L’Affaire Lola : Le Verdict de la Perpétuité Réelle et l’Insoutenable Question de l’Existence du « Monstre »

L’Affaire Lola : Le Verdict de la Perpétuité Réelle et l’Insoutenable Question de l’Existence du « Monstre »
Un jour après l’autre, voilà le seul horizon que s’autorise la famille de la jeune Lola Davier. Au terme d’un procès qui a plongé la France dans une sidération collective, Dahbia Benkiret, reconnue coupable du meurtre atroce de la fillette, a été condamnée à la perpétuité réelle par la cour d’assises de Paris. Si cette sentence, qui se rapproche le plus possible d’un enfermement à vie, apporte une forme de justice légale, elle n’offre en revanche qu’une maigre consolation face à l’indicible horreur. Pour la mère de Lola, Delphine Davier, cette victoire judiciaire n’est qu’une étape d’un combat psychologique qui se poursuit dans une angoisse insoutenable : celle de l’appel.
L’Attente Anxiogène : La Peur du Narcissisme
L’annonce de la peine maximale a été accueillie par un mince filet de soulagement par la famille, qui espérait que ce « on l’a eu » mettrait un terme définitif à leur souffrance. Cependant, l’épée de Damoclès d’un éventuel appel, que la meurtrière peut déposer dans les dix jours suivant le verdict, plane encore.
Cette attente de dix jours est perçue par la famille comme une nouvelle torture. Le frère de Lola a confié l’inquiétude qui ronge ses proches : ils craignent que le narcissisme de Dabia Benkiret ne la pousse à faire appel. « Elle veut qu’on parle d’elle, » a-t-il déclaré, ajoutant que ce désir d’être sous les projecteurs pourrait être la motivation pour relancer un processus judiciaire qui prolongerait la « souffrance infinie » des victimes.
L’avocat pénaliste Alain Jakubowicz, invité à réagir, a d’ailleurs souligné la rareté et l’abomination de ce crime, rappelant qu’une femme n’avait jamais été à l’origine d’un acte aussi monstrueux aboutissant à une telle condamnation. Il a partagé l’espoir de la famille, confiant avoir lui-même conseillé à certains de ses clients, confrontés à des situations similaires, de ne pas faire appel « pour mettre un terme à cette souffrance » pour les victimes. Mais face à l’absence d’empathie et à la soif de reconnaissance de l’accusée, l’issue demeure incertaine.
L’Abomination et le Mystère Insondable du « Pourquoi »
Au-delà de l’issue légale, c’est l’énigme du « pourquoi » qui déchire la famille et l’ensemble de la société. Pourquoi Lola ? Pourquoi cette famille ? Malgré la durée et les tentatives de la cour d’assises, le mobile profond de l’acte reste une zone d’ombre. La mère de la victime a exprimé le désespoir de n’avoir « jamais toutes les réponses à nos questions. » Elle décrit la meurtrière avec des mots qui glacent le sang, révélant une absence totale d’humanité : « cette personne est assez froide et elle s’est vide dans son regard, dans tout. »
Cette froideur et ce vide dans le regard sont d’autant plus insupportables qu’ils annulent toute possibilité de compréhension. Il est impossible de s’accrocher à une once d’humanité ou de remords pour tenter d’expliquer l’inexplicable. Pour la famille, face à cette absence de mobile intelligible, la seule échappatoire psychologique est de déshumaniser l’auteure du crime.
Le nom de la coupable est désormais banni de leurs lèvres. Delphine Davier la surnomme uniquement « cette chose, ce monstre, le diable. » Ce vocabulaire n’est pas un simple déchaînement de colère ; il est une nécessité pour survivre. En refusant d’employer son prénom, ils lui retirent l’identité qu’elle cherche tant à conserver, tout en rejetant l’acte hors du champ de la normalité humaine. L’acte monstrueux appelle l’appellation de monstre pour la simple raison que c’est un mécanisme de défense de l’esprit face à l’inacceptable.
