Le compositeur et interprète Art Mengo sera présent au festival Éclats de Voix au théâtre d’Auch, vendredi 13 juin, le temps d’un concert que l’artiste toulousain prépare avec soin. Interview.

J'aime beaucoup Florent Pagny parce qu'il est brut de décoffrage" : Art  Mengo se livre avant Eclats de Voix - ladepeche.fr

Avez-vous un attachement particulier au Gers ?

Je n’y ai joué qu’une fois ou deux donc j’ai une relation très limitée avec votre département. En tant que Toulousain, j’ai eu l’habitude d’y aller pour des week-ends. Par contre, la première fois que j’ai joué au Casino de Paris, j’avais répété dans le Gers alors forcément, j’en ai de bons souvenirs. Je suis très content de revenir à Auch parce qu’un musicien Lionel Soares, à qui je tiens, habite ici.

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à Éclats de Voix ?

J’ai un nouveau concept, où il est question de revisiter mon répertoire en chantant uniquement avec Lionel Soares au piano. Ce festival me donne les moyens de concrétiser mon projet et d’avoir la réaction du public, en direct. Ça fait un moment que je travaille dessus donc ce sera un moment important.

Je serai sur scène avec mon ami musicien, pour un concert piano voix. Ce spectacle sera renouvelé ailleurs, certainement sur Paris.

Devons-nous attendre un répertoire spécial au festival ?

Je vais d’abord jouer les chansons emblématiques : “Les parfums de sa vie (je les ai tant aimés)”, “La mer n’existe pas”… Mais ce festival me donnera aussi l’occasion de jouer des chansons que je n’ai presque jamais chantées sur scène. Il m’aidera dans mon projet de nouvel album. Je pense que l’Occitanie et l’esprit sudiste m’ont toujours inspiré pour mes chansons.

Vous êtes compositeur pour de grands artistes, dont certains nous ont quittés comme Jane Birkin, Johnny Hallyday… Comment ces collaborations voient-elles le jour ?

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C’est un éditeur qui vient vers moi. Je reçois un coup de fil : “Tiens, il y a Johnny Hallyday qui fait un nouvel album, est-ce que ça t’intéresse d’y participer ?” Alors, bien sûr, je propose ma chanson, en sachant qu’il y a quand même 400 propositions. Quand on envoie une chanson, c’est comme jouer au loto. Il s’est trouvé qu’il a choisi la chanson que j’ai proposée et que c’est devenu le titre de son album : “Ça ne change pas un homme”.

Ce que je peux dire c’est, qu’en général, je ne fais pas des chansons pour les chanteurs. Je les écris pour moi, et quand on m’appelle pour un chanteur, je fais un petit travail d’adaptation pour que la personne pour qui je l’écris puisse se l’approprier et l’interpréter.

Une fois que j’ai envoyé ma chanson, je ne suis plus dans le processus de création. J’ai toujours aimé la sensation d’envoyer une chanson à un artiste, puisque quand elle me revient, elle ne m’appartient plus.

Auriez-vous une anecdote à raconter sur l’un de ces artistes avec qui vous avez travaillé ?

J’aime beaucoup Florent Pagny parce qu’il est brut de décoffrage. Avec lui, on ne passe pas par des intermédiaires, j’aime ce rapport direct qu’il a avec les gens. Mais je me suis quand même tenu un peu loin des projecteurs, avec une tendance à travailler dans ma campagne toulousaine sans trop rencontrer les gens…

Quels est votre souvenir le plus marquant vécu sur scène ?

Quand on joue à l’Olympia et que votre mère est au deuxième ou troisième rang, c’est un souvenir qui reste gravé. C’est vrai que pour moi, le trac le plus important c’était de jouer devant mes proches. Même si j’étais content qu’ils soient là, j’avais très peur. Chanter devant eux, c’était une nouvelle façon de se dévoiler.