfants, et la retrouvent aujourd’hui en la regardant aux côtés de leurs propres enfants, voire petits-enfants. Cette continuité affective entre le passé et le présent donne à son rôle une valeur sentimentale rare dans le monde souvent rapide et changeant de la télévision.

Delia est également un modèle de rigueur et de discrétion. Peu d’éléments de sa vie privée ont filtré dans la presse au fil des années. Hormis son histoire d’amour avec Philippe Maronini, qu’elle évoque parfois avec pudeur et émotion, elle garde le reste de sa vie personnelle à l’abri des projecteurs. Ce choix, à contre-courant des tendances actuelles, participe aussi à l’aura de respect et de mystère qui l’entoure.

Interrogée sur l’avenir, Delia reste lucide mais sereine. « Je ne resterai pas éternellement à l’écran, mais tant que je me sens capable et que le public est au rendez-vous, je continuerai », dit-elle avec le sourire. Pour elle, il n’est pas question de s’accrocher par vanité. Elle souhaite simplement continuer à partager sa passion, aussi longtemps que la santé et l’envie seront présentes.

À travers son parcours exceptionnel, Delia incarne une certaine idée de la télévision : celle de la durabilité, de la fidélité au public et du travail bien fait. Dans une époque où tout va vite, où les visages changent sans cesse et où la nouveauté prime parfois sur l’expérience, elle reste un repère rassurant, un symbole de continuité et d’authenticité.

Et si un jour elle décidait de raccrocher, nul doute que son départ laisserait un grand vide sur l’écran. Mais pour l’instant, elle est encore là, fidèle au poste, avec la même étincelle dans les yeux. Et chaque lundi, c’est avec plaisir qu’on la retrouve, annonçant la pluie ou le soleil, mais toujours avec le rayonnement de ceux qui aiment ce qu’ils font.