Elle voulait respirer… il a coupé l’air !

Elle voulait respirer. Il a coupé l’air. La police et les secours envahissent une maison calme de banlieu Jean-Luc, inconscient est transporté d’urgence. Une femme hurle dehors, faustine. Personne ne comprend encore ce qui s’est passé. À l’hôpital, Jean-Luc reprend connaissance, confus, impassible. Il murmure seulement, je les ai protégé.

Bienvenue sur les histoires de Flodiv. La maison respirait la tranquillité. Aux yeux du voisinage, Jean-Luc et Faustine formaient un couple modèle. Trois enfants, deux filles et un garçon, une vie stable, des photos souriantes sur les réseaux, le bonheur ordinaire. Mais derrière cette façade, l’équilibre vacillait.

 Faustine se sentait lass, enfermé dans un quotidien sans surprise. Les journées se ressemblaient, les semaines défilaient. Jean-Luc, lui se voulait solide, rassurant, convaincu qu’il suffisait de tenir pour que tout s’arrange. Il ne comprenait pas que pour Faustine, cette stabilité était devenue une prison. Il se disputait souvent, sans éclat violent, mais avec ses phrases qui laissent des traces.

 Puis il se retrouvait dans un silence lourd, chacun sur son téléphone. Faustine partageait encore parfois sur les réseaux une photo de famille, un repas, une sortie et Jean-Luc se persuadait que c’était un signe, que tout n’était pas perdu. Il se raccrochait à ces images comme à des preuves. Un dimanche soir, après une éème tension, les choses semblèrent s’apaiser.

 Les enfants dormaient. Ils étaient assis dans le salon côte à côte, sans parler. La télévision diffusait un film qu’aucun des deux ne regardait vraiment. Jean-Luc brisa le silence. Tu crois qu’on va s’en sortir ? Faustine mit un moment à répondre. Je ne sais pas. Peut-être qu’on a juste besoin de temps. Il fit un signe de tête. J’ai peur que tu partes.

Elle tourna vers lui un regard sincère. Jean-luc, regarde-moi. Je te jure sur la tête de nos enfants que jamais je ne te quitterai. Un silence doux suivit ses mots. Pas un serment passionné, juste une promesse tranquille dite pour le rassurer. Mais pour Jean-Luc, c’était tout.

 Il la fixa longtemps, absorbant chaque syllabe. Ses mots se gravèrent dans son esprit comme une certitude, une vérité immuable. Pour lui, ce moment cella quelque chose. Faustine se leva puis posa une main sur son bras, un geste de paix. Allez, viens te coucher. Jean-Luc resta seul quelques secondes, le regard perdu dans la pénombre.

 Je te jure, sur la tête de nos enfants, il répéta la phrase mentalement plusieurs fois, comme pour s’en convaincre. Il se sentit apaisé, sûr d’elle, sûr d’eux. Les jours suivants, la vie reprit son cours. Les disputes se firent plus rares, du moins en apparence. Faustine sortait plus souvent, retrouvait des amis, reprenait goût aux choses simples.

Jean-Luc lui observait. Il se voulait compréhensif, attentif, mais son regard cherchait sans cesse à lire derrière les gestes, les mots, les absences. Il guettait les signes d’un éloignement qu’il refusaient d’admettre. Leur soirées ressemblaient à des trêves silencieuses. Ils partageaient le repas, échangeaient quelques banalités sur les enfants.

 Puis chacun se repliait dans son coin. Jean-Luc regardait les photos de famille affichées sur le mur. Faustine rif lui tenant le plus jeune dans ses bras. Cette image le rassurait. Elle valait promesse. Un soir, en rentrant du travail, il croisa Faustine dans le couloir. Elle portait une tenue neuve avec un léger maquillage.

 “Tu sors ?” demanda-t-il. Déje avec une amie. Il acc doucement avec sourire. Il voulait la croire. Il la croyait sans doute. Mais au fond de lui, une inquiétude muette grandissait. Un jour, en rentrant, il retrouva la maison vide. Les enfants chez leur grand-mère, faustine, encore absente. Les semaines passèrent. Jean-Luc travaillait beaucoup.

