Elles pensaient aller à une fête… mais n’en sont jamais revenues

Elles pensaient aller à une fête mais n’en sont jamais revenu les histoires de Flaudive. Mireille était la fille que tout le monde voulait être. Belle, riche et toujours entourée d’amis. À l’université, elle était la fille rêvée de tous les garçons. Elle se distinguait par ses vêtements luxueux, la voiture élégante qu’elle conduisait et cette impression qu’elle ne manquait jamais de rien, ce qui faisait d’elle l’objet de toutes les jalousies.

 Mais ce qui la rendait encore plus intrigante, c’était le mystère qui l’entourait. Personne ne savait d’où elle venait. Elle ne parlait jamais de sa famille, ne révélait que très peu de choses sur elle-même, et pourtant, elle n’hésitait jamais à gâter ses amis avec des cadeaux ou à payer des sorties extravagantes.

 Mire partageait sa chambre avec deux filles, Alice et Sophie, deux amis très proches depuis leur entrée à l’université. Alice était la sérieuse du groupe, toujours prudente et réfléchie. tandis que Sophie était vive et facile à vivre. Bien qu’elle soit toutes dans des départements différents, elles étaient très proches, passant la plupart de leur soirées dans leur chambre à rire et discuter jusqu’à tard dans la nuit.

 Mais Mire n’était pas seulement proche de ses colocataires. Elle avait aussi deux autres amis dans son département d’histoire, Rolande et Lina. Rolande était discrète mais brillante. Une fille qui savait toujours comment rester dans les bonnes grâces des gens, utilisant son intelligence pour obtenir ce qu’elle voulait si possible à trahir ses amis.

Lina en revanche était magnifique. Tout le monde remarquait sa beauté mais elle cachait un secret. Même si elle souriait toujours et prétendait être heureuse pour Mireille. Au fond, Lina rêvait d’être aussi célèbre et riche qu’elle. Elle était prête à tout pour avoir cette vie, même à coucher avec des hommes.

 Un soir, Mirey revint d’un voyage de son village inhabituellement excité. Les filles, vous n’allez pas y croire ! Dit-elle en rassemblant ses amis dans leur chambre. Mon père ouvre une nouvelle station service dans notre village et il organise une énorme fête pour célébrer. Ça va être gigantesque. Des politiciens, des influenceurs, des célébrités.

 Toute personne importante sera là. Sophie et Alice échangèrent des regards enthousiastes. C’était la première fois que Mireille parlait de sa famille, encore moins les invitait à rencontrer ses parents. “Ce n’est pas tout”, continua Mire, sa voix débordant d’excitation. “mon père a dit qu’il donnerait une grosse somme d’argent à chacune de mes amies qui viendra.

 De quoi ? Changez votre vie.” Le cœur d’Alice se serra, rempli de soupçons. Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette invitation soudaine ? “Je vais devoir demander à mes parents d’abord,” dit-elle prudemment. Le visage de Mirey changea l’espace d’un instant. “Oh, ce n’est pas nécessaire”, répondit-elle rapidement.

 “Dailleurs l’invitation n’est valable que pour trois personnes. J’ai déjà tout planifié.” Elri balayant les doutes d’Alice. “Ne t’inquiète pas, Alice. Tu seras bien ici. Ce n’est qu’un weekend. On sera de retour avant que tu ne t’en rendes compte. et je te promets de te ramener quelque chose de spécial”, dit Mirey.

 Alice n’aimait pas la façon dont Mirey l’avait écarté aussi facilement, mais la joie rayonnante de Sophie la rendait encore plus triste, d’une tristesse plus profonde. Mire sortit pour aller annoncer la nouvelle à Rolande et Lina tandis qu’Alice et Sophie restaient dans la chambre. “Tu te rends compte ? On va dans la grande maison de Mireille, dans son village”, s’exclama-telle, les yeux brillants.

Alice força un sourire, mais l’anxiété lui nouait l’estomac. Tu es sûr que c’est une bonne idée, Sophie ? Et si tes parents venaient te rendre visite ? En plus, tu vas dans un endroit que tu ne connais même pas. Sophie leva les yeux au ciel. Tu es trop protectrice, Alice. Je peux prendre mes propres décisions.