Le Débat qui Ébranle les Fondations : Le Monstre Choisit-il le Mal ?
C’est sur ce point précis — l’existence ou non du « monstre » — que la discussion s’est enflammée, ébranlant les fondations de la pensée humaine. Joseph Macé-Scaron, éditorialiste, a affirmé avec conviction que « les monstres existent parce qu’il y a des gens qui choisissent le mal ». Il s’est opposé à une certaine presse qui, selon lui, s’obstine à nier l’existence de cette entité en invoquant systématiquement les traumatismes passés de l’auteur. Pour Macé-Scaron, le crime de Lola, par son caractère délibéré et sa cruauté, est l’exemple même de ce choix volontaire de s’abandonner au mal. Le fait que la famille utilise des termes comme « diable » et « mal » conforte son idée d’une volonté intrinsèque de nuire.
Cependant, cette conception est venue se heurter à l’expérience de l’avocat pénaliste Alain Jakubowicz, qui a soulevé la question de la « banalité du mal ». Selon lui, l’utilisation du mot « monstre » est en réalité un refuge psychologique pour la société : « Ça nous fait du bien de considérer que ce sont des monstres » car cela permet de les « disqualifier finalement de l’humanité ». L’acte est monstrueux, mais son auteur est humain.
« Le problème, c’est que ce ne sont pas des monstres. C’est ça le problème, » a insisté Jakubowicz, ajoutant qu’après avoir fréquenté ces criminels, on découvre qu’ils sont des « gens qui sont comme vous et moi » — physiquement, dans leur histoire, dans leur fabrication — à l’exception du détail final de leur passage à l’acte.
Cette assertion, souvent provocatrice, vise à confronter la société à une vérité terrifiante : le pire n’est pas qu’un être hors-norme, une aberration, commette l’impensable, mais qu’un être humain « ordinaire » en soit capable. C’est ce paradoxe qui rend l’affaire Lola si angoissante : la proximité de la personne qui a posé un acte qui se situe aux frontières de l’humanité.
L’Énigme du Choix : Se Laisser Posséder par le Mal

La journaliste Charlotte Dornellas a offert une synthèse lumineuse de ce débat, reconnaissant que l’acte est monstrueux et que la personne y est assimilée, mais que l’énigme totale réside dans le fait de devoir faire face à une personne humaine. Elle a rappelé que si un enfant était tué par un animal, la douleur des parents serait la même, mais il n’y aurait pas à chercher d’explication. La souffrance dans l’affaire Lola est décuplée parce qu’il y a une conscience en face.
Selon elle, l’homme est fondamentalement « fait pour choisir le bien, pour l’identifier et le choisir. » La meurtrière de Lola est devenue une énigme parce qu’elle a « identifié un bien dans ce que tous nous identifions comme le mal absolu. » C’est le point de rupture. L’acte monstrueux est le fruit d’un choix, d’une conscience qui a décidé de s’inverser, de se laisser « posséder par le mal de bout en bout ».
Ce concept fait écho à la réflexion du philosophe du mal, qui voit dans ces actes non pas une simple image dégradée de soi, mais un désir de « se remplir du mal ». Ce n’est pas de la folie, mais une perversion du choix, qui rompt l’équilibre humain.
L’enjeu du procès du 6 mai prochain, qui verra la meurtrière de Lola tenter peut-être de se pourvoir en appel, ne réside donc pas uniquement dans l’affirmation de la loi. Il est la manifestation de la confrontation d’une famille — et à travers elle de la société française — avec le mystère du mal absolu. La perpétuité réelle est le seul outil que la justice ait trouvé pour isoler ce « monstre » de l’humanité. Mais la question demeure : cet acte était-il le fruit d’une pathologie, ou la démonstration effroyable que, oui, l’être humain est capable de choisir délibérément de s’extraire du bien, rendant l’acte d’autant plus terrifiant qu’il est l’œuvre d’un de nos semblables ? L’histoire de Lola, tragique et insondable, restera le marqueur de cette déchirure.
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