 Faustine sortait davantage. Il s’évitait sans le dire. Se parlait comme deux colocataires qui se connaissent trop pour encore se surprendre. Les enfants, eux, semblaient heureux. C’était ce qui comptait. C’est ce que Jean-Luc se répétait. Les dimanches restaient leur seul moment à cinq.

 Faustine riait parfois légère, presque joyeuse. Jean-Luc la regardait, cherchant à retrouver celle qu’il avait connu, celle qui lui avait juré de ne jamais partir. Mais dans ses yeux, il ne retrouvait plus cette promesse. Quelque chose avait changé imperceptiblement. Alors qu’il dit, Faustine posa calmement sa fourchette.

 Jean-Luc, il faut qu’on parle. Ces mots, il les craignait depuis longtemps. Je t’écoute. Elle inspira profondément. Je crois que j’ai besoin de temps pour moi pour réfléchir. Il resta silencieux. Elle poursuivit d’une voix douce. Ce n’est pas contre toi. C’est juste que je ne me reconnais plus dans cette vie. J’ai l’impression d’étouffer.

 Jean-Luc prit une gorgée d’eau, posa son verre lentement. Tu veux dire quoi exactement ? Je veux dire que j’ai besoin de prendre de la distance. De la distance avec moi ? Elle approuva d’un mouvement lent de la tête. Oui, pas pour fuir, pour respirer. J’ai l’impression que chaque jour la maison rétrécit un peu. Marc la fixa sans comprendre.

 C’est donc ma faute si tu n’arrives plus à respirer. Elle détourna le regard. Non, mais je crois qu’on ne vit plus dans le même air. Il la regarda longtemps, sans colère, juste avec ce regard qu’elle ne lui connaissait pas. Et les enfants, tu crois qu’ils vont respirer ? Eux, si tu t’en vas, je ne m’en vais pas. Pas vraiment.

 Je veux juste vivre ailleurs quelque temps, chez ma sœur peut-être. Il se leva, fit quelques pas sans un mot. Elle sentit que quelque chose s’était cassé à cet instant précis, pas dans sa voix, mais dans son silence. Le lendemain, Jean-Luc se comporta comme si rien n’avait été dit.

 Il déposa un baiser sur le front de Faustine avant de partir. Ce geste la troubla plus qu’une dispute. Les jours suivants, elle remarqua qu’il était étrangement attentif. Il rangeait, cuisinait, lui demandait si elle avait bien dormi. Dans son regard, il y avait une insistance nouvelle, quelque chose de fixe, d’inquiet qui la mettait mal à l’aise. Un soir, elle rentra tard.

 Les enfants dormaient. Jean-Luc l’attendait dans le salon. Il ne dit rien d’abord, puis calmement, tu es heureuse ? Pourquoi tu me demandes ça ? Parce que j’ai l’impression que tu vis ailleurs même quand tu es ici. Elle baissa les yeux. Jean-Luc, je fais ce que je peux. J’essaie d’aller bien, c’est tout. Et moi tu crois que je sais pas moi ? Il s’était levé la voix plus dure maintenant.

 J’ai fait tout ce que je pouvais Faustine. J’ai tenu. J’ai cru à toi. À nous tu te souviens ? Tu m’as juré elle le coup net. Jean-Luc arrête avec ça. Tu vas pas me ressortir cette phrase à chaque fois. C’est pas une phrase, c’était un serment. Non, c’était un moment, rien de plus. Il la regarda longtemps, immobile, avant de tourner les talons et de quitter la pièce.

 Les jours suivants furent pesants. Faustine dormit mal, sursautant au moindre bruit. Jean-Luc lui semblait calme, presque apaisé. Un matin, Faustine annonça qu’elle avait trouvé un petit appartement en location. Jean-Luc lui demanda : “Tu as signé ?” “Pas encore. Je préfère t’en parler avant. Et tu comptes partir quand ?” “Bientôt, peut-être dans deux semaines.