Tu ne me possèdes pas. Je ne veux juste pas qu’il t’arrive quelque chose. Tu dois réfléchir à tout ça, répliqua Alice. Toutes les filles étaient heureuses, impatientes de ce weekend tant attendu. La veille du départ, Lina trouva Roland dans leur chambre commune en train de préparer sa valise pour le voyage.

 Le visage de Roland était étrangement calme, mais Lina sentait bien l’excitation sous-jacente. Tu es sûr de vouloir aller à cette fête, Rolande ? Roland arrêta de plier ses vêtements et leva les yeux, les sourcils légèrement froncés. Bien sûr. Pourquoi je ne le serai pas ? Mire nous promet beaucoup. Ça pourrait tout changer. Lina esquissa un sourire en coin, presque moqueur.

 Ou alors ce pourrait être un piège. Tu sais à quel point elle est secrète. Tu lui fais vraiment confiance ? Demanda Lina d’un ton léger, tout en espérant semer un doute dans l’esprit de Roland. Si Rolande décidait de ne pas venir, Lina savait qu’elle aurait toute l’attention et peut-être même les faveurs de la famille de Mireille.

 Rien que pour elle. Roland haussa les épaules. Je n’ai pas besoin de lui faire confiance. J’ai juste besoin d’être là quand l’occasion se présentera. Et puis, tu y va aussi ? Non. Quoi ? Tu as peur de rater quelque chose ? Lina avait beau essayé de se convaincre qu’elle n’était pas jalouse de Mireille, la vérité lui rongeait toujours le cœur.

 C’était sa chance de briller, de voler enfin la vedette. “Je veux juste que tu ne le regrettes pas, c’est tout”, dit-elle prudemment. On ne sait même pas si ce que Mireille dit est vrai. Les lèvres de Roland se tordirent en un sourire rusé. Je pourrais te dire la même chose. Tu as peur, hein ? Peur que ce soit moi qui fasse les bonnes connexions, pas toi.

 Tu as toujours voulu être comme Mireille, être au centre de l’attention. Je vois comment tu la regardes. Tu crois que cette fête est ton billet en or, pas vrai ? Lina perdait le contrôle de la conversation et Rolande voyait clair dans son jeu. Très bien, mais ne dis pas que je ne t’ai pas prévenu. Le jeudi matin, le jour du départ, Alice regarda Sophie partir avec Mireille, Rolande et Lina en direction du village.

 Quelque chose, au fond d’elle lui criait que tout cela était une mauvaise idée, une très mauvaise idée. Pendant le trajet, Lina admirait les collines et les forêts qui bordaient la route, imaginant la vie qu’elle pourrait avoir si elle faisait les bons contacts à cette fête. Enfin, elles arrivèrent au village de Mireille, mais au lieu de s’arrêter, Mireille continua de rouler pendant un long moment, s’éloignant des cases et s’enfonçant dans la forêt.

 Elles atteignirent finalement la maison de Mireille, perdue au cœur des bois. La demeure était immense, bien plus grande que tout ce qu’elles avaient imaginé. Un véritable manoir entouré d’arbres gigantesques. Les filles restèrent bouchebant de la voiture. La maison paraissait être la seule construction dans les environs.

 Mireille ! Cet endroit est magnifique ! Sophie les yeux écarquillés. Je ne savais pas que ta famille était aussi riche”, ajouta Roland impressionné. Mireille sourit mais ses yeux restèrent distants. “Bienvenue !” s’écria une voix grave. Un homme souriant enlaça Mireille avec chaleur avant de se tourner vers les autres.

 “Vous devez être Sophie, Rolande et Lina. Je suis tellement heureux que Mireille vous ait amené ici.” Les filles échangèrent des regards nerveux, mais sa gentillesse les rassura. Elles entrèrent ensemble conduites par chef Thomas. Le manoir était impeccable et malgré l’isolement étrange, elles furent impressionnées par le luxe ambiant. Toujours à vide de vie fastueuse, Lina ne put s’empêcher de demander “Et la maman de Mireille, elle est où ?” Le visage du chef Thomas s’illumina de fierté.

