ELLE DONNE SON BÉBÉ À SON AMIE POUR L’ÉLEVER MAIS CELLE-CI LE VEND À DES TRAFIQUANTS !

Elle donne son bébé à son ami pour l’élever mais celle-ci le vend à des trafiquants. La nuit était tombée sur le quartier de Suruléré et dans la petite pièce éclairé par une lampe à pétrole, Adazé pleurait en silence. Son bébé Eme dormait dans un vieux coufin en plastique enveloppé dans un pagne délavé.

 Elle n’avait que 22 ans mais ses yeux avaient déjà vu trop de choses. Le père de l’enfant Chuka, l’avait abandonné dès qu’il avait appris sa grossesse, prétendant qu’elle avait voulu le piéger. Sa famille, très chrétienne et conservatrice l’avait renié. Depuis, elle vivait dans la maison délabrée que lui avait laissé sa grand-mère avec à peine de quoi manger chaque jour.

 Les pleurs du bébé s’étaient intensifiées ces derniers jours. Malade, il avait besoin de soins, de médicaments, de nourriture spécial cad et ne pouvait pas s’offrir. Elle avait frappé à toutes les portes, les voisins, l’église, même les ONG. Mais tout ce qu’on lui offrait, c’était des promesses. Et les promesses ne remplissent pas le ventre d’un enfant affamé.

Un soir, alors qu’elle pensait sérieusement à abandonner son bébé devant un orphelina, sa meilleure amie Iféoma lui rendit visite. Ifoma, vive, joyeuse, toujours bien habillée, semblait n’avoir aucun problème dans la vie. Elle travaillait dans les affaires, disait-elle vaguement et roulait parfois dans une petite Toyota Corolla qu’elle disait appartenir à son patron.

 Voyant Adaz au bord de la dépression, lui prit la main. Ada et ma sœur, tu ne peux pas continuer comme ça. L’enfant va mourir et toi aussi. Donne-moi ton fils. Laisse-moi l’élever. J’ai les moyens. Je peux lui offrir une bonne vie, des soins, une éducation. Toi, tu peux revenir sur pied, travailler et un jour tu le récupéreras.

 Le cœur d’Adaz se serra. Donner son enfant. Mais c’était Iféoma, sa sœur de cœur depuis l’université, celle qui l’avait aidé à fuir un ex violent, celle qu’il avait hébergé un mois quand elle avait été chassée de chez elle. Elle n’avait aucune raison de douter d’elle. Le lendemain, après une longue nuit sans sommeil, Adaisé remit Emeka à Iféoma, les larmes aux yeux, le cœur en miette.

Prends soin de lui, je t’en supplie. Ifoma sourit, embrassa le front du bébé et lui dit : “Tu peux compter sur moi.” Pendant les premiers jours, envoyait des messages à Adaz. Il va bien, il dort beaucoup. Ou encore, il a pris un biberon entier ce matin. Mais au bout d’une semaine, les messages se firent plus rares, puis plus rien.

 Aiszée, inquiète, commença à appeler. Iféoma ne répondait pas. Elle se rendit chez elle. L’immeuble était fermé. Personne ne répondait. Elle attendit plusieurs heures devant, interrogeant les voisins. L’un d’eux finit par lui dire que la jeune femme avait déménagé il y a quelques jours en disant qu’elle partait à Abouja pour une grosse opportunité.

 Un frisson glacé traversa à Daèz. Son cœur battait fort. Elle sentit une sueur froide coulée dans son dos. Elle se rendit au commissariat le plus proche espérant obtenir de l’aide. Mais là, elle fut confrontée à la lourdeur du système. Tu lui as donné ton bébé volontairement et tu n’as pas de preuve. Pas de papier, elle retourna chez elle, brisée, confuse, remplie d’angoisse.

Elle n’arrivait plus à dormir. Chaque bruit la faisait sursauter. Et puis un jour, en fouillant dans une vieille boîte de souvenirs, elle tomba sur une photo. Elle et Ifoma, posant ensemble dans un marché de la gosse. Une idée folle lui traversa l’esprit. Elle prit cette photo et se rendit chez un journaliste local, Monsieur Hakin, connu pour son blog sur les injustices sociales. Elle lui raconta tout.

