L’Orpheline Maltraitée et la Fortune Inattendue

À Tosa, une ville urbaine en pleine effervescence, vivait une jeune fille nommée Rose. Orpheline depuis sa naissance, elle avait perdu sa mère à cause de complications lors de l’accouchement. Son père, Félix, s’était remarié lorsqu’elle avait quatre ans avec Karine, une femme qui, aux yeux du monde, semblait charmante, mais dont la cruauté envers Rose était sans limite.

Rose adorait sa petite sœur Natacha et voulait lui offrir tout l’amour et la protection d’une grande sœur. Mais Karine veillait à ce que Rose ne puisse jamais s’approcher d’elle. « Ne t’avise jamais de toucher ma fille, tu n’as même pas de mère ! » lui rappelait-elle constamment. Félix, bien que bon et attentif, était impuissant face à la domination de sa femme.

Les années passèrent. Rose grandit, belle et intelligente, mais toujours opprimée par sa belle-mère. Elle accomplissait toutes les corvées domestiques : nettoyer la maison familiale immense, faire les courses à pied, souvent avec peu de nourriture pour tenir. Pendant ce temps, Natacha vivait dans le luxe, profitant de plats raffinés et de douceurs que Rose ne pouvait même pas imaginer.

Un jour, alors que Rose revenait du marché avec des provisions insuffisantes, Karine l’attendait avec colère.

— « Rose ! » cria-t-elle. « Prépare un festin pour vingt personnes avec ce que tu as rapporté ! Et si mes invités ne sont pas satisfaits, tu passeras la nuit dehors ! »

Épuisée, Rose se mit au travail. Avec presque rien, elle transforma les simples ingrédients en plats dignes d’un festin. Les invités furent émerveillés. Karine, sourire aux lèvres, s’appropria tout le mérite. Rose, derrière la porte, entendit une conversation entre Karine et sa sœur Victoria :

— « Cette fille devient trop belle. Les hommes la regardent déjà au marché », murmura Victoria.
— « Je sais », répondit Karine d’un ton glacial. « C’est pourquoi je vais intensifier ses corvées. Plus elle sera fatiguée et négligée, moins elle sera remarquée. »

Le lendemain, Karine obligea Rose à nettoyer les gouttières de la maison sur trois étages. Une tâche périlleuse. Rose glissa et se blessa à l’épaule. Karine refusa de l’emmener chez le médecin.

— « Les maladroites n’ont que ce qu’elles méritent », dit-elle froidement.

Félix, rongé par le regret et le stress, développa une hypertension qui précipita sa mort. Rose se retrouva seule face à la cruauté de Karine et de Natacha. Peu après, maître Bernard, notaire de confiance, se présenta avec une révélation qui changea tout : Félix avait constitué un petit héritage pour Rose, caché dans un coffre dont elle hériterait légalement à ses vingt et un ans.

— « Cette somme reviendra à Natacha ! » s’indigna Karine.
— « Non, madame. Le testament est clair », répondit le notaire.

Furieuse, Karine élabora un plan : son cousin Marcel, un homme de trente-cinq ans au passé douteux, devait séduire Rose et l’épouser avant son vingt-et-unième anniversaire, afin de détourner son héritage. Marcel se présenta à la maison comme un ami de la famille, tentant de charmer Rose avec des cadeaux et des compliments. Mais Rose, méfiante, gardait ses distances.

Un soir, il tenta de la forcer à sortir avec lui :

— « Une jeune fille comme toi a besoin d’un homme pour la protéger », insista-t-il, la coinçant dans la cuisine.

Rose réussit à s’échapper et se réfugia dans sa chambre, barricadant la porte.

Pendant ce temps, l’héritier de GP Compagnie, un milliardaire, était sur le point de revenir d’études à l’étranger pour choisir son épouse. John, son assistant méticuleux, sélectionna six jeunes femmes de la ville, dont Natacha et Rose. Karine fit tout pour transformer Natacha en icône de beauté, engageant même une coach en étiquette. Rose, en revanche, reçut encore plus de tâches, devait se doucher seulement tous les deux jours et portait des vêtements négligés, afin de ne pas être remarquée.

