Chloé Ansel : À Calais, cette petite fille de 9 ans a vécu l’enfer

C’était un mercredi après-midi comme les autres à Calais, baigné d’un soleil printanier qui invitait les enfants à profiter des aires de jeux. Pour Chloé, 9 ans, ce jour de fête venait à peine de se terminer. Quelques jours plus tôt, elle célébrait son anniversaire, entourée de l’amour de ses cousins, de ses cousines, et de ses parents, Isabelle et David. Une photo, postée par sa mère sur les réseaux sociaux quelques instants avant le drame, la montre souriante, pleine de vie, prête à partir pour son cours de danse. Personne ne pouvait alors imaginer que ce cliché serait le dernier souvenir d’une innocence brutalement fauchée.
Le drame s’est noué en quelques secondes, au pied de l’immeuble familial, dans ce square populaire où les rires d’enfants résonnaient. Isabelle était montée un court instant dans son appartement pour s’occuper du petit frère de Chloé, laissant sa fille sous la surveillance des autres parents présents. C’est là que l’horreur a surgi, incarnée par un homme au visage inconnu. Aurélien, un père de famille, a vu la scène, impuissant. Un homme courant, Chloé dans ses bras. Des cris de panique. “Qu’est-ce que tu m’as fait ? Je vais te tuer,” a hurlé l’agresseur. La petite fille criait, terrifiée. Le temps que les témoins comprennent la gravité de la situation, il était déjà trop tard.
Quand Isabelle est redescendue, son monde s’est effondré. “On a pris Chloé,” lui a lancé un voisin. Les hurlements d’une mère désespérée ont alors fendu l’air. Elle a vu sa fille, allongée derrière des poubelles, avant que le ravisseur ne la jette dans une voiture rouge et ne démarre en trombe. “On m’a pris ma fille !” a-t-elle crié, un appel à l’aide qui a mobilisé le quartier et déclenché une course contre la montre pour les forces de l’ordre.
L’alerte a été donnée immédiatement. Les policiers, arrivés sur place en moins de cinq minutes, ont recueilli les premiers témoignages : une Seat Toledo rouge, immatriculée à l’étranger. Philippe Mignonnet, adjoint au maire à la sécurité et fin connaisseur de la ville, a été prévenu. Son instinct l’a poussé à inspecter un chemin isolé, à la lisière des habitations, près de l’ancienne “jungle”, ce campement de migrants aujourd’hui démantelé. C’est là qu’il a aperçu le véhicule suspect. Il a aussitôt prévenu la police, tout en barrant la route avec sa propre voiture pour empêcher toute fuite.
Lorsque les policiers sont arrivés, ils ont fouillé le bois adjacent. À une trentaine de mètres de la voiture, la découverte fut macabre. Le corps sans vie de la petite Chloé gisait, à moitié dévêtu. L’autopsie confirmera plus tard l’indicible : elle a été violée et étranglée. Quelques minutes après, un homme était repéré derrière un mur. Dans sa poche, les clés de la Seat rouge.

Le suspect n’était pas un inconnu. Il s’appelle Zbigniew Huminski, un Polonais de 38 ans, sans domicile fixe. En garde à vue, malgré un taux d’alcoolémie supérieur à un gramme par litre de sang, il a rapidement avoué son crime. Il a raconté être arrivé de Pologne le matin même avec l’intention de prendre un ferry pour l’Angleterre. Son passage à l’acte, d’une futilité glaçante, aurait été déclenché par un simple jeu d’enfant. Chloé, l’arrosant avec un pistolet à eau, aurait provoqué sa fureur. Il l’a empoignée, une main sur sa gorge, l’autre sur son buste, et l’a emportée vers son funeste destin.
La nouvelle de l’arrestation a rapidement laissé place à la colère et à l’incompréhension. Car le parcours de Zbigniew Huminski est une litanie d’actes de violence et de failles judiciaires. L’homme vivait en marge de la société depuis une dizaine d’années, oscillant entre la France et la Pologne, survivant de petits boulots et de larcins. Mais son casier judiciaire était bien plus sombre. En 2004, il avait été condamné à quatre ans de prison pour vol et séquestration, une peine dont il n’a purgé qu’un an avant d’être expulsé vers la Pologne.
En 2009, il était de retour à Calais et franchissait un nouveau cap dans la violence. Micheline Tolet, une femme de 78 ans, en a fait les frais. Il s’est introduit chez elle, l’a menacée avec un long couteau sur la gorge, lui promettant la mort si elle criait. Elle n’a dû son salut qu’à son courage, en sautant par la fenêtre. Le butin fut maigre, 60 euros, mais la violence inouïe. La même nuit, il s’est introduit dans une autre maison, se cachant dans une chambre d’enfant. La mère de famille, alertée par le bruit, l’a surpris. Sa fille de 9 ans était à ses côtés. Face à leurs cris, l’agresseur a pris la fuite.
Arrêté et emprisonné, Huminski a fait l’objet d’une expertise psychologique. Le psychologue Christian Sounen a dressé un portrait terrifiant de l’individu : aucune empathie, aucun regret, aucune culpabilité. “Je détecte une violence, un énorme potentiel de violence, un risque de passage à l’acte qui est très élevé et une dangerosité. C’était un psychopathe,” a-t-il déclaré. Sa conclusion était sans appel : “Oh mon Dieu, qu’est-ce qui va se passer quand il va sortir ?”
En 2010, Huminski a été condamné à six ans de prison ferme. Cependant, aucun suivi psychologique n’a été ordonné. À la fin de sa peine, en mars 2014, il a été extradé vers la Pologne. Là-bas, une condamnation pour un vol de voiture vieux de quinze ans l’attendait. Mais la loi polonaise ne prévoyant pas une incarcération immédiate, et en tant que citoyen de l’espace Schengen, il avait le droit de circuler librement. C’est ainsi qu’il a pu revenir en France, le jour même du meurtre de Chloé.

La tragédie a provoqué une onde de choc immense à Calais et dans toute la France. La famille de Chloé, anéantie, s’est interrogée : “Qu’est-ce qu’il faisait là ? Il ne devait pas être là. J’espère que la justice va faire son travail, parce que là, c’est inadmissible.” Une marche blanche a réuni des milliers de personnes, unies dans la douleur et le recueillement. Devant l’immeuble de la famille, la directrice de l’école de danse de Chloé a pris la parole, des mots poignants pour rendre hommage à sa petite élève : “Ma puce, ceci est pour toi. Tu n’es plus dans le présent, mais dans le passé. Cette vie avec toi, nous voulions la partager. Repose en paix, notre Chloé.”
L’affaire Chloé Ansel est plus qu’un simple fait divers. C’est le symbole tragique des défaillances d’un système judiciaire et d’une coopération européenne qui ont permis à un prédateur identifié comme extrêmement dangereux de rester en liberté et de commettre l’irréparable. C’est l’histoire d’une vie brisée, d’une famille détruite et d’une communauté endeuillée qui demande des comptes. La mort de cette petite fille souriante, qui aimait la danse, restera une cicatrice profonde, un rappel douloureux que derrière les procédures et les lois, il y a des vies humaines dont la protection devrait être la priorité absolue.
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