Enrico Macias : Confessions d’une légende – De l’amour, de la trahison, du passé sanglant à la mort – les secrets fous d’un homme qui a tout vécu.

Le dernier témoin d’un monde disparu
À 86 ans, Enrico Macias parle encore avec la fougue d’un jeune homme. Sa voix est intacte, son regard toujours rieur, mais dans ses mots se cachent des cicatrices. Né à Constantine en 1938, il incarne une mémoire vivante : celle d’une Algérie d’avant la guerre, d’avant les déchirures, d’avant l’exil. « J’ai eu une enfance très heureuse », confie-t-il, avant de préciser, la voix un peu brisée : « Mais mon adolescence, elle, a été volée par la guerre. »
Les bombes, les grenades, la peur. Et au milieu du chaos, une guitare, une mandoline, et la voix d’un père violoniste. « C’est grâce à la musique que je n’ai pas sombré », dit-il. Ce sera son refuge, sa prière, son arme contre la folie des hommes.
Le jour où tout a basculé
La guerre d’Algérie touche à sa fin. Des milliers de pieds-noirs quittent leur terre natale, arrachés à leurs racines. Parmi eux, un jeune musicien nommé Gaston Ghrenassia. Mais un simple coup de téléphone va changer son destin. Le producteur, incapable de prononcer son nom, transforme “Ghrenassia” en “Macias”. Et Enrico est né — par erreur, par magie.
Quelques semaines plus tard, il chante “Adieu mon pays” dans l’émission Cinq Colonnes à la Une. Cinq minutes d’antenne, et le monde entier découvre ce visage mélancolique qui pleure une patrie perdue. « Avant l’émission, j’étais inconnu. Cinq minutes après, tout le monde me connaissait. » Une légende venait de naître.
L’homme qui chantait la paix au milieu des guerres
De Paris à New York, d’Israël à Moscou, Enrico Macias devient le messager d’un idéal : la fraternité. Il chante en arabe, en hébreu, en espagnol, en italien. Partout, son message est le même : aimer plutôt que haïr.
Mais le chanteur de la paix sait aussi ce que la douleur veut dire. Son mentor, Raymond Leyris – le père de sa future épouse Suzy – est assassiné en 1961 pendant la guerre. Quelques années plus tard, c’est son frère Jean-Claude qui meurt tragiquement dans un accident de voiture avec la fiancée de Serge Lama. « Deux jours avant sa mort, il voulait dormir à côté de moi. Il ne l’avait jamais fait. Comme s’il sentait qu’il allait partir. » Le destin frappe encore.
L’amour plus fort que la mort
Enrico parlera toujours de Suzy avec des larmes dans les yeux. Leur histoire, c’est une épopée d’amour, de courage et de douleur. Suzy, la fille de son maître de musique, est opérée du cœur à 18 ans — l’une des premières opérations à cœur ouvert de France. Les médecins déconseillent à Enrico de l’épouser. « On me disait : ne te marie pas avec elle, elle est malade. J’ai dit : je me marierai avec elle. » Il l’a fait, contre tous, et ils ont vécu cinquante ans ensemble.
Elle meurt dans ses bras. Depuis, il n’a plus peur de la mort. « Ce serait indécent d’avoir peur alors que ma femme est déjà partie. » Il lui parle encore, dans ses rêves, dans le silence des soirs où la scène s’éteint. « Elle me parle aussi », murmure-t-il. Une phrase qui glace et réchauffe à la fois.
Les infidélités d’un homme fidèle
Mais l’homme de foi et de passion n’a pas toujours été irréprochable. Sa fille Josia avait confié qu’il avait été infidèle. Enrico répond avec une franchise désarmante : « Je suis ni prêtre, ni curé, ni rabbin. D’un point de vue charnel, c’est vrai, je n’ai pas toujours été fidèle. Mais moralement, je le suis toujours resté. »
Chez lui, la fidélité n’est pas une question de corps, mais d’âme. « Les absences et les retours, ça renforce les couples. » Peut-être la plus belle excuse jamais donnée à l’amour.
Quand Ben Laden écoutait Enrico Macias
Et puis il y a ces anecdotes surréalistes, comme sorties d’un roman. Un jour, la BBC l’appelle : « Monsieur Macias, on a retrouvé dans la cache de Ben Laden une cassette de vos chansons. » L’artiste croit à une plaisanterie. Mais non. Ben Laden écoutait Adieu mon pays. Enrico, mi-gêné, mi-fasciné, commente : « Ce n’est pas un grand honneur pour moi d’avoir un fan comme Ben Laden. »
L’ironie du destin : l’homme qui chantait la paix dans les synagogues et les mosquées avait conquis jusqu’aux cavernes des terroristes.
La guerre du 7 octobre : la plaie qui ne guérit pas
Le 7 octobre 2023, l’attaque du Hamas contre Israël bouleverse le monde. Macias, lui, est anéanti. « Je n’arrive plus à réunir les communautés comme avant. » Pour celui qui fut nommé “Chanteur de la Paix” par l’ONU en 1980, la fracture est douloureuse. Il répète : « J’ai toujours chanté la paix entre Juifs et Musulmans, mais pas avec les terroristes. »
Sa voix tremble, son cœur aussi. Mais l’espoir ne meurt jamais chez lui. « Oui, je crois encore à la paix. Le jour où les mamans de tous les côtés cesseront de pleurer leurs enfants, alors elle viendra. »
Une légende humble
Malgré ses 60 ans de carrière, 28 albums studio, des tournées mondiales et la Légion d’Honneur, Enrico reste simple. « J’aurais pu avoir la grosse tête, mais à mon âge, c’est trop tard. » Il rit. Toujours ce rire, mélange de sagesse et d’enfance.
Il aime la scène plus que tout. « Je ne peux pas vivre sans chanter. » Et même s’il prépare son “dernier album”, il promet de continuer « tant que Dieu lui prête vie ».
L’homme qui voulait juste retourner en Algérie
Et pourtant, une blessure demeure ouverte. Enrico n’a jamais pu retourner dans son pays natal. « On ne me donne pas de raison. On me refuse le visa. » Il hausse les épaules, les yeux brillants. « Le peuple algérien, ce sont mes frères. C’est mon sang. »
Son plus grand rêve aujourd’hui ? « Revenir à Constantine avant de mourir. Et faire une comédie musicale. » Deux désirs, deux lumières dans le soir de sa vie.
Une chanson pour l’éternité
Quand on lui demande comment il veut qu’on se souvienne de lui, Enrico répond simplement :
« Si on veut savoir qui je suis, il suffit d’écouter mes chansons. »
Elles racontent tout : la douleur, l’exil, la foi, la folie, la paix, les femmes, les absences. Il y a dans Adieu mon pays, Les filles de mon pays ou Malheur à celui qui blesse un enfant toute une biographie en musique, une confession en notes.
Et quand cinq jeunes garçons viennent chanter devant lui Le Mendiant de l’Amour, il sourit, ému. « C’est monstrueux, dit-il en riant, de voir qu’après cinquante ans, mes chansons se reproduisent encore. »
Oui, Enrico Macias est immortel.
Pas seulement parce qu’il chante encore, mais parce qu’il continue d’aimer — envers et contre tout.
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