C’était véritablement effroyable, ce qu’elle a fait. Dès les premières secondes, je me suis dit : « c’est épouvantable ». Ses actes dépassaient le simple manquement moral — c’était comme une trahison vis-à-vis de toute dignité. Quand, plus tard, il a été condamné à de la prison, je me suis senti soulagé — pas parce que je souhaite la souffrance, mais parce qu’il me semblait que justice devait être rendue. J’ai pensé qu’il méritait une sanction encore plus sévère, tant ce qu’il avait fait me paraissait inaudible, injustifiable dans notre monde.

Salut à toutes et à tous, je suis heureux de vous retrouver une nouvelle fois ici. Si vous n’êtes pas encore abonné, je vous invite à le faire. Dans cette vidéo (ou cette discussion), je veux évoquer une sortie médiatique qui a fait grincer certaines dents et réjoui beaucoup d’autres. Il s’agit du passage de Véronique Sanson hier dans l’émission 7 à 8. Lors de cette intervention, elle a accepté de revenir, en partie, sur quelques étapes marquantes de sa vie, mais surtout sur l’affaire autour de Pierre Palmade, et les réactions qu’elle jugeait nécessaires.

French comedian Pierre Palmade placed in custody

Elle s’est d’abord attardée sur ce qu’elle qualifie de plus grande erreur de sa vie : avoir quitté Michel Berger, un homme qu’elle n’a jamais vraiment oublié. Elle a confié qu’elle l’aimait encore, même si les circonstances les avaient séparés. Cette nostalgie personnelle — ce chemin inachevé — imprime une sensibilité profonde dans ses propos. Ensuite, elle est revenue sur le mariage avec Pierre Palmade, mariage qui avait surpris de nombreuses personnes. Elle a voulu clarifier certaines idées reçues : ce mariage n’était pas un spectacle, un geste comique à la Coluche visant à faire rire. Non, elle affirme que tous deux étaient profondément amoureux. Elle savait qu’il était homosexuel, mais cet aspect n’a jamais été pour elle un obstacle à leur attachement mutuel.

Puis, elle est entrée plus directement dans le vif du sujet : l’accident impliquant Pierre Palmade survenu il y a quelques mois — ou années selon la perspective du temps, car le temps finit toujours par diluer les frontières entre hier et avant-hier. Cette tragédie a eu des répercussions lourdes, notamment pour une maman ayant perdu son bébé. Véronique Sanson n’a pas hésité à employer des mots extrêmement durs envers Pierre Palmade. Elle a qualifié ses actes d’« épouvantables ». Elle a dit qu’au moment de sa condamnation, elle s’est dit : « c’est bien fait pour lui ». Et elle n’a pas retenu son jugement : « il aurait pu avoir une peine plus lourde encore », a-t-elle affirmé. Derrière cette fermeté, elle plaide sa loyauté pour la famille touchée, pour la mère endeuillée, pour toutes les vies affectées par ce drame.

Ce qu'il a fait est épouvantable » : Véronique Sanson revient pour la  première fois sur l'accident provoqué par son ex-mari, Pierre Palmade  (vidéo)

Si elle n’avait jamais réagi publiquement jusqu’à présent, ce n’était pas faute de pensées amères : c’est qu’elle voulait garder ses sentiments pour elle, les contenir, les laisser reposer. Mais l’écoulement du temps a agi comme une érosion — elle a senti que le silence ne suffirait plus. À présent, elle choisit de parler clairement, sans détour. Elle ne condamne pas Pierre Palmade à ce moment-là d’un jugement moral abstrait — elle le condamne fer-mement en paroles publiques, exprimant ce qu’elle croyait profondément juste.

Ce discours suscite une double réaction. D’un côté, certains voient en son audace une forme de libération — une voix qui ose dire ce que beaucoup ressentent en silence. Elle incarne la voix d’une souffrance collective, celle des proches, des victimes, ceux qui restent derrière. Elle n’a pas simplement porté un jugement personnel, elle semble porter la voix de la justice émotionnelle. De l’autre côté, d’aucuns pourraient juger ses propos trop virulents, trop tranchés, voire injustes pour quelqu’un qui est déjà sanctionné par la loi. Faut-il rappeler que la justice pénale existe précisément pour éviter que chaque individu ne se fasse arbitre suprême du sort d’autrui ? C’est là une tension ancienne entre le droit formel et la morale personnelle, entre le cœur blessé et la présomption d’innocence — même si, dans ce cas, la condamnation judiciaire est déjà intervenue.

Mais que penser de ses mots : « c’est bien fait pour lui », « il l’aurait mérité davantage » ? S’agit-il d’un cri de colère, d’un besoin cathartique ? Ou d’un jugement réfléchi sur des actes particulièrement graves ? Il est probable que les deux se mêlent. Les souffrances — celles qu’on devine pour la famille, pour la mère du bébé mort — dépassent ce qu’on peut dire sans emprise émotionnelle. On imagine le poids d’un silence mal supporté, d’une absence de parole officielle, d’une douleur intangible que personne ne pouvait réparer. Dans ce contexte, les mots de Véronique Sanson viennent comme une décharge : ils libèrent, mais ils brûlent aussi.

C'est épouvantable ce qu'il a fait » : Véronique Sanson revient sur  l'accident de son ex-mari Pierre Palmade

Il est aussi intéressant de noter qu’elle assume sa parole publique — elle ne se cache pas derrière des méandres de diplomatie. Elle n’emploie pas le conditionnel : elle ne dit pas « je crois que » ou « peut-être ». Elle affirme. Et dans cette affirmation, on perçoit une volonté de solidarité avec les victimes, un désir de voir la vérité reconnue sans fard. Quand on écoute cela, on comprend que pour elle, le silence n’était plus tenable — qu’un engagement moral s’imposait après le temps du retrait.

Pour conclure, cette prise de parole de Véronique Sanson dans 7 à 8 est plus qu’un simple témoignage personnel : elle s’inscrit dans un débat plus vaste sur la responsabilité, la douleur, la justice et la mémoire. Elle nous rappelle que les blessures ne se referment pas toujours avec le temps, que certaines vérités demandent à être dites, quitte à heurter. Elle incarne la position de celle qui, ayant vécu des amours, des regrets, des pertes, choisit de s’exprimer avec une franchise rude et nécessaire. Et même si l’on peut débattre du ton, de l’intensité ou de la portée de ses mots, il serait injuste de minimiser le souffle d’un cœur blessé qui cherche à être entendu, à témoigner — pour la victime, pour la mémoire, pour l’émotion collective.