Le dimanche précédent restera gravé comme l’un des jours les plus sombres de l’histoire du rallye du Condroz, en Belgique. Ce jour-là, la fête du sport automobile s’est transformée en tragédie lorsque deux jeunes spectateurs, Margaux et Romain, ont perdu la vie, fauchés sur le bord de la route par une voiture de compétition. Le drame a bouleversé tout un pays, choqué le monde du rallye et plongé deux familles dans un chagrin sans fin.

Margaux n’avait que 16 ans. Elle venait de Hannut, une jeune fille pleine de vie, douce, rêveuse, passionnée par la vitesse et par les émotions que procurent les sports mécaniques. À ses côtés, Romain, 18 ans, originaire de Nandrin, son petit ami, partageait cette même passion. Ensemble, ils étaient venus assister à la course, un moment qu’ils attendaient avec excitation depuis des semaines. Personne n’aurait pu imaginer que cette journée se transformerait en cauchemar.

Les circonstances précises de l’accident font encore l’objet d’une enquête. Selon les premiers éléments, la voiture conduite par Aymeric Harry, un pilote expérimenté, aurait perdu le contrôle dans un virage serré, quittant la route pour venir heurter un groupe de spectateurs. Malgré l’intervention rapide des secours, les deux jeunes n’ont pas pu être sauvés.

Depuis le drame, un profond silence entourait le conducteur impliqué. Ce n’est que plusieurs jours plus tard, par le biais d’un communiqué de presse, qu’Aymeric Harry a brisé ce silence, livrant ses premiers mots publics. Son message, relayé par plusieurs médias, a été lu avec émotion par des milliers de personnes.

« Je voudrais envoyer aux familles et aux parents qui pleurent la disparition d’un être cher mes plus sincères condoléances », écrit-il.
« Je pense aussi aux blessés, à qui je souhaite une récupération rapide. »

Ces mots, sobres et empreints de douleur, témoignent d’un homme profondément touché par la tragédie. Plus loin, il ajoute :

« Je tiens également à remercier ceux qui ont voulu me démontrer leur soutien pendant cette douloureuse épreuve. »

Une phrase brève, mais lourde de sens : derrière elle, on devine un homme meurtri, assailli par la culpabilité, cherchant à exprimer sa peine tout en respectant la douleur des familles.

« Tant que toute la lumière ne sera pas faite afin de permettre aux autorités d’établir la vérité, je dois m’abstenir de tout autre commentaire », poursuit-il. « Je ne répondrai donc pas aux nombreuses sollicitations que je reçois à ce sujet. »

Une manière digne et respectueuse de se retirer du tumulte médiatique, en attendant les conclusions de l’enquête.

Car au-delà du choc, ce drame soulève de nombreuses questions sur la sécurité des spectateurs dans les compétitions de rallye. Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent pour dénoncer les risques liés à la proximité du public avec les zones de course. Si le rallye est un sport de passion, il reste aussi un sport de danger. Et cette fois, le destin a choisi les plus innocents.

Dans les villages de Hannut et de Nandrin, le deuil est profond. Les camarades de classe de Margaux ont déposé des fleurs et des lettres devant le portail de son lycée. Ses professeurs parlent d’une élève « pleine de curiosité et de joie de vivre ». Du côté de Romain, ses amis se souviennent d’un jeune homme « gentil, drôle et attentionné », toujours prêt à aider les autres. Ensemble, ils formaient un couple uni, inséparable.

Les deux familles, dévastées, ont décidé de leur rendre hommage ensemble. Leur choix, bouleversant de symbolisme, a ému toute la Belgique : Margaux et Romain seront enterrés côte à côte, au cimetière de Ger.
Une messe de funérailles sera célébrée ce samedi à 10h30 dans l’église du village. On y attend des centaines de personnes — amis, proches, camarades, mais aussi de simples habitants venus soutenir des familles brisées.

Lors des préparatifs, la maman de Margaux a confié à un journaliste :

« Margaux, c’était un rayon de soleil. Toujours souriante, pleine d’énergie, toujours tournée vers les autres. Elle aimait la vie, et elle aimait Romain. »

Le père de Romain, quant à lui, a tenu à rendre hommage au courage de son fils.

« On nous a dit qu’il s’était interposé pour protéger Margaux. Il a tout fait pour elle. Nous sommes fiers de lui. »

Des mots d’une force inouïe, qui rappellent que même dans la tragédie, l’amour peut briller d’une lumière inextinguible.

Depuis le drame, la communauté du rallye est en deuil. Plusieurs pilotes ont tenu à exprimer leur soutien à Aymeric Harry et aux familles des victimes. Des hommages ont été rendus sur les circuits, et une minute de silence a été observée avant le départ de la dernière course régionale.

Mais pour les proches, rien n’apaisera vraiment la douleur.


La mère de Romain, en larmes, a confié :

« On ne peut pas comprendre. Ils étaient là pour vivre leur passion. Et en une seconde, tout s’est arrêté. »

Aujourd’hui, la vie reprend doucement à Ger, mais le vide laissé par Margaux et Romain reste immense. Leur histoire a touché tout un pays, rappelant que derrière chaque ligne de départ se cache un risque, une part d’imprévisible.

Et quelque part, au milieu des prières, une phrase revient, celle que tous murmurent encore :

« Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, ils avaient tout pour eux. »

Deux vies brisées, un amour éternel, et un village à jamais marqué par une journée où la passion a croisé la fatalité.