Marine Le Pen : “Les masques sont tombés, et les agriculteurs savent qui les défendent.”

L’Hémicycle, lieu par excellence du débat démocratique, est souvent le théâtre de passes d’armes politiques. Pourtant, il est des moments où la tension monte d’un cran, lorsque le sort d’une profession entière est mis sur la table. Ce fut le cas lors de la récente intervention de Marine Le Pen qui, avec une rhétorique aussi chirurgicale qu’emprunte d’une colère contenue, a dénoncé ce qu’elle perçoit comme une « trahison » systémique de l’agriculture française par une partie de la majorité au pouvoir. Son diagnostic est sans appel : les masques, dit-elle, sont définitivement tombés, révélant la véritable nature des soutiens — et des adversaires — des agriculteurs.
L’Image Déplorable de l’Hémicycle : Une Déconnexion Totale
Dès les premières secondes de son allocution, la chef de file de l’opposition a posé un constat d’une dureté rare, ciblant l’attitude d’une partie de l’assemblée : « Une fois de plus, une partie de l’hémicycle a donné de lui une image totalement déplorable. » L’objet de cette critique cinglante n’est autre que l’écart abyssal entre les déclarations de façade et les actions concrètes menées.
L’interpellation est directe. Alors que ces élus « indiquent vouloir défendre les agriculteurs », la réalité du terrain, selon Marine Le Pen, contredit formellement cette posture. Les agriculteurs eux-mêmes, martèle-t-elle, les « considèrent comme étant les pires députés pour la survie de leur activité. » Cette perception n’est pas le fruit du hasard. Elle est la conséquence, explique-t-elle, d’un soutien manifeste et constant à l’« intégralité des propositions de loi qui les empêchent de pouvoir gagner correctement leur vie ». Le sentiment d’être entravé et non soutenu par ceux-là mêmes qui devraient les protéger est lourd de conséquences et alimente un profond ressentiment au sein du monde agricole.
L’accusation principale réside dans le manque de soutien face à la concurrence déloyale, un fléau qui ronge le secteur primaire français depuis des années. Face à l’afflux de produits importés ne respectant pas les mêmes normes sociales, environnementales ou sanitaires, la réaction de l’exécutif et de ses alliés parlementaires est jugée déficiente, voire complice. « À chaque fois qu’il s’agit de les défendre contre la concurrence des loyales, vous n’êtes jamais du bon côté », lance-t-elle, dressant le tableau d’une indifférence calculée face à la détresse de ceux qui nourrissent la nation.
La Bataille Cruciale de l’Étiquetage National : Le Test Ultime

Le cœur de cette confrontation politique se trouve dans un dossier technique, mais aux implications économiques et identitaires majeures : l’étiquetage national. Pour Marine Le Pen, la provenance claire et lisible des produits est la clé de voûte pour rétablir une équité sur le marché et permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés, privilégiant la qualité française.
C’est en brandissant l’exemple de l’eurodéputée Virginie Joron qu’elle met en lumière ce qu’elle qualifie de blocage idéologique. Madame Joron, membre de son groupe, a déposé « à de multiples reprises des amendements en commission IMCO » (Commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs) avec un objectif simple et pourtant capital : permettre aux États membres de rendre obligatoire l’étiquetage national.
Or, la réponse à cette initiative, censée protéger les producteurs français, a été un « non » systématique. Qui a voté contre ? Selon Marine Le Pen, ce sont les eurodéputés macronistes qui ont opposé un barrage constant et uniforme à ces propositions. Le prétexte invoqué par ces derniers résume à lui seul la fracture idéologique qui traverse l’Europe : « la libre circulation dans le marché unique. »
Cette doctrine de la libre circulation, érigée en dogme absolu, est utilisée, selon l’oratrice, pour empêcher des mesures de bon sens visant à soutenir la production nationale. Le choix politique est limpide : privilégier l’abstraction du Marché unique et l’ouverture à tout-va, quitte à sacrifier les exploitations qui font l’effort de respecter les normes de production françaises, parmi les plus exigeantes du continent.
