À l’aube de son dernier souffle, Enrico Macias brise le silence et dévoile son souhait interdit : reposer en Algérie, malgré six décennies d’exil, d’interdits et de blessures encore ouvertes.

Enrico Macias - Années 70 - Partie 1 - YouTube

Enrico Macias a évoqué la blessure la plus profonde de sa vie dans une interview particulièrement émouvante accordée au Figaro le samedi 15 février 2025. Un moment d’émotion qui n’a pas laissé ses fans indifférents.

Né en Algérie en 1938, Enrico Macias est sans aucun doute l’un des chanteurs les plus célèbres de son époque. Derrière cette réussite se cache pourtant une blessure particulièrement profonde sur laquelle il est revenu au cours d’un récent entretien avec nos confrères du Figaro. Il a en effet souligné à plusieurs reprises l’émotion qui l’habite à l’idée de retrouver sa terre natale.

Enrico Macias confronté à de nombreux obstacles

Enrico Macias a pour rappel quitté l’Algérie en 1961 à l’issue de la guerre d’indépendance. Il a toutefois tenté de revenir à plusieurs reprises mais à chaque fois des obstacles se sont dressés. Il faut croire que la plupart de ses tentatives se sont soldées par le refus des autorités algériennes. S’il a projeté d’accompagner Nicolas Sarkozy en 2007 lors d’un voyage officiel, la diplomatie de son pays natal en a décidé autrement. D’où ses propos particulièrement émouvants lors de cette interview : « Je n’en veux pas à ceux qui m’en ont empêché, je leur pardonne ».

Une démarche personnelle

S’il reste lucide quant aux rapports politiques entre la France et l’Algérie, Enrico Macias souhaite avant tout réaliser une démarche personnelle. « Je ne voudrais pas me servir de la notoriété d’un président. Je voudrais que cela se fasse entre l’Algérie et moi. Le peuple algérien, lui, n’y verrait aucun problème ! » a-t-il alors insisté. Ce qui met en avant une profonde sincérité et une volonté de renouer avec ses origines de manière authentique sans instrumentalisation. Il reste à savoir si ce souhait finira par se réaliser.

Le rêve de toute une vie

Cela fait en tout cas plus de six décennies qu’Enrico Macias n’a plus foulé le sol algérien. Il reste toutefois optimiste quant au fait de revenir un jour sur sa terre natale : « J’attends l’occasion ». Il faut croire que cette réconciliation est encore possible pour le chanteur même si elle semble à première vue compliquée. Du haut de ses 87 ans, cet artiste emblématique qui a longtemps été sur le devant de la scène musicale ne perd donc pas espoir : « Avant de quitter ce monde, j’aimerai retourner en Algérie ».

Enrico Macias, une figure iconique de la chanson française, a marqué des générations avec sa voix douce et ses mélodies envoûtantes. Pourtant, derrière son succès, se cache une histoire de souffrance, de déracinement et de quête de réconciliation. Si son nom est synonyme de succès international, il est aussi l’emblème de l’exil, de la séparation d’avec sa terre natale. Depuis 1961, année où il a quitté l’Algérie en raison de la guerre d’indépendance, Enrico Macias n’a cessé de porter en lui une douleur secrète, celle de l’Algérie, ce pays qu’il a été contraint de quitter, et qu’il rêve pourtant de retrouver un jour.

Au fil des décennies, l’artiste a fait face à des échecs répétés dans ses tentatives de revenir sur sa terre natale. Les obstacles politiques et diplomatiques ont toujours entravé ses projets, le privant d’une possibilité qu’il n’a jamais abandonnée. Mais, contrairement à d’autres figures de son époque, Enrico Macias n’a jamais cherché à instrumentaliser sa quête pour faire pression sur les pouvoirs en place. Sa démarche a toujours été une démarche personnelle, intime, loin des calculs politiques.

Enrico Macias - J'ai Quitte Mon Pays ❤️ - YouTube

C’est avec une sincérité désarmante qu’il a partagé son souhait lors de cette interview au Figaro. À 87 ans, l’artiste, dont la carrière s’étend sur plus de six décennies, n’a jamais cessé de rêver de revoir l’Algérie, la terre de son enfance, celle de ses racines. “J’attends l’occasion”, a-t-il confié, en espérant qu’un jour, les portes du pays qui l’a vu naître s’ouvrent enfin devant lui. Il n’est pas question pour lui d’utiliser son nom ou sa notoriété pour faciliter cette réconciliation. Il veut que cela se fasse sans artifice, entre l’Algérie et lui, avec le peuple algérien comme seul témoin de ce désir profond.

Le chanteur a également exprimé son désir de ne pas mêler ses retrouvailles avec sa terre natale à une quelconque diplomatie d’État. Il a toujours été lucide sur les rapports tendus entre la France et l’Algérie, mais ce qu’il cherche avant tout, c’est la paix intérieure. Il souhaite renouer avec ses origines de manière authentique, sans l’ombre d’une quelconque manipulation. C’est un appel à la réconciliation, non seulement avec son pays d’adoption, mais aussi avec lui-même et son histoire personnelle.

Enrico Macias est bien plus qu’un simple artiste. Il est le symbole d’une époque, celui des pieds-noirs, ces Français d’Algérie forcés de fuir leur terre après l’indépendance. Son histoire est celle d’un homme déchiré entre deux mondes : celui de son passé algérien et celui de son présent français. Chaque chanson qu’il a écrite, chaque note qu’il a chantée, porte en elle cette blessure profonde, celle de l’exil. Mais derrière cette douleur, il y a aussi une immense résilience, une capacité à transformer la souffrance en art.

Alors qu’il approche de la fin de sa vie, Enrico Macias n’a pas perdu espoir. Malgré les épreuves, il reste un homme résolument optimiste, croyant encore à la possibilité d’une réconciliation avec son pays d’origine. “Avant de quitter ce monde, j’aimerais retourner en Algérie”, a-t-il affirmé, un vœu simple mais profondément humain, celui d’un homme qui cherche à boucler la boucle de sa vie, à retrouver la paix avec son passé et à rendre hommage à cette terre qui l’a vu naître.

Photo : Enrico Macias et son épouse Suzy à l'Olympia le 9 mars 1985. -  Purepeople

Il est difficile de dire si ce rêve se réalisera un jour. Les obstacles demeurent nombreux, et la politique, avec ses propres enjeux, pourrait bien interférer dans cette quête personnelle. Mais Enrico Macias, fidèle à lui-même, garde son espoir intact. Le temps presse, mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Ses dernières paroles résonnent comme un appel, un cri du cœur : “Je n’en veux pas à ceux qui m’ont empêché, je leur pardonne”. Un message de paix, de pardon et de réconciliation, qui pourrait bien être l’héritage ultime de cet artiste d’exception.