 Il écouta silencieux, puis il lui demanda la photo et elle partit. Quelques jours plus tard, un article apparut. Bébé disparu. Une jeune mère accuse sa meilleure amie de trahison. La population était à bassourdie. L’article fit du bruit. Pas tant pour retrouver le bébé, mais parce qu’il révélait les failles du système, les trafics, les enlèvements d’enfants, les adoptions illégales. Une ONG contacta Ada.

 Une enquêtrice, Alima, commença à l’interroger plus sérieusement. Quelques semaines plus tard, Alima revint avec des nouvelles. Grâce à l’article, une autre femme s’était manifestée. Elle aussi avait confié son bébé à Iféoma et ne l’avait jamais revu. C’est alors que le voile se leva. Iféoma ne travaillait pas dans les affaires.

 Elle faisait partie d’un réseau bien organisé de trafiquants d’enfants. Leurs méthodes étaient subtiles. Elles repérait des mères en détresse, gagnaient leur confiance puis leur promettait d’élever les enfants pour ensuite les vendre à des réseaux qui les envoyaient à l’étranger ou les plaçaient dans des familles riches sans aucune procédure légale.

 Le bébé Emeka, l’enfant d’Adaz, avait été vendu à un couple libanais résident à Cotonou au prix de 3000 dollars. Ils l’ont donné le sac d’argent et elle leur a donné le bébé de son ami Adazée. Adaé sentit son monde s’écrouler. Elle hurla toute tremblante. Calmez-vous madame, calmez-vous s’il vous plaît. Nous sommes dans un cadre juridique ici, mais quelque chose en elle s’alluma.

 Une flamme, une détermination. Elle n’avait plus rien à perdre. Elle allait retrouver son fils coûte que coûte. Elle décida d’accompagner Alima au Bénin. Officiellement, elle n’avait aucun mandat légal mais Alima avait ses connexions. T’inquiète pas, AD, tu n’as rien à craindre, on arrivera sans problème. Je gère tout.

 Elles arrivèrent à Cotonou sous une fausse identité, logeant dans une pension modeste. La mission ? Infiltrer les milieux où les enfants volaient étaient parfois revendus pour voir si le bébé d’Adavait localisé. “Mon bébé me manque tellement”, disait Adaz. 3 jours après leur arrivée, elles obtinrent une piste. Une informatrice béninoise nommée Claris, une ancienne nourrice ayant travaillé brièvement pour l’un des couples soupçonnés d’adoption illégale, raconta à Alima et Adaz une histoire troublante. Je ne peux pas jurer que

c’est votre enfant, madame, mais il y a quelques mois, un couple libanais est arrivé avec un bébé d’environ 3 mois. Le bébé ne pleurait pas comme les autres. Il avait l’air triste, comme s’il ressentait quelque chose. La femme n’arrivait pas à le calmer. Elle me demandait toujours de l’endormir. Elle fit une pause puis ajouta : “Ce bébé avait une petite tache de naissance sur la clavicule gauche.

 Je m’en souviens parce qu’elle me faisait peur. Cette tâche, on aurait dit une goutte de sang séché.” Elles étaient choquées. Ada pâ. “C’est mon enfant.” “Ton fils ?” s’écriait l’informatrice béninoise. “C’est mon enfant”, disait Adaé. Mon enfant et Mekait cette tâche là. Elle savait maintenant que son fils était en vie.

 Claris accepta de les conduire jusqu’à la villa où vivait le couple. C’était une maison luxueuse à Hagbacpa, un quartier upé de Cotonou. Alima observe les lieux avec des jumelles de surveillance discrète, notant les allées et venues. “On ne peut pas y aller comme ça, dit Alima. Ils ont de l’argent, des avocats, peut-être même des policiers dans leur poche.