” Il inclina lentement la tête. “Fais ce que tu veux, Faustine.” Elle ne suut pas quoi dire. Le temps passa. Faustine avait fini par quitter la maison. Jean-Luc l’avait regardé partir sans un mot. Les enfants passaient les weekends chez lui. Il s’était promis de rester digne, calme, de ne rien laisser paraître. Il se réfugia dans le travail.

Le soir, il rentrait tard, mangeait seul. Les rires des enfants lui manquaient, mais il ne le disait pas. Quand ils étaient là, il s’efforçait d’être le père parfait, attentionné, protecteur, presque trop. Il voulait que tout soit propre, ordonné à sa manière. Tout devait tenir comme avant. Un jour, en passant près de la place centrale, il l’aperçut.

 Faustine, assise à une terrasse riant avec un homme, rien d’extraordinaire, un repas, des gestes banals. Mais dans le rire qu’elle laissa échapper, quelque chose le transpersa. Un rire libre qu’il n’avait plus entendu depuis des mois. Il resta là à quelques mètres contenant sa colère. L’homme lui toucha la main.

 Faustine ne la retira pas. Jean-Luc sentit le monde basculer lentement, sans bruit. Ce soir-là, il resta des heures assis dans le salon, les lumières éteintes. Les phrases de Faustine lui revenaient en boucle. J’ai besoin de respirer. Ce n’est pas contre toi. Il rit doucement en la murmura plusieurs fois jusqu’à ce que les mots perdent leur sens.

 Les jours suivants, il reprit sa routine mais son regard. Il observait, notait mentalement les jours où Faustine venait récupérer les enfants, les heures. Il la suivait quelquefois et savait quand elle sortait, avec qui et surtout quand elle rentrait tard. Il ne disait rien. Pas encore. Un vendredi soir, elle vint comme d’habitude déposer les enfants.

Elle paraissait heureuse. “Tu sors ?” demanda-t-il le ton neutre. “Non, pourquoi ? Tu t’es faite belle, c’est tout ?” Elle sourit. On a le droit d’aller bien, non ? “Oui, bien sûr.” Elle partit. Jean-Luc resta là, le regard fixé sur le portail. Son sourire s’effaça lentement. Le soir venu, il ouvrit une bouteille de vin et s’assit seul dans le salon.

 La télévision diffusait un match sans intérêt. Il pensa à Faustine, à l’homme qui l’avait vu avec elle. Il imagina leur conversation, leur gestes, leur rire. Chaque image lui vrillait le crâne. Pas de cri, pas de colère, seulement une douleur froide, ordonnée. Et une seule idée revenait. Elle a trahi. Le lendemain, Faustine passa le voir pour parler. Elle respira longuement.

 J’ai déposé une demande de divorce. Jean-Luc ne bougea pas. Ses doigts se crispèrent légèrement. Pardon ? J’ai pris rendez-vous avec un avocat. C’est fait. Tu te rends compte de ce que tu dis ? Oui, et je le pense depuis longtemps répondit Faustine. Un silence long, coupant, Jean-Luc s’approcha lentement. Et les enfants, tu veux leur dire quoi ? Que leur mère fuit ? Je veux leur dire la vérité, qu’on ne s’aime plus comme avant. Il l’interrompit brusquement.

Non, ce n’est pas on, c’est toi. Sa voix trembla à peine, mais son regard devint dur. Toi, Faustine, toi qui salit tout ce qu’on a construit. Tout ce qu’on a construit, répliqua Faustine. Tu parles de quoi, Jean-Luc ? Je t’ai donné une vie stable, une maison, des enfants heureux et toi, tu balances tout.

 La voix de Jean-Luc se fit tranchante. Tu crois que c’est facile pour moi ? que je vais supporter qu’on dise Jean-Luc, celui que sa femme a quitté, c’est donc ça ton problème. Ce que les autres vont dire non, mon problème c’est que tu me piétines Faustine. Tu me fais passer pour un raté.

