JORDAN BARDELLA “PULVÉRISE” LA NARRATION MÉDIATIQUE : DE L’AFFAIRE LE PEN AU “CHOC” DU VOILE À L’ASSEMBLÉE

Dans un contexte politique français en ébullition et marqué par des fluctuations imprévisibles, le dernier affrontement entre Jordan Bardella – Président du Rassemblement National (RN) – et la journaliste chevronnée Apolline de Malherbe est devenu le centre de toutes les attentions. Plus qu’une simple interview, ce fut une véritable “arène” où arguments tranchants, expertise juridique rigoureuse et maîtrise politique se sont déployés. Bardella n’est pas venu seulement pour répondre, mais pour “déconstruire” ce que le camp national qualifie de propagande à son encontre.

1. Le statut du “Dauphin” et la Loyauté Absolue

Dès l’ouverture, l’atmosphère s’est tendue lorsqu’Apolline de Malherbe a tenté de coller à Bardella l’étiquette de “candidat par défaut” ou de “plan B” pour Marine Le Pen. La question provocatrice : “Pourquoi ne seriez-vous que le candidat de secours ?” visait clairement à semer la division interne ou à diminuer la stature du jeune leader.

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Cependant, Bardella a riposté avec calme et autorité. Il a affirmé clairement : “Je ne suis pas pressé.” Sa loyauté envers Marine Le Pen est absolue. Mais plus important encore, il a utilisé l’arme favorite des médias – les chiffres – pour prouver la force du RN.

Citant le dernier sondage ELAB pour BFM TV, Bardella a souligné une réalité incontestable : la domination du RN est écrasante. Que la tête d’affiche soit Marine Le Pen ou Jordan Bardella, les intentions de vote oscillent à des niveaux records entre 34 % et 37,5 %, loin devant tous les concurrents. Mieux encore, le scénario d’une victoire à la majorité absolue dès le premier tour (en combinant les forces avec d’autres figures de droite comme Sarah Knafo ou Bruno Retailleau) atteint 48,5 %, ce qui est tout à fait plausible. Ce n’est pas de l’arrogance, c’est la puissance du soutien populaire.

2. “Mise à mort politique” et Bataille Juridique pour Marine Le Pen

Le point focal du débat s’est ensuite déplacé vers le sujet le plus brûlant : le risque que Marine Le Pen soit déclarée inéligible en raison d’accusations de détournement de fonds publics. Les médias et les rivaux politiques s’accrochent à cette possibilité comme à une bouée de sauvetage pour empêcher le RN d’accéder au pouvoir.

Bardella, en sa qualité de juriste averti, a exposé l’incohérence de la procédure judiciaire. Il a soutenu que si le tribunal appliquait la mesure d’ “exécution provisoire” – interdisant à Mme Le Pen de se présenter immédiatement, même si elle a le droit de faire appel – ce serait indubitablement une condamnation politique.

Marine Le Pen ruling is fuel for the global right's attacks on court  authority | Marine Le Pen | The Guardian

L’analyse a plongé dans des détails juridiques souvent ignorés du grand public : l’article 514-1 du Code de procédure civile français. Selon ce texte, le juge peut écarter l’exécution provisoire si elle entraîne des “conséquences manifestement excessives”. Empêcher une candidate de premier plan de participer à l’élection présidentielle – un événement qui n’a lieu que tous les 5 ans – constitue précisément une conséquence irréparable. Bardella a souligné que cette mesure n’est ni punitive ni préventive (puisque Mme Le Pen ne gère plus de fonds publics), mais purement procédurale pour le recouvrement de sommes. Pourquoi alors l’appliquer avec une telle cruauté, si ce n’est pour éliminer un adversaire politique ?

3. Choc Culturel : Le Voile dans le “Temple de la Démocratie”

L’interview a explosé lors de l’évocation d’une image qui a choqué l’opinion : un groupe scolaire, incluant des fillettes de 5 ou 6 ans portant le voile islamique, présent dans les tribunes de l’Assemblée nationale – le cœur de la laïcité française.

La réaction de Bardella fut directe et sans concession : “La France n’est pas une terre d’islam.” Pour lui, permettre à des enfants n’ayant pas atteint la puberté de porter le voile n’est pas une question de liberté de croyance, mais l’imposition d’une idéologie politique extrémiste sur des enfants.

Un point crucial soulevé dans l’analyse concerne la théologie islamique. Selon la charia et les quatre écoles juridiques sunnites, les obligations religieuses (y compris le port du voile) ne commencent qu’à la puberté. Forcer des enfants de 5 ans à se voiler ne reflète aucun cheminement spirituel, mais signale une radicalisation de la part des parents. Bardella a qualifié cela de “régresssion” et de provocation envers les valeurs républicaines, tout en critiquant la faiblesse de la Présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, et l’attitude complaisante de l’extrême gauche (LFI).

4. Violence d’Extrême Droite et Responsabilité Partisane

Enfin, Apolline de Malherbe a tenté de coincer Bardella en évoquant le cas de quatre individus se réclamant du RN, condamnés pour des violences racistes. Elle a questionné la “responsabilité” du parti lorsque de tels individus se sentent “libérés” après une victoire électorale.

Assister aux débats de l'Assemblée nationale - Assemblée nationale

Ici, Bardella a de nouveau fait briller sa connaissance du droit. Il a établi une distinction nette entre responsabilité civile et pénale. Un parti politique ne peut être tenu responsable des actes criminels d’individus isolés qui ne font pas partie de l’appareil du parti et n’agissent pas sur ordre de celui-ci. C’est le principe inscrit à l’article 121-1 du Code pénal : “Nul n’est responsable pénalement que de son propre fait.”

Cependant, loin de se dérober, Bardella a pris un engagement fort : s’il arrive au pouvoir, il ordonnera à son Ministre de l’Intérieur de dissoudre tous les groupuscules violents et extrémistes, qu’ils soient d’extrême droite ou d’extrême gauche. “Sans aucune exception”, a-t-il affirmé. Ceux qui utilisent la violence et le racisme devront faire face à la rigueur implacable de la loi.

Conclusion

Le duel entre Jordan Bardella et Apolline de Malherbe n’était pas un débat politique ordinaire. Il a mis à nu les fractures profondes de la société française et la lutte sans merci entre les idéologies. À travers cet échange, Jordan Bardella a prouvé sa stature de leader prêt à affronter toutes les accusations, utilisant la raison et le droit comme armes pour défendre ses positions. Que l’on soutienne ou que l’on s’oppose, il est indéniable que la “vague bleu marine” du RN devient de plus en plus puissante et difficile à endiguer.