 Si on entre sans preuve, c’est nous qui finirons en prison.” Mais Adaz était déterminé. Je m’en fiche. Je vais le prendre même si je dois m’introduire chez eux la nuit. Alima soupira. Elle avait vu ce regardz d’autres mères. Un mélange de douleur et de rage incontrôlable. Elle prit une décision risquée contacter un de ses anciens collègues à l’ambassade nigériane.

 Ensemble, ils montèrent un dossier rapide à présenter aux autorités béninoises. Mais entre-temps, Adaisé ne put attendre. Une nuit, elle retourna seule à la villa, se cacha dans les buissons et attendit. Quand la lumière du salon s’étaignit, elle escalada discrètement le portail arrière. Son cœur battait si fort qu’elle cru que les chiens allaient l’entendre.

 Mais il n’y en avait pas. Elle avança pied nu et trouva une fenêtre entrouverte à l’arrière. Elle se faufila. Elle entra dans une chambre sombre et là elle le vit. Un petit garçon endormi dans un lit d’enfant, des jouets étrangers autour de lui. Son teint avait changé. Il avait un peu grossi mais c’était lui. Elle le savait, son cœur le savait.

 Elle avança tremblante et tendit les bras. Mais soudain, une lumière s’alluma. Elle était stupéfaite et ne savait comment elle allait faire maintenant. Tout ce qui était dans sa tête, c’était de sauver son bébé. “Qui êtes-vous ?” cria une voix masculine. Un homme en pyjama était dans le couloir, un téléphone à la main. “Sécurité, sécurité.

” Ada prit Éeka dans ses bras et courut. Elle fonça vers la fenêtre mais une alarme retentit. Les lumières extérieures s’allumèrent. Deux gardes arrivèrent en courant. Elle n’avait pas le temps de réfléchir. Elle courut vers la clôture, tenant l’enfant contre elle, engamba le grillage malgré les barbelés qui lui griffèrent la jambe.

 Elle courut encore, pied nu sur le gravier jusqu’à la ruelle où Claris l’attendait avec une moto. “Monte vite !” Elles partir à toute vitesse, le bébé contre elle, hurlant de peur mais vivant. Accélère, accélère, ils ne doivent pas nous rattraper sinon nous sommes morts. T’inquiète, je maîtrise la conduite. Ils ne peuvent pas nous rattraper, disait Claris, la béninoise.

 Alima retrouva dans une pension plus tard cette nuit-là. Tu aurais pu mourir, dit-elle furieuse. Tu veux sauver ton enfant pour qu’il grandisse sans mère ? Mais Adazé n’écoutait pas. Elle berçait son fils, murmurant doucement des chants que sa propre mère lui chantait. Deux jours plus tard, grâce à l’aide de l’ambassade, Adazé et son bébé furent rapatriés au Nigéria.

 Mais l’histoire ne s’arrêta pas là. Le couple libanais porta plainte pour enlèvement. Un avocat bien payé déposa une requête devant un tribunal international argant que l’enfant leur avait été légalement confié par une agence d’adoption privée. L’affaire fit scandale. Les médias nigériens et béninois s’enflamèrent. Le nom d’Adaès se retrouva sur toutes les lèvres.

 la mère sauvage qui avait enlevé son propre fils. Mais Alima n’abandonna pas. Elle travailla jour et nuit pour remonter la chaîne de l’adoption illégal. Et un jour, elle trouva une preuve décisive, un reçu d’argent signé par Ifé, prouvant qu’elle avait été payée en liquide pour livrer un nourrisson. Ce document changea tout. Les trafiquants commencèrent à tomber un par un.

 Ifoma fut arrêté à Akra au Ghana alors qu’elle tentait de fuir vers la Côte d’Ivoire. Elle fut extradée au Nigéria et placée en détention. Le jour du procès, Adazé se leva devant la cour, son bébé dans les bras et raconta toute son histoire. La salle était silencieuse. Certains pleuraient, d’autres serrèrent les dents de colère. Le juge rendit son verdict.

 Ifoma et ses complices furent condamnés à de lourdes peines. Le couple libanais fut expulsé du Bénin et une enquête fut ouverte contre l’agence d’adoption. Adaé, elle retrouva sa paix, mais quelque chose en elle était changé pour toujours. Elle savait qu’elle ne serait plus jamais la même et pourtant ce n’était pas encore la fin. Des semaines passèrent.

