Sophie Favier, bouleversée par la mort de Thierry Ardisson : “J’étais totalement effondrée”

Le 14 juillet 2025 restera une date marquante dans le paysage audiovisuel français. Ce jour-là, une figure emblématique du PAF, Thierry Ardisson, s’est éteinte à l’âge de 76 ans, des suites d’un long combat contre un cancer du foie. Sa disparition a laissé un vide immense dans le cœur de nombreux Français, mais aussi parmi les personnalités qu’il a croisées au fil de sa brillante carrière. Parmi elles, Sophie Favier, visiblement très émue, a livré un témoignage poignant sur ce moment tragique qu’elle a vécu presque en direct… depuis chez elle.

Une disparition qui a bouleversé le monde médiatique

Animateur au style inimitable, maître du talk-show acide et provocateur, Thierry Ardisson s’est imposé comme une légende de la télévision française. De Lunettes noires pour nuits blanches à Salut les Terriens !, il a façonné des formats cultes, révélé des talents, et surtout, imposé un ton unique, à la fois raffiné et transgressif.

Lorsqu’il rend son dernier souffle, le 14 juillet, à l’Hôpital Américain de Neuilly-sur-Seine, l’émotion est palpable. Trois jours plus tard, le 17 juillet, ses obsèques se tiennent à l’église Saint-Roch à Paris, en toute discrétion. Mais malgré la volonté de rester à l’abri des regards, plus de mille personnes se réunissent pour un dernier adieu. Le monde de la télévision, des artistes, des amis, anonymes et fans sont venus lui rendre hommage, comme une ultime révérence à celui que l’on surnommait “l’homme en noir”.

Sophie Favier : “J’habite en face… je les vois tous partir”

Parmi les voix qui se sont élevées pour saluer sa mémoire, celle de Sophie Favier a particulièrement résonné. Invitée dans Le Club de l’été sur Europe 1, le 6 août, l’animatrice a confié, la gorge nouée, à quel point cette disparition l’avait profondément touchée.

“J’étais totalement effondrée d’apprendre sa disparition”, déclare-t-elle, encore émue. Ce qui rend cette expérience encore plus douloureuse pour elle, c’est sa proximité, au sens littéral du terme, avec les derniers instants de Thierry Ardisson. “J’habite en face de l’Hôpital Américain… et ils viennent tous mourir à l’Hôpital Américain”, lâche-t-elle, dans un soupir mêlé de tristesse et de résignation.

En effet, cet hôpital prestigieux a vu passer bien des célébrités à l’heure de leur dernier souffle. “C’est l’horreur… Johnny Hallyday, France Gall…”, énumère-t-elle. “Non mais c’est vrai, à chaque fois quand je vois des paparazzis, je me dis : ou c’est une naissance ou bien c’est une mort. C’est terrible.” Un constat glaçant, exprimé avec une sincérité désarmante.

Une relation marquée par le respect malgré les piques

Même si Thierry Ardisson n’a pas toujours été tendre avec elle dans les médias, Sophie Favier garde de lui un souvenir empreint de respect. L’homme de télévision, connu pour ses questions parfois assassines, n’épargnait personne – pas même ses anciennes collègues ou invitées. Mais dans la voix de Favier, aucune rancœur : seulement de la peine, et la reconnaissance d’un parcours exceptionnel.

Leur relation remonte à l’époque où la télévision française explorait de nouveaux formats, plus audacieux, plus libres. Sophie Favier, ancienne Coco Girl, s’est imposée dans les années 80 grâce à son naturel pétillant et son franc-parler. Aux côtés de Christophe Dechavanne dans Ciel mon mardi, elle devient un visage familier du public. Thierry Ardisson, de son côté, impose un style plus froid, plus cérébral, mais tout aussi percutant. Ils évoluent dans le même monde, croisent leurs trajectoires, se jaugent, se piquent parfois, mais se respectent.

Une nouvelle vie loin des projecteurs

Aujourd’hui, Sophie Favier a pris ses distances avec le tumulte du monde médiatique. Après une carrière bien remplie dans la télévision et la radio, elle a choisi de changer radicalement de voie. À 60 ans passés, elle vit une existence plus calme, plus ancrée dans le concret.

Installée à Neuilly-sur-Seine avec son compagnon Bruno Proost, de quatorze ans son cadet, elle s’est lancée dans l’entrepreneuriat. Après avoir ouvert une boutique de mode dans leur ville, le couple a pris un virage étonnant : ils gèrent désormais deux parcs d’attractions à Paris. Une reconversion surprenante, mais assumée, qui semble leur réussir.

Cette nouvelle vie, loin des plateaux télé, semble lui convenir. Mais l’animatrice n’exclut pas un retour devant les caméras. Elle laisse la porte entrouverte, évoquant la possibilité d’une collaboration avec Cyril Hanouna, figure actuelle de la télé populaire. Rien de concret pour l’instant, mais l’envie est là, peut-être attisée par l’émotion de ce départ brutal et par le désir de renouer avec un métier qu’elle n’a jamais totalement quitté du cœur.

Le deuil d’un homme et d’une époque

La mort de Thierry Ardisson marque plus qu’une disparition individuelle. Elle symbolise la fin d’une époque, celle d’une télévision audacieuse, parfois cruelle, toujours sincère. Une époque où les débats étaient intenses, les interviews acérées, les personnalités sans filtre.

Pour Sophie Favier, comme pour beaucoup, ce décès réveille aussi une certaine nostalgie. Celle d’un temps où les médias prenaient des risques, où l’impertinence était vue comme une qualité, où les clashs et les fous rires cohabitaient dans une même émission.

“Il était unique”, semble dire en filigrane le témoignage de Favier. Et dans cet hommage pudique, livré presque en voisin, se cache un immense respect. Une page se tourne, et avec elle, un chapitre entier de la télévision française.