L’Âge d’Or et la Dignité : La Vie et les Demeures de la Légende Jimmy Stewart

Discover Jimmy Stewart’s $4.8 Million Bel Air Residence

Jimmy Stewart, né en 1908 et décédé en 1997, incarne une certaine idée de l’Amérique : l’homme intègre, le citoyen dévoué, l’acteur au talent inimitable. Sa carrière, s’étendant sur plus de 80 films, a donné naissance à des classiques intemporels tels que La vie est belle, Monsieur Smith au Sénat et Sueurs froides. Au-delà de l’écran, Stewart fut un officier militaire décoré de la Seconde Guerre mondiale, un homme dont les valeurs de travail acharné et d’honnêteté ont défini sa vie. À sa mort, il laissait derrière lui un héritage personnel et artistique estimé à 30 millions de dollars. L’exploration de ses demeures révèle la personnalité de cet homme de l’ombre qui a toujours privilégié l’authenticité au faste d’Hollywood.

North Roxbury Drive : Le Sanctuaire Familial de Presque Cinquante Ans

En 1949, Jimmy Stewart acheta une résidence sur North Roxbury Drive à Beverly Hills, un quartier où vivaient les légendes d’Hollywood comme Lucille Ball et Rosemary Clooney. Cette maison, où il vécut avec son épouse Gloria et ses enfants pendant près d’un demi-siècle, fut le véritable cœur de sa vie.

Un Intérieur Chaleureux et Authentique

Contrairement au glamour souvent associé à Beverly Hills, l’intérieur de la maison Stewart reflétait son élégance discrète et son amour pour la simplicité. Dès l’entrée, les visiteurs étaient accueillis par une esquisse de Pi, le cheval qu’il montait dans les films Flèche brisée et La Conquête de l’Ouest, donnant le ton d’un foyer rempli de touches personnelles et significatives. Le réalisateur Alfred Hitchcock, qui le dirigea dans Fenêtre sur cour, l’avait décrit comme un « artisan minutieux », une qualité évidente dans l’aménagement réfléchi de son foyer.

Le salon était un témoignage de sa personnalité terre-à-terre, orné de photos de famille et de meubles sobres. « Je n’ai jamais été un Hollywood glamour boy », disait Stewart, et l’ambiance chaleureuse de la pièce le confirmait. C’était un lieu de souvenirs, où l’on pouvait évoquer ses débuts chez MGM en 1935, notamment son premier rôle dans Meurtre au-dessus de l’Atlantique avec Spencer Tracy.

La Bibliothèque : Le Cœur Intellectuel et Familial

La bibliothèque était sans conteste la pièce la plus utilisée de la maison, le centre de l’activité familiale où les amis se réunissaient avant le dîner. Cet espace intime abritait de précieux trésors personnels : sa Médaille présidentielle de la Liberté, son livre de poèmes de 1989, et surtout, ses récompenses. Ses Oscars (Meilleur Acteur pour Histoire de Philadelphie et un Oscar pour l’ensemble de sa carrière) étaient exposés dans une niche, à côté de son New York Film Critics Award de 1939 pour Monsieur Smith au Sénat. Les murs tapissés de livres et de photos de famille créaient une atmosphère propice à la fois à la curiosité intellectuelle et à la fierté familiale.

Démolition Choc et Renaissance Extravagante

Le couple Stewart chérissait le fait que leur maison avait peu changé depuis son achat. Cependant, peu après le décès de l’acteur en 1997, l’histoire de la maison a pris un tournant inattendu. Le nouveau propriétaire, un homme d’affaires, qualifia la résidence d’origine de « taudis » et la rasa. À sa place fut construite une somptueuse villa de style italien de plus de 15 000 pieds carrés, qui serait aujourd’hui évaluée à 49 millions de dollars. Seuls les terrains, avec leurs jardins manucurés et leurs arbres matures datant de l’époque de Stewart, témoignent encore de l’ancienne demeure, qui a vu la star s’éteindre après le décès de son épouse bien-aimée Gloria.

Brentwood : Les Années de Célibat et la Naissance d’une Star

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Avant de s’installer en famille, Jimmy Stewart passa neuf années formatrices dans une maison de style ranch à Brentwood. Construite en 1938, cette résidence était son « bachelor pad » qu’il partageait avec ses amis acteurs Johnny Swope et Burgess Meredith.

Un Foyer de Créativité et de Camaraderie

Située dans une enclave exclusive de Los Angeles, la maison de 4 600 pieds carrés était un creuset de créativité. Le plan semi-ouvert facilitait les réunions animées. Le salon et le coin lecture étaient souvent remplis des rires et des conversations de la future génération d’Hollywood, discutant de scripts et partageant des histoires.

Stewart, réputé pour être un bon cuisinier, passait beaucoup de temps dans la cuisine. Il disait d’ailleurs qu’un bon cuisinier était une « des nécessités de la vie » — un clin d’œil à son amour de la simplicité. La maison, avec ses quatre chambres et quatre salles de bains, offrait un équilibre parfait entre confort et style, reflet du charme classique de l’époque.

Le grand jardin, sur un demi-acre de terrain plat, servait d’oasis de tranquillité loin de l’agitation de la ville. Cette période à Brentwood fut cruciale, jetant les bases de l’homme et de l’acteur qu’il deviendrait. En 2019, l’importance historique et architecturale de cette maison fut soulignée lors de sa vente pour 8,26 millions de dollars.

Les Racines en Pennsylvanie : L’Humilité et l’Héroïsme

La jeunesse de Jimmy Stewart, dans sa maison d’enfance sur North 7th Street à Indiana, Pennsylvanie, est essentielle pour comprendre ses valeurs. Son père, Alex, propriétaire d’une quincaillerie locale, incarnait l’humilité. Lorsque Jimmy gagna son premier Oscar, son père l’exposa fièrement… dans la vitrine du magasin, illustrant l’ancrage profond de la famille dans des valeurs simples.

L’engagement militaire était une tradition chez les Stewart, de son aïeul de la guerre de l’Indépendance à son père, vétéran. Jimmy Stewart honora cet héritage en servant avec distinction durant la Seconde Guerre mondiale, accomplissant 20 missions de combat et recevant de nombreuses décorations.

À son retour, son rôle dans La vie est belle (son film préféré) lui valut une nomination aux Oscars. Bien qu’initialement un échec commercial, le film est devenu un classique, symbolisant les valeurs de décence et d’espoir chères à l’acteur.

Jimmy Stewart, après la mort de son épouse Gloria, se retira de la vie publique, laissant le souvenir d’une vie qui, tout comme le titre de son film le plus célèbre, fut véritablement merveilleuse. Ses demeures, de la quincaillerie paternelle au palace déconstruit de Beverly Hills, reflètent la trajectoire d’un homme qui a gagné ses galons sur et en dehors de l’écran.