 Ada vivait désormais dans un abri pour mère célibataire géré par l’ONG de Halima. Son enfant, Emme Mekaissait, apprenant à marcher, à sourire, à tendre les bras vers sa mère. Mais la paix qu’Adise croyait avoir trouvé était fragile. Elle sentait une présence comme une ombre qui la suivait, un pressentiment qui ne la quittait pas.

 Un soir, alors qu’elle marchait à l’abri en rentrant du marché pour acheter du lait, elle sentit qu’on la suivait. Elle se retourna brusquement. Elle ne vite. Mais les pas derrière elle s’étaient arrêtés exactement au même moment. Quelques jours plus tard, la porte de la maison fut forcée pendant la nuit. Rien n’avait été volé, mais le lit de son enfant avait été déplacé. Un avertissement.

Alima fut mise au courant. Elle soupira profondément. Les réseaux ne dorment jamais. Même quand tu coupe une tête, il en repousse deux autres. Elle lui révéla une vérité que l’enquête officielle n’avait pas rendu publique. Iféoma n’était pas qu’une passeuse. Elle était la sœur d’un homme puissant surnommé le docteur.

 Cerveau d’un vaste réseau de vente d’enfants avec des connexions dans plusieurs pays : Togo, Liberia, Cameroun, même Dubaï. Et ce docteur n’oubliait jamais une dette. Ada et son enfant furent transféré sous protection dans une maison discrète à Enugu, mais cela ne suffit pas. Une nuit, elle reçut un message anonyme sur son téléphone.

 Tu crois l’avoir gagné mais ton fils nous appartient. Rends-le ou prépare-toi à le perdre encore. Le numéro était masqué. Le message ne pouvait pas être retracé. Elle était abattue. Tout recommençait. Elle n’avait plus de larmes. Alima prit une décision difficile. Elle demanda à ses contacts dans la sécurité nationale d’enquêter plus en profondeur.

 Une opération secrète fut lancée. Une taupe infiltrée dans les rangs du réseau informa l’équipe d’Alima que le docteur préparait une reprise de l’enfant et qu’une opération allait se dérouler dans moins de 10 jours. Il n’avait plus le luxe d’attendre. Un agent spécial, un homme silencieux du nom de Dap assigné à la protection d’Ada et de son enfant.

 Il était froid, méthodique, ancien militaire formé à l’étranger. Il inspecta la maison, renforça les accès, plaça des caméras, coupa toutes les connexions non sécurisées. Mais malgré cela, la nuit du 8e jour à 2h43 du matin, l’électricité fut coupée. DAP se leva immédiatement. Il murmura : “Restez dans la chambre, ne faites aucun bruit !” Il saisit son arme et descendit l’escalier lentement.

 Puis un bruit sec, une vitre brisée et soudain un hurlement. Aisé se jeta contre la porte, le cœur battant. Elle entendait des pas précipités, une course dans le salon, puis un coup de feu, un cri, du silence. Elle ouvrit la porte doucement. Dapau remontait le visage couvert de sang. Ils ont tenté mais ils n’étaient que deux.

 L’un est mort, l’autre s’est échappé. Mais il marqua une pause, posa ses yeux froids sur l’enfant de Hadise. Il savait tout frapper. Quelqu’un de proche donne des infos. La nouvelle fit l’effet d’une bombe. Alima convoqua tous les employés de l’ONG. Un à un, ils furent interrogés. Et c’est alors que la vérité éclata.

 Claris, la nourrice qui les avait aidé au Bénin, travaillait en fait pour le réseau depuis le début. Elle avait joué double jeu aidant Adaz pour mieux guider les trafiquants vers elle. Elle avait disparu. Alima devint obsédée. Elle organisa une traque souterraine appelant ses contacts à l’étranger. Elle voulait faire tomber le docteur une bonne fois pour toutes, mais ce dernier était un fantôme.