 Tu détruis tout devant les enfants, devant les gens. Tu m’humilies. Faustine se coi la tête. Lass, tu t’humilies tout seul parce que tu ne comprends pas que je ne t’appartiens pas. Tu dis ça maintenant. Après toutes ces années, il s’avança d’un pas, la voix plus basse, plus lente. “Tu crois qu’on quitte quelqu’un comme moi ?” Elle recula rapidement.

 C’est exactement pour ça que je pars. Le silence tomba. Danse. Jean-Luc détourna le regard, chercha ses mots, ses lèvres tremblaient à peine. “Tu ne partiras pas, tu verras. Tu reviendras.” “Non, Jean-Luc, pas cette fois !” Elle prit son sac, sortit sans se retourner. Jean-Luc resta seul dans le salon face à la porte fermée. Il murmura : “Si tu veux tout détruire, alors je détruirai tout avant toi.

” Son ami Patrick passa le voir. Il burent un verre dans la cour. Patrick essaya d’être léger, mais Jean-Luc ne parlait pas. “Tu dois tourner la page, mon frère, ça arrive. Les femmes, tu sais bien, Jean-Luc eut un sourire bref.” “Non, Patrick, elle n’avait pas le droit.” “Tu veux dire le droit de vivre ?” Jean-Luc détourna le regard.

 le droit de détruire tout ce qu’on a construit. Patrick secoua la tête. Elle ne t’a pas détruit. Elle est juste partie. Jean-Luc resta silencieux. Puis d’une voix basse, il dit : “Quand on fait un serment, on ne part pas jamais.” Cette nuit-là, Jean-Luc était assis, les yeux ouverts dans l’obscurité et soudain, une pensée s’imposa.

 S’il n’y avait plus d’eux, elle ne trahirait plus jamais. Les semaines qui suivirent furent d’un calme presque dérangeant. Rien dans le comportement de Jean-Luc ne laissait deviner ce qui couvait en lui. Au contraire, il paraissait apaisé, plus présent, plus attentif. Ses collègues disaient qu’il avait tourné la page. Il lochait la tête, souriait.

 Mais derrière cette apparente acalmie, une idée se formait lentement, précise, inébranlable. Elle n’avait pas surgi d’un coup. Elle s’était construite couche après couche au rythme des humiliations, des silences, des souvenirs. Chaque fois qu’il voyait Faustine passer devant chez lui, chaque fois qu’elle déposait les enfants sans le regarder vraiment, il se répétait les mêmes mots. Elle a trahi.

 Cette pensée revenait comme une prière inversée et dans son esprit, la trahison devait être réparée pas par un cri, pas par un geste impulsif, mais par un acte juste. Un acte qui rétablirait l’équilibre. En rangeant la cuisine, il s’arrêta devant la fenêtre. Les enfants dormaient. Il eut soudain la sensation étrange que tout était à sa place, que tout devait s’arrêter là dans cette paix fragile, mais ce calme, au lieu de l’apaiser, l’enfonça plus profondément dans son idée.

 Le lendemain, il passa à la boutique et demanda un flacon de traitement pour les rats. Le vendeur ne posa pas de questions. Jean-Luc paya et reprit la route comme si de rien n’était. Les jours suivants, il observa ses enfants. Chaque mot devenait une trace à conserver. Il voulait garder tout ce qui faisait d’eux des êtres heureux, intacts.

 Un vendredi soir, Faustine déposa les enfants chez Jean-Luc. Elle semblait pressée. Je les récupère dimanche soir comme d’habitude. D’accord. Elle embrassa les enfants, évita à peine le regard de Jean-Luc, puis s’éloigna. Les enfants, eux, étaient heureux. Ils couraient dans le salon, sortaient déjà les jouets. Jean-Luc les observa, un sourire aux lèvres.

 Allez, on fait des crêpes ce soir, trois cris de joie lui répondirent. Le soir fut doux, presque joyeux. Les enfants parlaient tous à la fois, se disputaient pour lécher la cuillère. Jean-Luc les écoutait, le regard calme. Tout était mesuré, réglé. En les couchant, sa fille aînée demanda : “Papa, tu crois que maman va revenir vivre avec toi ?” Il hésita.

