Patrick Sébastien enflamme La FAV de Colmar : entre nostalgie, ferveur populaire et résilience médiatiqueTête d’affiche de cette deuxième édition de la FAV déraille, Patrick Sébastien sortait tout juste d’une polémique liée à une vidéo filmée dans un camping du Cap d’Agde qui a choqué la toile.  Photo Vanessa Meyer

Quelques jours seulement après avoir été au cœur d’une polémique née d’une vidéo tournée au Cap d’Agde, Patrick Sébastien a prouvé, une fois encore, que sa popularité restait à toute épreuve. C’est sur la scène de la Foire aux Vins de Colmar – affectueusement surnommée « La FAV » – que l’artiste, fidèle à sa réputation de showman infatigable, a conquis un public venu en nombre pour faire la fête. Le colmarien n’a pas boudé son plaisir et a répondu présent, témoignant d’une affection intacte pour le chanteur des « Sardines ».

Un vent de fête souffle sur Colmar

Ce samedi soir, l’ambiance à Colmar était électrique. Le public s’était massé dans les travées du théâtre en plein air de la FAV, prêt à entonner en chœur les refrains les plus cultes de la chanson populaire française. À l’affiche, un plateau résolument nostalgique, joyeux et sans prétention, réunissant des figures emblématiques de la variété des années 80 à 2000 : Bernard Minet, Sloane, Ophélie Winter, Tribal King… et bien sûr, Patrick Sébastien, tête d’affiche incontestée de la soirée.

Dès son entrée sur scène, celui qu’on ne présente plus a fait honneur à sa légende. Avec sa gouaille légendaire, son charisme communicatif et son sens aigu de la fête, il a tout de suite donné le ton : ici, pas de faux-semblants, pas de prise de tête, juste de la bonne humeur, du rire et des tubes à reprendre à tue-tête. Entre blagues potaches et envolées lyriques, l’ancien animateur du « Plus Grand Cabaret du Monde » a offert un véritable spectacle populaire, au sens le plus noble du terme.

Une polémique balayée d’un revers de manche

La polémique qui l’entoure depuis quelques jours semblait bien loin ce soir-là. Si certains médias se sont emparés d’une vidéo tournée au Cap d’Agde – vidéo qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux – pour nourrir la controverse, le principal intéressé, lui, ne s’est pas laissé déstabiliser. Mieux encore, il a transformé l’essai, prouvant que le lien qu’il entretient avec son public est plus fort que le vacarme médiatique.

« Les gens ne sont pas dupes », glissait un spectateur dans les allées, arborant un chapeau de paille et un large sourire. « Patrick, on le connaît, il est entier, il ne triche pas. On l’aime pour ça. »

Et c’est justement cette authenticité, parfois dérangeante pour certains, qui lui vaut aujourd’hui encore une ferveur populaire que peu d’artistes peuvent revendiquer après plusieurs décennies de carrière.

Des invités qui réveillent les souvenirsCela n’a pas bridé la gouaille du chanteur des Sardines, qui a invité une flopée de fans costumés à partager une danse sur scène avec lui. Une fois les Sardines terminées, il a gardé la jeune Léa avec lui pour lui offrir un « joyeux anniversaire » chanté par toute la coquille. Elle n’en demandait pas tant, elle qui n’est pas née en août  ; mais elle s’est prêtée au jeu et a bien soufflé les bougies de son gâteau de faux anniversaire.  Photo Vanessa Meyer

Autour de lui, la scène s’est transformée en machine à remonter le temps. Bernard Minet a fait vibrer les cœurs de toute une génération avec ses génériques de dessins animés cultes, de « Bioman » à « Les Chevaliers du Zodiaque ». Sloane, sans Peter cette fois, a rappelé aux spectateurs pourquoi « Besoin de rien, envie de toi » reste l’un des duos les plus emblématiques des années 80.

Puis ce fut au tour d’Ophélie Winter de faire son apparition. Charismatique et élégante, la chanteuse a su réveiller l’énergie des années 90 avec ses tubes R&B comme « Dieu m’a donné la foi ». Tribal King, quant à eux, ont prouvé que même les années 2000 avaient leur place dans ce grand bal intergénérationnel de la musique populaire. Leur titre « Façon sex » a déchaîné les foules, ravivant chez certains les souvenirs de soirées endiablées.

Mais la vedette de la soirée restait indéniablement Patrick Sébastien. Lorsqu’il entonne « Les Sardines », l’effet est immédiat : une marée humaine saute, crie, danse, chante. Un moment d’unité rare, simple et précieux.

Un artiste populaire au vrai sens du terme

Patrick Sébastien, c’est avant tout un phénomène. Longtemps relégué à une image festive et parfois caricaturale, il n’en reste pas moins un homme de scène, un travailleur acharné, un amoureux du spectacle vivant. Derrière l’artiste festif se cache aussi un auteur, un imitateur de talent, un homme de cœur souvent engagé.

Sa capacité à fédérer, à rassembler autour de chansons légères mais sincères, à créer du lien, fait de lui un acteur unique du paysage culturel français. Là où d’autres cherchent à lisser leur image pour coller à l’époque, lui revendique haut et fort son authenticité, quitte à déranger.

Et en cette soirée colmarienne, cette sincérité a été récompensée par des applaudissements nourris, des chants repris à l’unisson et des regards complices échangés entre générations.

La FAV, une institution festive« Patrick ! Patrick ! Patrick ! » : la foule en réclamait encore à la fin du passage de Patrick Sébastien.  Photo Vanessa Meyer

Chaque été, la Foire aux Vins de Colmar s’impose comme un événement culturel et festif incontournable. Elle mêle concerts, dégustations, traditions viticoles et découvertes gastronomiques dans une ambiance conviviale. Et cette année encore, la FAV n’a pas failli à sa réputation.

L’événement, qui attire des milliers de visiteurs venus de toute la France (et au-delà), a su conserver une âme populaire, un goût du partage, une programmation éclectique et accessible. Inviter Patrick Sébastien, c’était prendre un pari osé mais payant : offrir au public une soirée sans filtre, pleine d’énergie et de sincérité.

Une soirée à l’image de la France festive

Dans une époque souvent marquée par les tensions, les crispations sociales ou les débats enflammés sur l

La musique populaire, bien que parfois moquée, a cette force inestimable : celle de rassembler, de faire vibrer ensemble des personnes d’horizons très différents, le temps d’un refrain connu de tous.

Et Patrick Sébastien, avec son sourire franc et sa générosité sur scène, incarne cette France qui aime faire la fête, qui aime rire, danser et chanter, sans se prendre trop au sérieux.


En conclusion, la soirée colmarienne fut bien plus qu’un simple concert. Elle fut un véritable manifeste pour une culture populaire assumée, une ode à la joie simple et partagée, portée par un artiste qui, malgré les critiques, continue d’avancer avec le public à ses côtés. À Colmar, Patrick Sébastien n’a pas seulement chanté. Il a, une fois encore, rassemblé.