Un mois après le décès de Margaux et Romain au Rallye du Condroz de Huy, les parents tentent de se reconstruire: «Un énorme vide dans la maison»

Fabrice, Nathalie, Cédric, Magali, sont des familles unies. Des personnes humbles qui souffrent du décès accidentel de leurs enfants. La solidarité est toujours là, ce dimanche, une balade moto est organisée en l’hommage de Margaux et Romain.Margaux et Romain étaient amoureux, unis, un superbe jeune couple. Mais le destin en a décidé autrement. Le dimanche 6 novembre, lors du rallye du Condroz, dans la spéciale de Moha, Romain, 18 ans de Huy et sa petite amie Margaux, 16 ans de Lens-Saint-Remy (Hannut) étaient mortellement fauchés par une voiture qui a fait une sortie de route. Le drame pour deux familles.

Ce dimanche 4 décembre, un élan de solidarité est encore lancé : il y aura une grande balade moto au départ de Wasseiges (voir ci-contre). « Nous ne connaissions pas les organisateurs, ils nous ont contactés pour nous demander notre accord et nous avons accepté ce geste avec plaisir, nous serons d’ailleurs au départ de la balade et nous remercions déjà tout le monde. De tout cœur », nous dit Fabrice.

Le silence assourdissant qui a succédé à l’horreur

Un mois. Trente jours et nuits d’une éternité déchirante. C’est le temps qui s’est écoulé depuis ce maudit dimanche 6 novembre, où l’insouciance d’une fin d’après-midi a basculé dans l’horreur absolue sur une portion de route anonyme à Moha, lors du tristement célèbre Rallye du Condroz. Deux vies, deux cœurs, deux promesses d’avenir brisées net. Margaux, 16 ans, et Romain, 18 ans.

Ils n’étaient que spectateurs, un jeune couple amoureux, uni par la vie et désormais par un destin funeste, fauchés par une voiture de course en pleine sortie de piste. Le Rallye du Condroz, synonyme de passion mécanique et d’adrénaline, est devenu, en l’espace d’une seconde fatale, le théâtre d’une tragédie que toute la région, de Huy à Hannut, tente encore de digérer.

« Un énorme vide dans la maison » : Le cri muet des parents

Dans l’intimité des foyers de Fabrice, Nathalie, Cédric et Magali, le temps s’est figé. Ces familles humbles et unies, frappées de plein fouet par la mort accidentelle de leurs enfants, naviguent désormais à vue dans un océan de chagrin. Leurs témoignages, poignants et déchirants, révèlent l’ampleur du cataclysme émotionnel.

« Il y a un silence… un silence assourdissant, » murmure Nathalie, le regard perdu vers le seuil où Romain rentrait chaque soir. Fabrice, son époux, acquiesce d’un hochement de tête lourd de sens : « C’est un énorme vide dans la maison. Tout est à sa place, sauf eux. Ils manquent partout. Chaque objet, chaque pièce nous les rappelle. »

Margaux, la lumineuse jeune fille de Lens-Saint-Remy, et Romain, le jeune homme de Huy, ne sont plus là pour remplir ces espaces. Leur absence est une plaie béante, une douleur viscérale que rien ne semble pouvoir apaiser. Les rires, les projets, les simples baisers volés… Tout a été réduit au silence par la tôle froissée et la fatalité d’un virage. Le deuil, pour ces parents, n’est pas une reconstruction, mais une lutte quotidienne pour respirer malgré l’air manquant.

L’onde de choc : Sécurité en cause et questions lancinantes

Le drame a ravivé le débat houleux autour de la sécurité des rallyes. Comment un tel accident a-t-il pu se produire ? La zone où se trouvaient Margaux et Romain était-elle suffisamment sécurisée ? Des voix s’élèvent, réclamant des mesures drastiques. Les organisateurs et les autorités sont sous pression. L’enquête, toujours en cours, doit faire la lumière sur les circonstances exactes de cette sortie de route meurtrière.

Pour les familles, ces questions se heurtent à la réalité insoutenable : peu importe la cause exacte, le résultat est le même. Le destin, comme ils le disent, en a décidé autrement. Mais la communauté du sport automobile est également sous le choc, confrontée à la fragilité de la vie et à la responsabilité collective de garantir la sécurité des spectateurs. Ce rallye laissera à jamais une marque indélébile, non pas pour ses performances, mais pour les vies fauchées.

L’écho de la solidarité : Quand la moto chasse les ombres

Face à l’horreur, l’humanité a répondu par un élan de solidarité massif et réconfortant. C’est dans cette lueur d’espoir que les parents de Margaux et Romain puisent une force inattendue.

Ce dimanche 4 décembre, un geste poignant vient rappeler que le couple n’est pas oublié. Une grande balade moto est organisée au départ de Wasseiges en leur hommage. Une marée de cuir et de chromes, un rugissement de moteurs qui vient rompre le silence du deuil, pour célébrer la vie et l’union brisée.

« Nous ne connaissions pas les organisateurs, ils nous ont contactés pour nous demander notre accord et nous avons accepté ce geste avec plaisir, » confie Fabrice, la voix chargée d’émotion. Il y voit un signe, une preuve que l’amour que dégageaient Margaux et Romain est plus fort que la mort.

« Nous serons d’ailleurs au départ de la balade et nous remercions déjà tout le monde. De tout cœur, » ajoute-t-il. Ce rassemblement est bien plus qu’une simple promenade. C’est un acte de résilience, une démonstration de soutien inconditionnel à deux familles brisées. Chaque moto, chaque casque, chaque motard participant symbolise une main tendue, un pansement sur une plaie qui ne guérira jamais complètement.

Leçons de la tragédie : Ne jamais oublier

Margaux et Romain étaient un superbe jeune couple. Leur histoire, brutalement interrompue, est désormais un symbole de la fragilité de l’existence. Le vide qu’ils ont laissé dans la maison de leurs parents est le témoignage le plus déchirant de la violence de leur perte.

Aujourd’hui, alors que les moteurs vrombissent pour la balade hommage, le message est clair : la solidarité est la seule réponse à la fatalité. Les familles de Margaux et Romain, malgré leur chagrin, sont des exemples de dignité. Elles rappellent au monde que derrière les gros titres et les statistiques, il y a des visages, des prénoms, des vies volées, et une douleur qui ne s’éteindra jamais. Leur combat pour se « reconstruire » est une leçon de courage.

Le Rallye du Condroz est terminé pour cette année, mais l’épreuve de ces familles ne fait que commencer. Que cette vague de soutien leur apporte, sinon la paix, du moins la force de traverser ce « vide géant » et d’honorer la mémoire de leurs enfants, ces deux magnifiques étoiles qui brillent désormais trop loin.