 “Non, ma chérie, elle a sa maison maintenant. Mais elle nous aime encore ? Bien sûr, et moi aussi toujours répondit Jean-Luc. Elle ferma les yeux apaisé. Jean-Luc resta assis près d’elle longtemps dans la pénombre. Puis il dit presque pour lui-même je vous aime trop pour vous laisser souffrir. Le dimanche, il se leva tôt.

 Il voulait que tout soit propre, que rien ne semble déplacer. Les enfants sortirent encore en sommeillés. Il les embrassa, sourit. On reste à la maison aujourd’hui. On va faire un gâteau. La journée s’étira lentement. les rires, les jeux, les photos. À la tombée du soir, le ciel prit une teinte orange, presque irréelle.

 Jean-Luc les appela à table. Les enfants parlaient fort, contents. Lui mangeait peu. Après le repas, il sortit quelques verres. On trinque au weekend, les enfants riirent. Ils sortitent une bouteille de jus de fruits du réfrigérateur. Il respira un grand coup, sortit le petit flacon qu’il avait caché depuis des semaines.

 Sur la table, quatre verres. Ses mains tremblaient légèrement. Une goutte, deux, puis d’autres. Il remua doucement comme un homme accomplissant une tâche précise, nécessaire. Il servit le jus et remplit le sien aussi. Son geste était sûr, précis, comme celui d’un homme qui a longtemps répété le même mouvement dans sa tête.

 “À vous, mes trésors !” dit-il doucement. Ils trinquèrent. Il les regarda boire. Chaque gorgée lui serra la poitrine. Jean-Luc ne but pas son jus. Allez au lit maintenant. Ils rentrèrent sans protester, fatigués, heureux. Jean-Luc resta seul un moment dans la cuisine, les verrs vides alignés devant lui. Son regard glissa sur la table puis sur la fenêtre où la nuit s’installait lentement.

 Il se sentit soudain très calme, presque détaché. Il alla voir les enfants. Il dormait déjà ou semblait dormir. Une larme lui échappa sans bruit. Il dit : “Maintenant, plus personne ne pourra vous faire de mal.” Puis il sortit de la chambre. Dans la cuisine, il prit son verre qu’il avait mise de côté, ajouta un peu d’eau.

 Ses mains tremblaient légèrement et il but. Le liquide avait un goût amer. Il sentit aussitôt une brûlure, une chaleur dans la gorge. Il voulut se lever, chancela, tomba à genoux. La douleur monta brutale. Un réflexe le saisit. Il chercha de l’air, tituba jusqu’à l’évier, vomit violemment. Un mélange d’eau et de billes jaillit, entraînant une partie du poison.

 Il s’accrocha au rebord suffoquant. La nausée l’envahit, la vision se troubla. Il s’écroula sur le sol. Quand Faustine arriva ce soir-là, il faisait nuit. Les enfants auraient dû être déjà rentrés. Elle appela plusieurs fois sans réponse. Devant la maison, la porte entrouverte. Elle entra hésitante. Jean-Luc, les enfants, le silence.

 Dans le salon, la lumière allumée et cette odeur étrange, un mélange de désinfectants et de métal. Son cœur se serra. Elle alla dans la chambre des enfants, trois corps paisibles sur les lits, un cri déchirant, puis un autre plus faible dans la cuisine. Elle sortit en courant. Jean-Luc gisait sur le sol. Le visage lit vide, couvert de sueur.

Faustine tomba à genou près de lui. “Jean-luc ! Jean-Luc ! Qu’est-ce que tu as fait ?” cria Faustine. Les lèvres de Jean-Luc bougeaient à peine. “Je les ai protégé”, murmura-t-il. Elle hurla, appela les secours. Puis les yeux de Jean-Luc se fermèrent. Quand les secours arrivèrent, les enfants ne respiraaient plus.

 Jean-Luc, lui, respirait encore, faiblement, mais encore. Les secouristes le soulevèrent, le sortirent. Son corps était froid, son pou lent. Un deudit, il a vomi, une partie est ressortie. Il a eu de la chance, de la chance. Le mot tomba dans la nuit comme une ironie. Faustine, à genoux dans l’entrée, vit le véhicule s’éloigner.