 Pas de photo, pas de nom officiel, pas de dossier. Les rares personnes qui avaient tenté de le trahir avaient tous disparu. Et puis un jour, une vidéo fut envoyée à Alima. Elle était très choquée. C’était Claris, ligotée, battu, le visage tu m’éfiais. Elle pleurait. Je ne voulais pas. Je n’avais pas le choix.

 Mais dites à Adaz qu’il ne s’arrêtera jamais. Jamais. Il veut l’enfant parce qu’il est spécial. Il a il a du sang rare. Il le veut pour un rituel, un contrat. S’il réussit, il deviendra invisible, intouchable. Puis un homme s’approcha dans la vidéo. Son visage était flou mais sa voix était calme, glaciale.

 On peut toujours pardonner si l’on est respecté. Dis-lui qu’elle me le donne volontairement. Ce sera moins douloureux. La vidéo se coupa. Adès elle à son tour en regardant la vidéo était choquée. Elles étaient bouleversées. C’est quoi ça ? C’est pas juste du trafic. C’est quoi cette histoire de rituel ? Disait-elle. Alima resta silencie un long moment puis répondit : “Il y monde derrière les apparences, des gens qui mélangent pouvoir politique, argent sale et occultisme. Des gens près à tout.

” Ada comprit à cet instant que ce qu’elle affrontait n’était pas simplement une mafia d’enfants, c’était un culte, une force ancienne enracinée dans les ténèbres et qu’elle venait d’y entrer seule. Mais elle ne céderait pas. Elle jura de protéger Emeka, son enfant, même si elle devait affronter le diable lui-même.

 Depuis cette nuit où la vidéo de Claris était apparue, Azé ne dormait plus. Son visage s’était creusé. Ses yeux, grands ouverts, même dans l’obscurité, ne clignaient presque plus. Elle vivait avec un seul instinct : survivre, protéger son fils et frapper avant qu’il ne le fasse. Alima tenta de la raisonner. Tu n’es pas seul à Daisé. Tu as d’apu, tu m’as moi, tu as tout un réseau qui te protège.

 Mais Adz savait que ce n’était pas suffisant. Elle le sentait dans ses entrailles. Si le docteur était vraiment ce qu’on disait, alors aucun mur ne le retiendrait. Aucune loi, aucun garde du corps. Une nuit, alors qu’elle berçait son enfant et Mekka, une vieille femme frappa à sa porte. Elle était ridée, pied nu, en boubou rouge, les yeux vitreux.

 DO voulut l’éloigner, mais elle cria d’une voix grave. Je suis venu de loin. Je suis venu parce que le sang parle. Le sang de ton enfant m’a appelé. Adaisé, surprise, se leva et cria : “Qui êtes-vous ?” La vieille femme se retourna pour un long moment, puis dit calmement : “Je suis aisé noi, la mère des secrets.

 Tu ne peux pas l’ombre sans connaître sa forme.” Elle entra, sans permission, regarda son enfant et Meka puis ferma les yeux. Ce garçon n’est pas un enfant ordinaire. Il est né un jour d’éclipse et son sang porte un saut. C’est ce qui les attire. Ils ne veulent pas seulement l’exploiter. Ils veulent l’utiliser comme un portail.

 L’enfant est allé rapidement se cacher. Alima, sceptique, recula légèrement. Vous parlez comme une prêtresse. La vieille fit un signe de la main. Je suis plus vieille que leur rituel, plus ancienne que leur secret. Si vous voulez sauver l’enfant, il faut retourner là où tout a commencé. Ada effronça les sourcils.

 Où la femme murmura : “Ansuka, chez toi, là où ta lignée a commencé.” Adaze n’avait pas mis les pieds Ansuka depuis qu’elle avait été reniée. C’était un village reculé entre les collines, là où les ancêtres parlaient encore à travers les feuilles, là où les secrets de famille étaient enterrés avec les eaux.

 Mais elle accepta avec Dapo, Alima et la vieille femme, il prira la route vers l’est. Un voyage long, dangereux où chaque voiture croisée pouvait être une embuscade. À leur arrivée au village, les anciens refusèrent d’abord de parler mais à la vue désénois, les portes s’ouvrirent. Elle avait un respect ancien, presque sacré.