 “Ah, elle est à l’étranger, ma chère. Mais ne t’inquiète pas, elle arrivera demain soir avec le conseiller du président, juste à temps pour la fête. Vous la rencontrerez très bientôt. Les filles sourirent charmées à l’idée de côtoyer des gens aussi influents. Tout semblait parfait, trop parfait. “Vous voyez, Mireille est ma fille unique”, poursuivit chef Thomas, sa voix s’adoucissant avec affection.

 “Je l’aime plus que tout au monde et je me suis assurée qu’elle ait tout ce qu’elle désire. C’est pour cela que je lui ai demandé de vous inviter ici pour que vous puissiez vous amuser, vous détendre avant la grande fête. Je veux que vous vous sentiez comme chez vous.” Elles hochèrent la tête, se sentant peu à peu rassurées. Cet homme semblait sincère.

Chef Thomas fit un geste vers deux hommes qui se tenait silencieusement en retrait. “Juste une petite règle”, ajouta chef Thomas d’un ton désinvolte. “Pas de téléphone durant votre séjour.” “Pas de téléphone”, répéta Lina, un pli soucieux barrant son front. Chef Thomas éclata de rire, agitant la main comme pour balayer ses inquiétudes.

 Oui, pas de téléphone. Je veux que vous vous déconnectiez, que vous profitiez vraiment de la beauté du manoir. Vous verrez, ce sera libérateur. J’ai déjà appelé et dans les heures suivantes, le réseau sera bloqué dans les environs pour éviter toute distraction. Rolande et Lina échangeèrent un regard incertain.

 Sophie, elle, sembla d’abord surprise mais haussa les épaules. Après tout, elles étaient invitées dans une maison luxueuse et ce n’était que pour un weekend. Non. Mais alors que chef Thomas parlait encore, Sophie sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Un appel d’Alice. Sans réfléchir, elle s’excusa poliment.

 Je prends juste cet appel, ce sera rapide. Elle fait quelques pas et décrocha. Alice, on est arrivé au village de Mireille. Tu ne croirais pas à quel point c’est beau ici ? Mais elle n’eut pas le temps de finir. L’un des hommes, silencieux jusque- là, surgit à côté d’elle, ma tendu. “Désolé, mademoiselle”, dit-il d’une voix ferme mais polie. Ordre du chef.

 Pas de téléphone. Sophie resta figée à contre-cœur. Elle lui tendit son téléphone. Elle eut juste le temps de dire à Alice qu’elles étaient arrivées, que l’homme coupa l’appel et s’éloigna avec l’appareil. Quand elle rejoignait les autres au salon, elle vit Lina et Roland remettre leur téléphone à l’un des gardes à leur tour.

 Quelque chose n’allait pas mais elle se tue ne voulant pas gâcher l’ambiance. Alice, de son côté était toute confuse mais pensait que cette interruption était peut-être d au problèmes de réseau. Le personnel prit leur bagage et les accompagna chacune dans sa chambre. Ce soir-là, les filles dînèrent en compagnie du père de Mireille.

 À la fin du dîner, elles étaient détendues, presque en confiance. “Arrès-demain, c’est la grande fête”, déclara-t-il. Ce soir, reposez-vous, profitez du calme. La première nuit sembla plutôt normale. Une fois les lumières éteintes, un froid étrange sembla envahir la maison. Au beau milieu de la nuit, Lina se réveilla en grelotant malgré la couverture épaisse.

Elle se sentait mal à l’aise, comme si quelque chose d’invisible se trouvait dans la pièce avec elle. Elle tenta de se rassurer. C’était sûrement juste le stress d’un endroit inconnu. Le lendemain matin, Mireille avait disparu. Elle est sûrement partie en ville pour aider avec les préparatifs dit Sophie sans trop s’inquiéter.

 Mais au fil de la journée, Mire ne revenait toujours pas. Et lorsque les filles interrogèrent chef Thomas à son sujet, ses réponses restaient vagues. Ce soir-là, les choses commencèrent à vraiment sembler étrange. La fête était censée avoir lieu le lendemain et pourtant, il n’y avait aucun signe de préparatif, aucun invité à l’horizon, aucune décoration, aucun personnel ne semblait s’activer.

 Quand Lina osa interroger l’une des domestiques, celle-ci sembla très mal à l’aise. “Ne vous inquiétez pas, tout est en cours”, dit-elle elle précipitamment en évitant son regard. Puis elle s’éclipsa aussitôt. Le malaise de Lina grandissait. “Tu te fais des idées ?” dit Roland allongé sur un fauteuil. “La famille de Mireille est riche.

