Patrick Chesnais, 15 ans après la mort de son fils : « Il nous accompagne à chaque instants »

Patrick Chesnais a perdu l’un de ses enfants dans un terrible accident de voiture il y a quinze ans. Le 13 octobre 2006, son fils Ferdinand, âgé de vingt ans, a été percuté sur l’autoroute par une automobiliste sous l’emprise de l’alcool. Depuis, Patrick Chesnais vit avec la douleur. L’acteur avait partagé ses tourments dans les pages de son livre La vie est belle.

Je me tue à vous le dire !, paru en janvier 2020. “Je voyais, lui, allongé pour toujours dans cette boîte, juste devant moi, porté par des costauds des pompes funèbres, calme, éteint, définitivement mort… Je me disais que j’aurais dû mieux le protéger et que c’est moi qui aurais dû être dans cette boîte… Je n’ai pas été un bon père. Un bon père, ça empêche son fils de mourir à vingt ans”, écrivait-il.

Il s’était également confié dans les pages de Ici Paris sur son quotidien de père de famille, bouleversé par la perte de l’un de ses enfants. “On ne fait jamais le deuil de son fils. Jamais. On vit avec ça”, a-t-il confié avant de poursuivre : “C’est un monde un peu différent et en même temps, vous êtes vous-même, avec l’expérience de la disparition”.

Malgré la douleur, l’époux de Josiane Stoléru trouve la force d’avancer. “L’homme a une capacité de s’adapter à la souffrance et il vit avec, sinon, il aurait disparu depuis longtemps”, a-t-il déclaré. Pour affronter le manque, Patrick Chesnais possède de nombreux rites : “Je vais tous les dimanches au cimetière.

À Noël je mets un petit sapin que je décore, à Pâques, j’apporte des œufs, au 1er mai du muguet et quand il y a une finale de foot, des drapeaux bleu-blanc-rouge”. Un moyen pour l’acteur d’entretenir un lien avec son fils. “Il nous accompagne à tous les grands moments de la vie et de la sienne”, a-t-il révélé.

Patrick Chesnais, son engagement en faveur de la prévention routière
Patrick Chesnais compte désormais sur sa popularité pour prévenir des dangers de la route. Raison pour laquelle l’acteur a fait appel à Guillaume Canet, Éric Toledano et Olivier Nakache pour la réalisation de vidéos de sensibilisation sur les risques routiers.

“Ecrire, produire, et réaliser de petites œuvres cinématographiques sur la conduite en état d’ivresse ou légèrement alcoolisé chez les jeunes gens, faites par des grands noms du cinéma, c’est fort”, a-t-il lancé. De par son engagement, Patrick Chesnais espère qu’aucun autre parent n’aura à subir une telle disparition.

La vie de Patrick Chesnais a été irrémédiablement bouleversée le 13 octobre 2006, lorsqu’il a perdu son fils Ferdinand, âgé de seulement 20 ans, dans un tragique accident de voiture causé par un automobiliste en état d’ébriété. Depuis ce jour, l’acteur vit avec une douleur qui ne le quitte jamais.

Ce drame intime, il l’a raconté avec une sincérité poignante dans son livre La vie est belle, je me tue à vous le dire, paru en janvier 2020. Dans cet ouvrage, il décrit l’instant insoutenable où il a vu son fils allongé, inerte, dans le cercueil, porté par des employés des pompes funèbres : « Je me disais que j’aurais dû mieux le protéger, que c’est moi qui aurais dû être dans cette boîte. Je n’ai pas été un bon père. »

Ces mots crus et pleins de culpabilité reflètent le sentiment d’impuissance qui l’habite encore, quinze ans après. Il confie n’avoir jamais fait le deuil, et probablement ne jamais y parvenir. « On ne fait jamais le deuil de son fils. Jamais. On vit avec ça », avoue-t-il dans une interview accordée au magazine Ici Paris. Malgré l’immense chagrin, Patrick Chesnais a trouvé des moyens de continuer à avancer. Le soutien de sa compagne, Josiane Stoleru, et le lien invisible qu’il entretient avec Ferdinand à travers des rituels symboliques lui permettent de survivre.

Chaque dimanche, il se rend au cimetière. À Noël, il y dépose un petit sapin décoré ; à Pâques, des œufs en chocolat ; au 1er mai, du muguet. Lors des grandes compétitions sportives, notamment les finales de football, il place des drapeaux bleu-blanc-rouge sur la tombe de son fils. Ces gestes simples, mais emplis d’amour, traduisent sa volonté de maintenir une présence, un dialogue muet mais constant, avec l’enfant disparu. « Il nous accompagne à tous les grands moments de la vie et de la sienne », dit-il avec une émotion intacte.

Cette tragédie a aussi transformé sa vision de l’existence. Il décrit une forme d’adaptation à la souffrance propre à l’être humain : « L’homme a une capacité à s’adapter à la souffrance, sinon il aurait disparu depuis longtemps. » Ce constat douloureux, mais lucide, résume le combat quotidien d’un père brisé, contraint de vivre avec un vide que rien ne pourra combler. Comme tant d’autres parents qui ont vécu l’horreur de perdre un enfant, Patrick Chesnais continue de marcher, meurtri, mais debout, avec le souvenir de Ferdinand ancré dans chaque battement de cœur.