De l’Hypocrisie au Manque de Cohérence : Un Reproche au Goût Amère
Le ton de Marine Le Pen, tout en restant dans les bornes du débat parlementaire, est perclus d’une ironie mordante. Évoquant les termes récurrents utilisés par ses adversaires, elle choisit d’éviter le mot « hypocrite », non sans une malice politique évidente, en lui substituant une critique tout aussi dévastatrice : le manque de « cohérence. »
« Je ne vais pas utiliser les termes qui ont été utilisés tout à l’heure de manière un poil récurrente quand même, hypocrite, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ça manque tout de même cohérence », déclare-t-elle. En s’en tenant au reproche de l’incohérence, elle déploie une stratégie rhétorique efficace : celle de la « bienveillance » feinte. Elle rappelle que la ligne de conduite annoncée, celle de la courtoisie et de la bonne volonté, est loin d’avoir été tenue au vu du traitement réservé aux agriculteurs. Entre-temps, la « bienveillance » a été « très largement oubliée », concède-t-elle.
Cette absence de cohérence est bien plus qu’une faute de style ; elle est, aux yeux de l’opposition, une faute morale et politique grave. Comment peut-on en effet prétendre défendre une filière tout en refusant l’outil le plus élémentaire de sa protection économique ? C’est ce paradoxe insoutenable qui fonde la charge de Marine Le Pen. C’est ce refus d’aligner les paroles et les actes qui pousse le monde agricole à se sentir abandonné. Le manque de cohérence se traduit concrètement par un désavantage concurrentiel, une pression sur les prix qui force les agriculteurs à la course aux subventions, au lieu de les laisser tirer un bénéfice juste et mérité de leur travail.
Un Travail Formidable Sans Bénéfice : Le Sens du Combat
L’argumentaire de Marine Le Pen dépasse la simple joute politicienne pour atteindre une dimension plus fondamentale : la reconnaissance du labeur. Elle insiste sur la qualité de la production française, un « travail formidable » auquel les producteurs « mettent toute leur énergie. » Or, en dépit de cet engagement, ils « n’ont pas le sentiment d’en tirer un bénéfice » suffisant.
C’est là que l’étiquetage national prend tout son sens. Il n’est pas seulement une barrière protectionniste, mais un label de qualité, une reconnaissance de la valeur ajoutée apportée par les normes françaises. Selon elle, le simple fait d’apposer la mention « élevé en France » est un avantage concurrentiel majeur, y compris pour l’exportation. Elle se réjouit d’ailleurs de ce que le Ministre ait pu admettre ce point durant le débat. Cette admission, même tacite, renforce son propos : le gouvernement et ses alliés reconnaissent l’utilité de l’étiquetage dans le fond, mais le bloquent dans la forme au nom d’un principe européen rigide.
Ce blocage nourrit le sentiment que les agriculteurs sont sciemment « plombés » – le mot est fort – par ceux qui devraient être leurs avocats. Plomber, c’est alourdir, entraver, mettre dans une position intenable. C’est exactement ce que ressent une profession qui voit le fruit de son investissement quotidien dévalué par des importations moins chères, facilitées par un manque de traçabilité claire imposé.
Le Verdict Politique : Qui Soutient, Qui Sabote ?
En conclusion de son plaidoyer, Marine Le Pen revient à son point de départ avec une force redoublée : « Je suis donc très heureuse que les masques soient tombés aujourd’hui. » La clarté est faite. Le vote sur l’étiquetage national est devenu le marqueur politique définitif.
D’un côté, ceux qui « soutiennent l’étiquetage de français pour nos agriculteurs » sont désignés comme les véritables défenseurs du secteur. De l’autre, ceux qui « ne soutiennent pas l’étiquetage français » sont pointés du doigt comme ceux qui cherchent « en réalité à plomber nos agriculteurs. » Le débat technique a été transformé en un référendum symbolique sur le soutien à l’identité agricole française.
Pour l’opposition, l’affaire est entendue : la majorité macroniste a choisi son camp. Elle s’aligne sur une vision ultralibérale du marché unique qui, dans les faits, désarme les producteurs nationaux face à la mondialisation et à la concurrence interne non régulée. Ce faisant, elle a donné aux agriculteurs l’information la plus importante : l’identité de ceux qui les défendent avec des actes concrets – le dépôt d’amendements pour l’étiquetage – et celle de ceux qui les abandonnent au nom d’un principe abstrait.
Le discours de Marine Le Pen n’est pas seulement un moment de rhétorique ; il est une cristallisation politique du fossé qui se creuse entre l’élite parlementaire pro-européenne et les préoccupations concrètes d’une profession vitale pour l’économie et la souveraineté alimentaire française. Après cette journée, le mot « hypocrisie » a beau avoir été évité, il résonne plus fort que jamais dans les oreilles des agriculteurs. Le verdict est clair, et il est implacable.
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