 Peut-être qu’ils font tout à la dernière minute. Tu verras.” Mais cette nuit-là, les murmures commencèrent. Lina, allongée dans son lit, se réveilla en sursaut en entendant quelqu’un chuchoter son prénom. Au début, elle pensa rêver, mais les voix revinrent plus claires, plus pressantes. “Lina ! Lina !” Elle se redressa. Ses yeux scrutèrent la pièce.

Rien, personne. Elle sortit lentement de son lit. Doucement, elle s’approcha de la porte. Les chuchotements cessèrent. Elle l’ouvrit d’un coup sec. Le couloir était vide, silencieux. Puis elle l’entendit à nouveau. Lina ! Cette fois, cela venait du fond de la maison, du sous-sol. Elle referma rapidement la porte et retourna se cacher sous la couverture.

 Le lendemain matin, Sophie ne se présenta pas au petit-déjeuner. Rolande et Lina fouillèrent la maison de font en comble. Aucune trace de Sophie. Elles frappèrent à la porte du père de Mireille, personne. Quand elles finirent par croiser une des domestiques, la femme refusa de les regarder dans les yeux. “Vous devriez partir”, murmura-t-elle, la voix tremblante.

 “Il se passe quelque chose de terrible. Vous n’auriez jamais dû venir. À cet instant précis, Lina su que quelque chose clochait. Dans l’après-midi, Mireille réapparut, mais elle n’était plus la même. Plus de sourire, plus de charme, juste un regard vide, glacial. Elle ne dit rien de là où elle était allée et quand elle lui posèrent des questions sur Sophie, elle les ignora complètement, se contentant de les fixer, les yeux morts.

 Roland et Lina décidèrent alors de fuir. Immédiatement, la propriété encerclée par une forêt épaisse et impénétrable. À peine avait-elle franchi le portail qu’elles entendirent des pas dans leur dos. Le père de Mireille et trois gardes les suivaient. Chef Thomas n’était plus le gentil hôte qu’elles avaient rencontré, son visage déformé par la colère.

 Alors qu’elles couraient à travers les arbres, le cœur noué par la peur, la vérité leur frappa l’esprit. Personne ne viendrait les sauver. Elles n’avaient rien dit à leur famille. Personne ne savait où elles étaient. Les mensonges de Mireille les avaient condamné. Elle courait depuis plusieurs minutes, tentant d’échapper à l’ombre du père de Mire, ce ritualiste au pas insondable.

 Pendant ce temps, à l’université, Alice faisait les 100 pas dans sa chambre, son téléphone serré dans sa main. Cela faisait deux jours qu’elle n’avait plus eu de nouvelles de Sophie, hormis l’appel furtif du premier jour. Sophie lui avait promis de l’appeler, de lui envoyer des photos de la fête, mais rien, pas un message, pas un mot.

 Hier, les parents de Sophie l’appelaient inquiet et Alice n’osait pas leur dire la vérité. Alors, elle mentit. Elle prépare notre test à venir, leur dit-elle. Elle a éteint son téléphone pour se concentrer. Vous savez comme elle est sérieuse avec ses études. Je suis sûre qu’elle vous appellera après l’examen.

 Mais à mesure que le troisième jour passait sans aucune nouvelle, une peur sourde lui ronit les entrailles. Quelque chose n’allait pas, vraiment pas. La culpabilité de son mensonge l’arronit et le silence devenait insupportable. Les larmes aux yeux, la gorge nouée. Elle finit par rappeler les parents de Sophie. J’ai menti avoua-t-elle.

 Je n’ai plus eu de nouvelles depuis qu’elle est partie au village de Mireille. Quelque chose ne va pas. La panique gagna aussitôt la famille. Sans perdre une seconde, ils arrivèrent à l’université et se précipitèrent à l’administration pour demander des informations sur Mireille. Il leur fallait une adresse, n’importe quoi, qui pourrait les aider à retrouver les filles.

