Disparition d’Estelle Mouzin. Des fouilles chez l’ex-femme de Michel Fourniret

Les juges chargées de l’enquête sur la disparition de la fillette de neuf ans en 2003 en Seine-et-Marne ont ordonné des fouilles chez un proche du tueur en série, dans les Yvelines.

Montage d'une photo d'Estelle Mouzin, issue de l'avis de recherche lors de sa disparition en 2003 et d'une photo distribuée par la police à la presse le 19 janvier 2010 la représentant vieillie.

« Des fouilles ont commencé » et « la terre a été creusée » cette semaine, chez un proche du tueur en série Michel Fourniret, dans le cadre de l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin, d’après une source proche du dossier. Ces investigationsont eu lieu chez son ex-femmeClairefontaine, mais n’ont rien donné, a précisé une deuxième source proche de l’enquête.

Estelle Mouzin, 9 ans, avait disparu à Guermantes (Seine-et-Marne) en rentrant de l’école primaire, le 9 janvier 2003. Dans ce dossier, la piste Fourniret a déjà été plusieurs fois été explorée, sans succès. Début 2007, la police avait une première fois mis « l’ogre des Ardennes » hors de cause dans cette affaire. Six ans plus tard, l’expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans sa voiture n’avait pas non plus permis de trouver de traces d’Estelle. Interrogé par les enquêteurs fin 2017, Fourniret avait affirmé n’avoir « rien à voir avec l’affaire » Mouzin. Face aux policiers de la PJ de Versailles, qui l’avaient déjà entendu à trois reprises dans le passé sur ce dossier, il a toujours nié son implication, avait dit à l’AFP une source policière.

Le tueur en série n’avait « pas nié être impliqué » en mars dernier

Mais plus récemment, ce tueur en série déjà condamné pour sept meurtres, n’avait « pas nié être impliqué dans l’affaire Estelle Mouzin ». C’était lors d’une audience face à la doyenne des juges d’instruction du tribunal de Paris, en mars 2018. Condamné à la perpétuité en 2008, l’homme de 75 ans a, en outre, reconnu en février avoir tué deux autres jeunes femmes disparues dans les années 90 dans l’Yonne, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece.

Les avocats du père de la fillette, injoignables vendredi, ont été déboutés en mai de leur demande de décharger la PJ de Versailles de l’enquête. Parmi eux, Me Didier Seban estimait que le dossier n’était « pas enquêté, pas instruit » et qu’« on ne se donnait pas les moyens de découvrir la vérité sur la disparition d’Estelle ». Le père d’Estelle avait annoncé en janvier dernier avoir attaqué l’État pour faute lourde en raison de sa « mauvaise gestion » du dossier de la disparition de sa fille : 85 tomes de procédures, 85 000 pages… « Un dossier devenu inexploitable faute de synthèse », dénonçait cet homme qui n’a jamais abandonné l’espoir de savoir ce qui est arrivé à son enfant. « Il n’y a pas d’obligation de résultats mais il y a une obligation de moyens », estime-t-il.

Disparition d'Estelle Mouzin : des fouilles chez l'ex-femme de Fourniret -  Le Parisien

La piste Nordahl Lelandais a été « vérifiée » et « refermée »

Il y a quinze ans, bottes en caoutchouc aux pieds, cet expert en risques industriels avait arpenté sans relâche les environs de Guermantes, village de Seine-et-Marne où la benjamine de ses trois enfants avait disparu. Il avait ensuite fait connaître à la France entière le visage d’Estelle, par des affiches placardées dans les lieux publics, les aéroports, les bureaux de Poste ou les couloirs du métro parisien. Chaque année depuis 15 ans, les proches de la fillette défilent lors d’une marche silencieuse dans le petit village de Seine-et-Marne.

Disparition d'Estelle Mouzin : des fouilles effectuées chez l'ex-femme de Michel  Fourniret dans les Yvelines

Fin 2017, l’hypothèse d’une implication de Nordahl Lelandais, soupçonné d’avoir enlevé et tué la petite Maëlys, avait été « vérifiée » et « la porte avait été refermée », avait indiqué à l’AFP une source policière. Pour autant, « on ne fermera jamais le dossier Estelle Mouzin. On reçoit des courriers toutes les semaines » de gens qui se présentent comme des témoins, avait-elle ajouté.