Vif, incisif et caustique, l’humoriste brille depuis septembre 2022 dans le programme présenté par Léa Salamé. Ce week-end, il a marqué les esprits en s’attaquant à Nicolas Bedos et Louis Sarkozy.

Le sniper de «Quelle époque !». C’est de cette manière qu’il apparaît chaque samedi sur France 2 depuis trois ans aux côtés de Léa Salamé. Installé dans le public, il brille par ses coups d’éclat et ses piques, souvent bien senties, envers les invités du programme. Les derniers datent de ce samedi 3 mai et étaient particulièrement acerbes.

Cette fois, Paul de Saint Sernin  avait dans son viseur Louis Sarkozy, le fils de l’ancien président de la République. Il a ainsi tourné en dérision les accusations dont fait l’objet son père. Que ce soit sur la manière dont le jeune homme a «financé son livre» ou sur le fait que son père «est un voleur». Et si ces vannes restaient bon enfant, celles contre un autre invité l’étaient moins. Cette cible n’était autre que Nicolas Bedos.

Téléfoot: le sniper Paul de Saint Sernin raconte les coulisses de son  aventure

Seul sur le plateau à l’occasion de la sortie de son livre La Soif de la honte (Éd. L’Observatoire), l’acteur et réalisateur a évoqué sa condamnation à un an de prison dont six mois avec sursis sous bracelet électronique, pour agressions sexuelles sur deux femmes en 2023. «Tout l’argent récolté grâce à la vente de ce livre va être reversé à une association de victimes. Tu ne le sais pas, je viens de le décider », a lancé l’humoriste à Nicolas Bedos, un brin incrédule. « C’est sérieux ce qu’on dit là », a répondu l’acteur alors que Paul de Saint Sernin a justifié son propos : «C’était une manière de te montrer que c’est important le consentement. Je décide que cet argent est reversé à cette association sans te demander ton avis.» Parce qu’en plus d’être drôle, l’humoriste se révèle engagé.

Chétif, ancien bègue

Pour trouver la bonne phrase au bon moment, l’humoriste de 33 ans défend le fruit d’un long travail, de la chance et un peu de magie. « Je suis un faiseur d’ambiance. Pour autant, je ne ris jamais de quelqu’un. Je réussis une blague si la cible y rigole», nous avait-il confié en 2022. S’il était perçu à tort comme le petit nouveau au début de ses apparitions dans «Quelle époque !», Paul de Saint Sernin a pris de l’épaisseur depuis la mise en retrait de Christophe Dechavanne.

Celui qui a obtenu son bac de manière précoce à seulement 16 ans s’est d’abord dirigé vers le journalisme à Paris, a multiplié les stages avant de se retrouver chez Canal+ puis iTélé, ex-CNews, où il a présenté les journaux des sports. Un parcours prometteur, mais un « peu trop robotique » qui l’a encouragé à assumer ses envies de faire rire.

Nicolas Bedos piégé par Paul de Saint-Sernin dans Quelle époque !

Paul de Saint Sernin a alors cherché « son clown en lui » et l’a trouvé dans cet air faussement désinvolte qu’il arbore constamment. « Je suis le gars à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession et qui va te lâcher un énorme scud », s’est-il amusé. Rien ne nourrit plus sa part comique que le maniement des mots. « J’ai une admiration pour les gens qui ont de l’esprit. J’adore les concours d’éloquence », a-t-il insisté, enjoué. La blague parfaite ? « Celle qui provoque la surprise puis le rire. Celle où on s’exclame : “Bien joué ” ! » Cet ancien ado « chétif, ancien bègue » a fait sa première scène il y a cinq ans au Paname Art Café. Dès la mi-mai, il débutera une nouvelle tournée de son spectacle éponyme, et cela jusqu’en juin 2026.

Le ballon rond comme passion

Mais si c’est par l’humour qu’il s’est révélé au grand public, le sport – et plus précisément le football – arrive en deuxième place dans la liste de ses passions. L’univers du ballon rond si opposé, pourtant, à son milieu familial très « catho». « Si je devais me vanner je dirais que je suis un Louis XVI qui joue au foot », a lancé l’ancien chroniqueur de « Téléfoot », tout en insistant sur ce sport qui a changé sa vie et le regard des autres sur lui et inversement. « Tous mes choix de carrière se sont faits au feeling », a-t-il affirmé. Comme sa rencontre décisive avec son coauteur, Grégoire Dey, également passionné de foot. Ensemble, ils ont construit son premier spectacle. Un travail de longue haleine dont l’écriture, différente entre les deux hommes, s’est révélée complémentaire. « Je vais multiplier les vannes, contrairement à Paul, qui, lui, peut rester bloqué sur une phrase, la réécrire à la virgule près », a raconté celui qui a notamment écrit pour Bérengère Krief.

Cette exigence constante envers son travail et sa personne est sans doute en corrélation avec son très haut potentiel intellectuel découvert à 11 ans. Un THPI lié à un trouble du spectre autistique, dont le pourcentage reste chez lui à définir par différents tests. « Paul a cette particularité liée à cette neuroatypie. Cela se retranscrit par sa plume percutante et son sens rapide de l’analyse », a décrypté l’essayiste Lorène Ferrandes, avec qui il continue d’échanger régulièrement. Sans jamais s’être mis d’étiquette, l’intéressé a expliqué redouter d’effectuer des examens susceptibles de révéler un diagnostic concret. Et donc de le redéfinir.