“Éteignez vos télés” : Star Academy perturbé en direct par une prise d’otage

C’était le 18 octobre 2003. En plein direct, sur TF1, Star Academy était interrompue par des intermittents qui avaient envahi le plateau de Nikos Aliagas

"Éteignez vos télés" : Star Academy perturbé en direct par une prise d’otage

Le top départ de Star Academy saison 13, c’est ce 18 octobre 2025, sur TF1. Cette année encore, la production a prévu quelques belles surprises pour les téléspectateurs. L’édition 2025 a fait peau neuve avec l’arrivée de deux nouvelles figures dans l’équipe des profs : John Jenvrin et Papy, à la danse et au théâtre.

Les 13 nouveaux élèves de cette promotion auront de nouveaux parrains de premier plan. Le chanteur Britannique, Ed Sheeran ainsi que la chanteuse Canadienne, Charlotte Cardin ont accepté la mission.

Et ce n’est pas tout, le studio 217 de la Plaine St Denis s’est refait une beauté pour l’occasion. Il y aura un décor flambant neuf, avec un écran géant qui s’étendra sur toute la scène, pour les émissions en prime time, cette année.

La scène modulable mène jusqu’à la table des professeurs. Une scène qui aurait beaucoup inspiré Yanis Marshall, l’ancien chorégraphe de la promo. Et encore une dernière nouveauté de taille : il y aura un tapis roulant intégré à la tournette, pour que les performers puissent être plongés dans le décor, et un immense rideau scénique capable de projeter des images.

Les intermittents débarquent

De quoi prévenir d’un éventuel fiasco, comme TF1 a dû en connaître en 2003. À l’époque, c’était la troisième saison de Star Academy. Nikos Aliagas était bien sûr déjà à l’animation, et la chaîne diffusait en direct le prime 8. À 21 h 10, plusieurs dizaines d’intermittents du spectacle envahissent la scène avec des banderoles “Eteignez vos télés”.

Comme s’en souvient le Parisien, le jeune Basque Patxi s’apprête à chanter en direct du Jacques Dutronc“. Le mari de Françoise Hardy demande alors aux intermittents s’ils peuvent revendiquer leurs droits en chantant.

Ils ne le font pas, mais ils protestent contre la refonte de leur régime spécifique d’indemnisation du chômage. L’un d’entre eux prend la parole et explique qu’il est urgent de s’adresser aux Français. Il dénonce un gouvernement qui ne protège plus les garanties sociales de chacun.

Panique sur le plateau de Star Academy

Star Academy », terrible nouvelle pour les fans, l'émission déprogrammée -  Public

À cet instant, TF1 “flotte” expliquent nos confrères, et le direct continue. La question est d’abord de savoir comment ces 50 intermittents-là ont réussi à entrer sans la complicité des intermittents qui travaillaient sur place ce soir-là ? Devant le nombre d’intermittents qui attendent encore à l’extérieur de pouvoir entrer, le service de sécurité est débordé.

L’autre problème, c’est le jeune public, qui est présent dans la salle, venu applaudir Élodie Frégé, Sofia Essaïdi, mais aussi Michal Kwiatkowski, et “L’Orange” du marchand. Il y a eu une bousculade, on cherche un médecin et des blessés, les CRS sont arrivés et ont constaté des bris de verre, et plusieurs enfants pleurent.

Le chauffeur de salle prend alors la parole et déclare : “Je demande à tous d’être extrêmement calmes. Surtout pas d’incidents. La direction du TF1 a décidé d’annuler l’émission de ce soir. On ne peut pas faire autrement. Je sais que vous êtes très tristes. Mais je vous fais, au nom de TF1, une promesse formelle : la semaine prochaine, l’émission reprendra, et vous serez tous invités“.

L’émission est alors interrompue, d’abord pour quelques minutes. Et puis, elle est remplacée par un épisode de Julie Lescaut. Et puis, mystérieusement, à 23 h 10, “Star Academy” revient.

TF1 demande des comptes

Le lendemain, TF1 porte plainte contre les intermittents du spectacle. La chaîne met en avant la perte de “2 millions d’euros” de recettes publicitaires, ce soir-là. Placés en garde à vue, le procès de quatre des intermittents a eu lieu en 2007.

En novembre cette année-là, deux des intermittents du spectacle ont été condamnés à une amende par le tribunal correctionnel de Bobigny pour “dégradation en réunion” d’une porte vitrée. L’un d’entre eux a également été reconnu coupable pour sa part de “menace de mort” sur des vigiles. Ils ont écopé d’amendes de 1.000 et 1.200 euros.

Le procureur avait pourtant requis contre toute la bande entre un et quatre mois de prison avec sursis. Mais les quatre hommes ont été relaxés du délit d’“entrave à la liberté d’expression”. En effet, selon le tribunal, l’émission n’a pas été interrompue directement par leur action.