Procès Brigitte Macron : l’opposition dénonce un “détournement extravagant” pour masquer un agenda de censure

Article: Procès Brigitte Macron : Le Doute Grandit sur le Détournement du Cyberharcèlement à des Fins Politiques

L’atmosphère était lourde les 27 et 28 octobre au tribunal correctionnel de Paris, où s’est déroulé le procès intenté par Brigitte Macron pour cyberharcèlement. Si l’affaire est présentée par une partie de la presse comme une simple protection de la vie privée d’une personnalité publique, l’opposition et plusieurs observateurs dénoncent avec force une manœuvre politique « totalement hors norme ». Selon ces critiques, cette action en justice, qualifiée d’« extravagante », servirait un agenda de censure beaucoup plus vaste, visant à restreindre la liberté d’expression sur les réseaux sociaux et à étouffer toute critique politique.

La plainte, déposée par l’épouse du chef de l’État le 27 août 2024, a ciblé une dizaine de prévenus. Ce qui choque l’opposition, ce n’est pas tant le principe de la lutte contre le harcèlement, mais l’utilisation de cet outil législatif contre des individus aux profils inattendus. Parmi les accusés, on trouvait des personnes ayant un nombre d’abonnés dérisoire, parfois à peine quarante sur X, poursuivies pour quelques tweets jugés « malveillants ». L’opposition y voit un usage disproportionné du pouvoir d’État pour des questions personnelles qui, selon elle, trahit un objectif politique sous-jacent.

L’Arsenal Judiciaire Dégainé Contre la Liberté d’Expression

Le cœur de la controverse réside dans le « détournement » de l’article 222-33-2-2 du Code pénal, issu de la loi Schiappa de 2018 sur le cyberharcèlement. L’esprit initial de cette loi était de protéger les victimes vulnérables, notamment les enfants et les collégiens, contre de véritables campagnes de harcèlement aux conséquences dramatiques. Or, les critiques soulignent l’incongruité d’appliquer ce texte à Brigitte Macron, une personnalité publique dont la vie privée a été « énormément utilisée et mise en avant » par son propre couple.

Le droit de la presse est traditionnellement le cadre juridique le plus protecteur pour la liberté d’expression et la critique des figures publiques. En utilisant le droit commun du cyberharcèlement – d’autant plus que la peine est aggravée ici « en raison du sexe, de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre de la victime » – l’Élysée ferait, selon ses détracteurs, le choix d’une procédure moins protectrice des libertés fondamentales. Il s’agit, à leurs yeux, de transformer une opposition légitime en délit de cyberharcèlement, une stratégie qui s’éloigne de l’esprit de “Charlie” et du droit à la caricature.

Des Conditions d’Interpellation et de Poursuite Controversées

Les conditions de l’enquête et les mesures d’instruction ont soulevé de vives préoccupations. Les prévenus, interpellés et placés en garde à vue entre décembre 2024 et février 2025, ont décrit des conditions d’interpellation et de garde à vue teintées d’une « brutalité, une violence inouïe », parfois pour trois tweets. Cette démonstration de force contre des citoyens ordinaires est perçue comme une tentative d’intimidation visant à décourager toute future critique envers le pouvoir.

Sur le plan purement légal, le cyberharcèlement nécessite souvent de prouver que la santé physique ou mentale de la victime a été affectée. Selon les observateurs, Brigitte Macron aurait refusé de se soumettre à un test médical ou psychologique pour établir ce préjudice. Pour contourner cette exigence, sa fille, Tiphane Auzière, est venue témoigner devant l’audience le 28 octobre, évoquant l’état de santé dégradé de sa mère. Ce témoignage est jugé « extrêmement subjectif » et pose la question de savoir si les conditions légales minimales de caractérisation du cyberharcèlement sont réellement remplies.

Des Sanctions Requises Inédites Contre l’Opposition

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L’inquiétude a atteint son paroxysme avec les réquisitions du ministère public. Le jugement est attendu le 6 janvier 2026, mais les peines requises sont considérées comme un avertissement sans équivoque à l’opposition. Elles allaient de 3 à 12 mois de prison avec sursis. La réquisition la plus sévère a ciblé Aurélien Poiron, dit Zo Sagan : 12 mois de prison avec sursis, 8000 € d’amende, et surtout, une suspension de tous ses comptes sur les réseaux sociaux pendant six mois, avec exécution provisoire.

Cette dernière mesure, appliquée immédiatement même en cas d’appel, est vue comme une tentative de faire taire une voix d’opposition connue. Les critiques jugent que si le tribunal venait à confirmer ces peines, cela signifierait que le véritable but de la loi – la protection des vrais cyberharcelés – n’est pas atteint, ouvrant la voie à des abus contre le droit de la presse et la liberté d’expression. Le danger est de laisser un outil légal au service du pouvoir pour éliminer ses opposants sous couvert de protection individuelle.

L’Instrumentalisation Politique : Une Coïncidence Troublante

Pour les opposants, le procès Brigitte Macron n’est qu’un « cirque » et une « instrumentalisation terrible » des procédures judiciaires. Ce qui renforce cette thèse, c’est la coïncidence frappante entre le calendrier judiciaire et l’agenda politique du président Emmanuel Macron.

En effet, le 27 octobre, alors que le procès débutait, l’Élysée annonçait l’organisation imminente d’un nouveau débat sur l’impact des réseaux sociaux et d’Internet sur la « déstructuration du débat public et de la démocratie ». Dans les jours suivants, le chef de l’État a multiplié les réunions sur ce thème, convoquant un conseil présidentiel pour la science, un dîner avec les acteurs de la tech mondiale, et une prise de parole au Forum de la Paix sur la désinformation et les ingérences étrangères.

Cette séquence de 48 heures, mélangeant le procès, la santé mentale des jeunes, les ingérences russes et la « régulation des réseaux », est perçue comme un « arsenal de censure » orchestré. L’opposition dénonce une coordination avec l’Union européenne, qui met en place son propre « bouclier démocratique » (PDE) et son Règlement sur les Services Numériques (DSA). Selon les critiques, l’objectif final de ces manœuvres, en amont des élections municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027, serait de prendre des décisions qui pourraient « annuler les élections » en contrôlant le débat en ligne.

Une Dégradation de l’Image Internationale et des Questions Financières

Au-delà des enjeux nationaux, l’affaire est jugée destructrice pour l’image de la France dans le monde, alors que se profile une action en justice potentielle aux États-Unis contre la militante Candace Owens. Ce procès américain est évalué par les médias locaux entre 5 et 10 millions de dollars. La question de qui paie cette facture légale faramineuse, alors que l’Élysée affirme qu’il ne s’agit pas de fonds publics, reste entière.

En conclusion, l’opposition est formelle : l’« incroyable vérité » derrière le procès de Brigitte Macron n’est pas une simple histoire de cyberharcèlement personnel, mais une manœuvre politique calculée pour museler les opposants, renforcer la censure sur les réseaux sociaux et influencer les futures campagnes électorales. L’enjeu final pour la République est l’abrogation des articles de loi sur le cyberharcèlement qui, dans leur formulation actuelle, sont jugés trop facilement instrumentalisables par le pouvoir contre le droit de la presse et la liberté d’expression. Ce scandale met en lumière une crise de confiance profonde, où les citoyens et l’opposition se battent pour défendre les libertés fondamentales face à ce qu’ils appellent un « abus de procédure judiciaire ».