Pour s’assurer de son absence au penthouse, Karine enferma Rose dans le grenier pendant trois jours, ne lui donnant que pain et eau. Débora, une femme de la ville, observa la souffrance de Rose. Elle était en réalité la sœur de la défunte mère de Rose, et avait toujours veillé sur elle en secret.

— « Ce que vous faites à Rose est injuste et inacceptable », dit Débora à Karine.
— « L’avenir de ma fille est assuré, Rose ne sera jamais à sa hauteur », rétorqua Karine.

Débora, implacable, avertit Karine que sa cruauté serait exposée. Elle aida ensuite Rose à se préparer pour le penthouse, lui offrant des vêtements et un peu de répit. Rose pria, les larmes aux yeux :

— « Seigneur, garde toutes celles qui sont dans le besoin, et que ma vie suive Ton chemin. »

Le jour venu, Natacha brilla dans ses robes de luxe, tandis que Rose portait une simple tenue offerte par Débora. Karine tenta de l’arrêter, mais Rose eut le courage de s’affirmer :

— « Pourquoi devrais-je rester enfermée ? »
— « Parce que… » Karine la gifla.
— « Je ne suis pas ta mère ! » murmura Rose en pleurant.

Débora intervint, menaçant de tout révéler à l’héritier et à Marcel. Karine céda. Rose put enfin se rendre au penthouse. Là, elle fut placée avec Zoé, une jeune femme douce qui devint rapidement son amie. Les autres candidates affichèrent leurs caractères : Natacha arrogante, Fatima exagérant ses origines modestes, Céline flirteuse et Zian menteuse.

Rose se comporta avec bonté, aidant le personnel, préparant les repas et veillant à la propreté. Natacha, jalouse, tenta de la discréditer en cachant des bijoux dans sa chambre, mais Joe, un gardien de sécurité qui connaissait tout grâce aux caméras, intervint pour la protéger.

Puis vinrent les jours de tension, exacerbés par un charme d’amour que Natacha avait appliqué sur l’héritier, le rendant aveugle à toute autre candidate. Rose, concentrée sur ses tâches et ne cherchant pas la compétition, resta hors de portée du sortilège.

— « Je ne veux pas être un fardeau, Joe. Cette compétition est malsaine. » confia-t-elle.

Joe, qui était en réalité l’héritier déguisé, la rassura :

— « Tu es exceptionnelle, Rose. Si j’étais riche, je t’épouserais immédiatement. »
— « Alors faisons-le quand même », répondit-elle, émue.

Rose demanda au milliardaire d’être engagée comme employée, refusant la compétition. Le plan du père du milliardaire était de tester le caractère des jeunes femmes. Les intrigues et manipulations furent révélées, et les candidates malhonnêtes furent expulsées.

Le moment culminant arriva lors de la cérémonie finale. L’héritier se révéla être Joe, le gardien de sécurité. La foule fut stupéfaite. Natacha s’évanouit, Karine resta muette, et Rose, incrédule, comprit que sa bonté et sa persévérance avaient été récompensées.

Joe s’avança, tendrement vers Rose :

— « Ma future épouse sera toi, Rose. »

Rose enfila alors une robe éblouissante, cadeau des assistants, et devint l’épouse de l’héritier. Karine et Natacha, humiliées, quittèrent la ville. Marcel fut arrêté, et Madame Mystique, la sorcière, disparut mystérieusement.

Rose et Joe célébrèrent un mariage grandiose. Débora révéla son identité de tante, et Rose, désormais dame de GP Compagnie, créa des œuvres caritatives pour soutenir les orphelins et les jeunes filles maltraitées. Elle n’oublia jamais ses origines, élevant ses enfants avec amour et sagesse.

L’histoire de Rose devint un symbole de résilience et d’espoir à Tosa, prouvant que la bonté, la persévérance et la foi peuvent triompher du mal, et que même dans les ténèbres les plus profondes, le destin peut réserver des miracles.