Le départ brutal d’Anne-Sophie Lapix du journal de 20h de France 2 a provoqué une onde de choc dans le paysage médiatique français. Annoncé par un simple communiqué glacial, sans adieux ni reconnaissance publique, ce retrait soudain a éveillé l’incompréhension et l’indignation. Journaliste respectée, connue pour son franc-parler, son exigence et son intégrité, Anne-Sophie Lapix dérangeait. Trop indépendante, elle incarnait une forme de journalisme rigoureux, sans concession, dans un univers de plus en plus contrôlé et lissé.

Depuis plusieurs mois, des tensions existaient entre elle et la direction de France Télévisions. Pressions internes, décisions éditoriales imposées, réduction progressive de sa marge de manœuvre : tout semble avoir été mis en place pour pousser vers la sortie une journaliste jugée trop libre. Son silence à l’annonce de son éviction témoigne d’une dignité remarquable, contrastant avec la brutalité du traitement qui lui a été réservé.

Coup de tonnerre à France 2 : Anne-Sophie Lapix évincée, sa remplaçante  déjà choisie ? - YouTube

Le public, lui, n’est pas dupe. Une vague de soutien a déferlé sur les réseaux sociaux, rappelant l’importance de cette voix calme et ferme qui posait les vraies questions. Pour beaucoup, son départ symbolise un recul inquiétant de la liberté de la presse au sein du service public.

Car derrière ce départ, c’est l’idée même du journalisme de vérité, d’enquête et de confrontation qui vacille. France Télévisions perd bien plus qu’une présentatrice : elle perd un repère, une référence, une âme. Anne-Sophie Lapix, droite et fidèle à ses convictions, laisse un vide que personne ne pourra combler. Sa voix résonnera encore longtemps, comme un écho vivant d’un journalisme courageux que certains voudraient faire taire.

Journaliste rigoureuse mais parfois clivante, Anne-Sophie Lapix n’a jamais cherché à séduire à tout prix. Appréciée pour sa ténacité, critiquée pour son ton frontal, elle incarne une forme de journalisme assumée, directe, sans concession. Pourtant, son avenir au 20h de France 2 semble aujourd’hui plus incertain que jamais.

Malgré l’absence d’annonce officielle, les signaux s’accumulent : audience en baisse, critiques internes sur son style jugé froid ou distant, tensions en coulisses… Le silence des dirigeants agit comme une mise à l’écart feutrée. Rien n’est dit clairement, mais tout semble orchestré pour préparer son départ. Dans ce jeu subtil, certains noms émergent, notamment celui de Caroline Roux. Saluée pour sa rigueur et son intelligence à la tête de C dans l’air, elle apparaît comme la remplaçante naturelle, soutenue discrètement par les instances dirigeantes.

Anne-Sophie Lapix, redoutée pour ses interviews politiques, est évincée du  « 20 heures » de France 2 dans un contexte de baisse d'audience

Le cas Lapix illustre une réalité dure de l’audiovisuel : le talent ne suffit pas toujours. Les stratégies de remplacement se mettent en place sans heurts visibles, mais avec une efficacité redoutable. Anne-Sophie Lapix, fidèle à son éthique, continue son journal avec dignité, bien qu’un léger changement de ton trahisse peut-être une lucidité sur ce qui se joue.

Dans les couloirs de France Télévisions, ce n’est pas une chute brutale mais une glissade lente, presque imperceptible, vers la sortie. Une éviction sans bruit, mais lourde de sens. Le journalisme public, pourtant, mériterait plus de clarté et de loyauté. Le visage de Lapix s’apprête à disparaître du JT, et avec lui, une certaine idée du journalisme.