 Elle n’entendait plus rien, ni les voisins, ni les pleurs. Quelques jours après, à l’hôpital, Jean-Luc sentit une brûlure dans la gorge, un goût amer. Il voulut bouger, mais ses bras lui semblèrent lourds, inutiles, une voix floue quelque part à côté. “Monsieur, vous m’entendez ?” Il cligna des yeux. Un visage apparut penché sur lui. Une femme en blouse.

“Vous êtes à l’hôpital. Vous avez été retrouvé inconscient.” Il voulut demander pourquoi, comment ? Depuis quand ? Mais sa bouche refusa de s’ouvrir. Il ferma les yeux. Tout était confus. Des bribes, un verre, un goût amer. Les enfants, tout revint d’un coup comme une lame. Il resta ainsi longtemps sans savoir si c’était des heures ou des jours. Le temps n’existait plus.

Seulement la lumière qui revenait et disparaissait. Un après-midi, un inspecteur entra dans la chambre. Monsieur Jean-Luc, il faut qu’on parle. Jean-Luc resta silencieux. Vous avez survécu. C’est rare dans ce genre de cas. Votre femme a découvert la scène. Elle a appelé les secours, mais il était trop tard pour les enfants.

 Jean-Luc serra les points, les jointures blanches. L’inspecteur reprit. Pourquoi vous avez fait ça ? Aucune réponse. Le policier soupira. On vous entendra quand vous serez prêt. Pour l’instant, reposez-vous. Quand il fut seul, Jean-Luc regarda le mur. Les mots de l’inspecteur raisonnaient encore. Vous avez survécu.

 Il pensa : “Je n’aurait pas dû”. La nuit, il faisait semblant de dormir, mais ses yeux restaient ouverts, fixant le plafond. Dans le silence de la chambre, ils croyaient parfois entendre leur voix, des rires d’enfants. Il se redressaient d’un coup, croyant les voir. Mais il n’y avait rien. Un matin, deux gendarmes entrèrent dans sa chambre.

 Ils attendirent que l’infirmière retire la perfusion. puis lui passèrent les menottes. Jean-Luc ne résista pas. Au commissariat, les questions défilaient, monotone. Pourquoi avoir fait ça ? Regtez-vous ? À chaque fois le même silence, parfois un souffle, un mouvement de tête, mais rien d’autre. L’enquêteur finit par baisser le ton.

 Vous savez, monsieur Jean-Luc, le silence, c’est aussi une réponse. Jean-Luc leva les yeux une seconde. Elle a brisé le serment. J’ai seulement tenu parole à sa place. Le policier resta interdit. Il comprit qu’il n’obtiendrait plus rien. Le process annonçait. Les médias parlaient du père vengeur, du drame du serment. D’aucun tent de comprendre, d’autres le condamnaient sans réserve.

 Au tribunal, la salle était pleine. Faustine était là, vêtu de noir. Elle ne le regarda pas. Jean-Luc, lui, garda les yeux baissés. La sentence tomba. Perpétuité, pas de circonstances atténuantes. Jean-Luc hocha la tête sans émotion. Il ne fit pas appel de la décision. Dans sa tête, ce n’était pas un crime, c’était une réparation, une logique tordue mais entière.

 Il ne se voyait pas comme un monstre, mais plutôt comme un homme qui avait fait ce qu’il croyait nécessaire. Faustine déménagea et tenta de reconstruire sa vie malgré la douleur qui l’arrangeait. Confondre l’amour avec la possession mène à la destruction. Aimer quelqu’un, c’est accepter qu’il soit libre et non chercher à le garder à tout prix.

Lorsqu’on veut contrôler l’autre, on finit souvent par perdre ce qu’on voulait préserver. Une promesse d’amour n’est pas une dette éternelle. Elle doit évoluer avec les sentiments et les circonstances. Les querelles des grands ne devraient jamais retomber sur les petits. Les enfants n’ont pas apporté le poids des rancunes, ni à payer le prix des blessures d’amour.

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