 Ils furent dirigés dans un bureau. Alice supplia l’administratrice : “S’il vous plaît, nous avons besoin de l’adresse de Mireille Thomas, la fille avec qui Sophie est partie. On n’arrive plus à la joindre et on est vraiment inquiet.” L’administratrice fronça les sourcils cherchant dans les dossiers. Elle feuilleta quelques pages, tapota sur son clavier, vérifiant les bases de données à la recherche d’une étudiante nommée Mireille Thomas.

 Les secondes s’étiraient, puis elle releva la tête. Il n’y a aucune étudiante du nom de Mire Thomas dans notre université. Le cœur d’Alice se serra. Quoi ? C’est impossible. Elle est avec nous depuis le début de l’année. Elle assiste au cours. Elle vit sur le campus. L’administratrice secoue lentement la tête.

 Je suis désolé mais selon nos dossiers, aucune Mireille Thomas n’est inscrite ici. Si elle a prétendu être étudiante, alors ce n’est pas la personne que vous pensiez connaître. Les parents de Sophie se regardèrent horrifiés. La vérité les frappa de plein fouet. Mire n’était pas une étudiante. C’était un piège, une prédatrice qui avait utilisé l’amitié comme à pas.

Devant cette révélation glaçante, la famille comprit qu’il n’y avait plus une seconde à perdre. Ils se rendirent directement à la police, armés de ces informations troublantes. Mais les forces de l’ordre se heurtèrent vite à un obstacle. Mire n’existait pas officiellement. Aucun dossier, aucune pièce d’identité, aucun contact familial, rien.

 Elle était presque un fantôme. “Sophie m’a appelé” dit Alice d’une voix tremblante juste une fois après être arrivé. “C’était court, mais peut-être que vous pouvez retrouver l’emplacement de cet appel. Les policiers n’hésitèrent pas. Avec l’aide des opérateurs téléphoniques, ils réussirent à localiser la source de l’appel.

 Ils provenaient d’une zone rurale reculé en périphérie du village supposé de Mireille. C’était leur première piste concrète. Suivant les coordonnées du dernier appel de Sophie, la police se mit en route. La zone indiquée se trouvait en pleine campagne à l’orée d’une forêt dense. Arrivé sur place, les policiers interrogèrent les habitants du coin.

 Mais ceci restait vague. Parlant à voix basse, le regard fuyant. C’est la terre du chef Thomas”, murmura un vieil homme. Des choses bizarres s’y passent, des gens disparaissent. La police comprit qu’il ne s’agissait plus simplement d’une disparition. Il y avait quelque chose de bien plus sombre en jeu. Pendant ce temps, Lina et Rolande courent encore pour leur vie à travers la forêt.

 Le poids de ce qui était arrivé à Sophie les écrasait, les paralysait. Le père de Mireill était à leur trousse. Roland trébucha tombant à genoux. J’y arrive plus, je peux plus. Lina, le souffle court, s’arrêta et se tourna vers elle, les yeux affolés. Relève-toi, Rolande, on n’ pas le temps, il faut continuer.

Mais Roland ne bougea pas. Son visage était marqué par la panique. On ne s’en sortira pas toutes les deux, tu le sais. Mais si l’une de nous le distrait, peut-être que l’autre pourra s’enfuir, dit Roland. Lina reste affigée, sa respiration bloquée. Se sacrifier, qui va se sacrifier ? Roland esquissa un sourire amer. Je je te sacrifie.

dit-elle. Avant que Lina puisse réagir, Rolande la poussa violemment. Elle tomba en arrière, s’écrasant au sol, étourd choquée. Elle la vitir dans la direction opposée. La trahison comme un coup de poignard profond en plein cœur. Et à cet instant, une ombre apparut entre les arbres. Chef Thomas.

 Roland, tante n’eut pas le temps de crier. Il surgit devant elle, l’attrapa à la gorge. Il la souleva comme si elle ne pesait rien. Lina, toujours au sol, tremblante, regardait la scène avec horreur, le souffle coupé. Elle vit le corps de Roland se réduire puis se relâcher. Inerte, jeté au sol comme une poupée désarticulée.

 Et Lina, rampant à quatre pattes, comprithison venait peut-être de lui sauver la vie. Quelques instants passèrent, mais l’angoisse dans le cœur de Lina était étouffante. Elle devait survivre, les larmes coulaient sur son visage alors qu’elle rampait à travers la forêt, le corps secouait par la peur. Elle sentait la présence du père de Mireille tout près.

