« Un vrai connard » Line Renaud cash sur la mort de Thierry Ardisson.

Line Renaud. Un nom gravé à l’or fin dans l’histoire de la chanson, du cinéma et du cœur des Français. À 97 ans, elle étonne encore. Mieux : elle dérange. Loin de s’endormir dans les douceurs du passé, la comédienne aux mille vies continue de parler vrai, avec ce franc-parler rare qui mêle élégance et intransigeance.

Alors que TF1 lui rend hommage avec la rediffusion du film Une belle course – salué par la critique – Line Renaud a accordé une interview exclusive au Parisien. Un entretien tendre, lucide… et tranchant. Car entre souvenirs doux et avenir actif, une déclaration en particulier a fait l’effet d’une petite bombe médiatique : sa prise de position tranchée à propos de Thierry Ardisson, récemment décédé. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas mâché ses mots.

Thierry Ardisson : un monument de la télé, mais pas pour tout le monde

Le 14 juillet dernier, la télévision française perdait une figure aussi adulée que controversée. Thierry Ardisson, « l’homme en noir », s’éteignait à l’âge de 76 ans. Provocateur, incisif, culte. Tout le monde en parle, Salut les Terriens, Les Terriens du Dimanche : des émissions qui ont marqué une génération, bouleversé les codes, fait trembler les coulisses.

Mais derrière ce style assumé, un ton souvent qualifié de brutal, d’intrusif. Un ton qui, selon Line Renaud, n’était pas le sien. Et c’est sans détour qu’elle s’explique :

« Je n’ai jamais mis les pieds sur son plateau. Et je ne le regrette pas. »
Une phrase tranchante. Le ton est donné.

“Je ne voulais pas prendre ce risque” : une décision assumée

Elle va plus loin encore :

« Je n’ai pas été invitée chez lui, mais je ne l’aurais pas fait. Il avait un ton particulier, c’était très spécial. Quelquefois, il pouvait poser des questions très gênantes. Tu ne pouvais pas avoir confiance. Je ne voulais pas prendre ce risque. »

Une mise au point franche et rare. Là où d’autres auraient choisi le silence, Line Renaud, elle, parle. Et ses mots résonnent, entre hommage et avertissement.

Car ce n’est pas d’un simple refus de plateau qu’il s’agit. C’est d’un choix éthique, d’un positionnement médiatique clair :

« Je privilégie les médias et les interlocuteurs en phase avec mes valeurs », ajoute-t-elle.

Une vie de droiture dans un monde d’excès

Il faut dire que Line Renaud n’a jamais trempé dans le jeu des buzz, des clashs ou des révélations calculées. Sa carrière, forgée au fil des décennies, est un modèle de droiture. Pas de scandales, pas de faux-pas. Et ce n’est pas à 97 ans qu’elle va commencer à jouer avec le feu.

Line Renaud, c’est la grâce dans la continuité, l’élégance dans la fidélité à soi-même. Elle ne cède ni aux sirènes de la provocation ni aux pièges de la médiatisation à outrance. Elle choisit ses mots comme elle a toujours choisi ses combats : avec cœur et tête.

“Une belle course” : le plus beau rôle de sa vie ?

Loin des polémiques, Line Renaud célèbre aujourd’hui ce qui la fait vibrer : le cinéma, la création, la transmission.
Le film Une belle course, dans lequel elle partage l’affiche avec Dany Boon, est pour elle un chef-d’œuvre personnel :

« Pour moi, c’est mon plus beau, mon meilleur. D’ailleurs, Barbara Streisand l’a adoré. Elle a été bouleversée. »

Rien que ça. Et on la croit.

Un cadeau d’anniversaire hors du commun

Et ce n’est pas fini. À 97 ans, la retraite ? Très peu pour elle.

« Dany m’a dit : “Line, tu as 97 ans. Mon cadeau, c’est que tu fasses mon prochain film.” »

Une promesse qu’elle compte bien tenir. Tant que sa santé suit, elle continue. Sans nostalgie, sans peur, mais avec une énergie qui ferait rougir bien des artistes de 30 ans.

Vivre le présent, toujours

Line Renaud n’est pas du genre à s’attarder. Pas sur le passé. Pas sur les regrets. Pas sur les polémiques.

« Je ne suis fixée ni sur le passé, ni sur le futur. J’aime vivre le présent chaque jour. »

Une philosophie de vie qui explique sans doute sa longévité, son rayonnement intact, son regard clair. Elle incarne la sagesse sans lourdeur, la vérité sans rancune.

Une génération télévisuelle qu’elle a toujours tenue à distance

Son avis sur la télévision de l’ère Ardisson n’est pas une vengeance. Ce n’est pas un règlement de compte posthume, assure-t-elle. C’est une lecture lucide d’une époque qui ne correspondait pas à sa sensibilité.

Elle le dit elle-même, presque avec douceur :

« Il avait un ton particulier. »
Un euphémisme ? Peut-être. Mais suffisamment évocateur pour comprendre ce qu’elle sous-entend. Car tout le monde n’est pas fait pour le clash, l’ironie noire, ou la mise en danger médiatique.

Line Renaud : froide avec Ardisson, chaude avec la vie

L’ironie est là : celle qui évitait les émissions à risques continue de briller. Pendant que tant d’autres se sont consumés dans le feu de la provocation, Line Renaud avance, stable, lumineuse. Elle est la preuve que la douceur, la classe et la fidélité à ses valeurs peuvent mener loin. Très loin. Jusqu’à 97 ans. Et au-delà.

Conclusion : une leçon de vie, plus qu’un simple témoignage

Ce que Line Renaud nous livre ici, ce n’est pas seulement une anecdote sur Ardisson. C’est un choix de trajectoire, un message à tous ceux qui croient que pour exister, il faut choquer.

Elle nous rappelle qu’on peut dire non. Qu’on peut se protéger. Qu’on peut choisir la lumière sans passer par les ombres.
Et dans ce monde médiatique où tout va trop vite, où les formats courts écrasent la profondeur, Line Renaud est une bouffée d’authenticité.

À l’aube de ses 100 ans, elle ne baisse pas les bras. Elle lève la voix. Avec calme. Et avec une puissance qu’aucun buzz ne pourra jamais égaler.