 Elle était piégée, épuisée au bord du désespoir. Chef Thomas était à deux pas de l’attraper. Soudain, deux agents surgirent des broussailles et se jetèrent sur chef Thomas le plaquant au sol. Les policiers, en progressant à pied dans la forêt danse depuis quelques minutes, avaient entendu des cris et s’étaient précipités dans leur direction.

 Un flot de soulagement envahit Lina alors qu’on la tirait hors de la forêt tremblante. “Plus jamais”, murmura-t-elle en essuyant ses larmes. “Plus jamais je ne me laisserai aveugler par la cupidité ni ne ferai confiance aux mauvaises personnes.” Au poste de police, chef Thomas était assis dans la salle, son visage déformé par un étrange sourire, presque serein, comme s’il n’avait plus peur.

 Deux policiers l’assaillaient de question. Pourquoi avait-il attiré ses filles dans son domaine ? Que s’était-il passé avec Mireille ? Chef Thomas garda le silence. Son regard était lointain, mais lorsqu’un des agents mentionna le prénom de sa fille, son masque se fissura. Une ombre traversa son regard. Mireille, ma fille ? Il secoua la tête.

Je n’ai pas de fille. Les policiers échangèrent des regards perplexes. Alors, qui est-elle ? L’expression du chef Thomas changea brutalement. Son regard devint fixe. Sa voix chuchota. Mireille n’est pas humaine. C’est un esprit, l’un de ceux qui rôde entre les mondes. Ils savent se déguiser, prendre l’apparence des humains.

 Ils vivent parmi nous et personne ne se doute de rien. Je les utilise depuis des années. Il m’apporte ce dont j’ai besoin. Il ferma les yeux un instant. Mais cette fois, elle a changé les règles. Je ne contrôle plus rien. Il se pencha vers eux, les yeux écarquillés par une terreur presque enfantine. Ils choisissent des proies comme vous, des gens qui veulent ce qu’ils ne peuvent pas avoir.

 Que deviennent ces esprits ? Demanda un des policiers d’une voix hésitante. Chef Thomas sourit glacé. Ils disparaissent, chuchota-t-il. Il trouvent d’autres proies. Vous ne reverrez plus jamais, Mireille. La pièce devint silencieuse. Puis soudain, il éclata de rire. un rire d’abord étouffé puis plus fort. “Je n’aurais pas dû le dire”, murmura-t-il.

 “Je n’aurais jamais dû parler.” Son corps se tendit brutalement puis convulsa comme si une force invisible l’avait saisie. “Les esprits, ils savent ils savent que j’ai brisé la règle.” Soudain, chef Thomas bondit de sa chaise, renversant brutalement le mobilier. Il coura vers la porte. Le rire se transforma en un hurlement d’aimant qui raisonna dans les couloirs du commissariat.

 Les policiers tentèrent de l’arrêter mais il était trop rapide. Il leur échappa, s’engouffrant dehors en pleine nuit. Puis au moment exact où il atteignait le milieu de la route, des phardes déchirèrent de l’obscurité. Le crissement des pneus fut trop tardif. Le choc fut brutal, un bruit sourd, un corps projeté dans les airs.

 Chef Thomas s’écrasa plusieurs mètres plus loin, inerte. Son rire s’était éteint. Les policiers accoururent, mais il était trop tard. Lina ne fut plus jamais la même. Elle avait survécu. Mais les cauchemars ne cessèrent jamais. Les murmures restaient invisibles mais constant. Sophie n’a jamais été retrouvée malgré toutes les fouilles effectuées.

 Certaines tentations ne sont que des pièges. Des pièges habillés de luxe prêent à dévorer ceux qui s’approchent trop près. Le mal ne porte pas toujours un masque effrayant. Parfois, il se présente sous la forme de tout ce que vous avez toujours rêvé d’avoir. Et les pièges les plus dangereux sont ceux dans lesquels l’on entre volontairement.

 Parfois, les personnes que vous croyez connaître n’ont jamais été humaines. Merci d’avoir suivi cette histoire. N’oublie pas de t’abonner et de laisser un j’aime. À la prochaine pour une nouvelle histoire.