 Les vieilles femmes l’honoraient. Les enfants fuyaient à son passage. La nuit même, un cercle fut formé. Un cercle sacré. L’enfant d’Ada fut placé au centre. Adaèsé à genoux. Ezenois invoqua les ancêtres. Le vent se leva et les secrets jaillirent. Le père d’Adaèz, longtemps mort, avait fait un pacte interdit bien avant sa naissance.

 Un serment de richesse contre une vie à venir dans sa lignée. L’enfant d’Ada et Meka était cette vie. L’enfant promis. Le docteur n’était pas un inconnu. C’était un lointain cousin, un recheton d’un autre pacte qui avait hérité de la dette. Et maintenant, il venait réclamer ce qu’il croyait lui être dû.

 Aise hurla : “Mon fils n’est pas une dette, il est ma vie !” Un vent glacial souffla. La voix d’un homme raisonna dans les collines sans corps visible. “Tu ne peux pas renier ce qui a été juré. Le sang appelle le sang. Je viens le chercher. Prépare-le. Et Zenoani se leva tremblante, les mains sur la tête. Il est plus proche que je ne le penser.

 Il est ici. Il est dans ce village. Un homme apparu, vêtu d’un grand tissu noir, son visage voilé, ses mains hornées de bagues en ivoir. Il ne parlait pas, il avançait simplement. Et Zéo cria : “C’est lui, c’est le docteur.” Les anciens fuirent. DO tenta de tirer, mais son arme refusa de fonctionner.

 Le métal chauffait dans sa main comme si le feu lui répondait et il lâcha l’arme. Adèsra et Meka son enfant contre elle et courut pied nu dans la forêt. Les branches lui la serrèrent le visage mais elle courait. Le docteur la suivait lentement. Il ne courait jamais. Il n’avait pas besoin de courir. Chaque pas qu’il faisait, la forêt devenait plus froide. Les animaux se taisaient.

Le monde retenait son souffle. Mais alors qu’il tendait la main pour l’atteindre, un champ éclata dans les arbres. Des voix anciennes, des voix de femmes, les moteurs, des centaines de voix, des ancêtres, des mères mortes, des protectrices oubliées. Et les avaient réveillés. Le docteur s’arrêta. Le sol trembla, les arbres craquèrent.

Le feu jaillit des racines. Adaze s’effondra au sol, tenant. Une lumière aveuglante les entoura. Le docteur hurla pour la première fois. un cri d’homme et de bêtes. Puis tout disparut à l’aube et Meka dormait paisiblement. Ada ouvrit les yeux. Elle pensait que ce n’était pas encore terminé.

 Le calme était revenu sur Nsuka. Les jours passèrent et pour la première fois depuis longtemps, Adaze dormait profondément et Meka serré contre elle. Ezenani avait disparu sans prévenir comme une ombre repartie vers le monde des esprits. Le pacte était rompu, le combat était terminé. Des années passèrent. Ada créa une fondation pour les mères en détresse.

 Sa vie avait changé et elle est devenue maintenant une femme richissime et indépendante. Alima devint ministre des affaires sociales. Ses deux gardes de corps étaient toujours à ses côtés car plusieurs personnes voulèrent sa tête sur un plateau en or. Dapau quant à lui retourna dans l’ombre. On ne l’a plus jamais revu. Emme grandit.

 Il avait maintenant 14 ans. Il rêvait devenir un grand footballeur, très fort et intelligent, toujours curieux. Un jour, il demanda à sa mère : “Maman, où est mon père ? Pourquoi je ne l’ai jamais vu ? Nous a-t-il abandonné ?” Adess sourit, le regardant longuement. Ton père ne t’aime pas et il ne nous a jamais aimé.

Moi, je suis en même temps ta mère et ton père. Tu peux m’appeler maman comme tu peux aussi m’appeler papa. Je serai toujours là pour toi car je t’aime. Il faut toujours dire la vérité peu importe la situation. Le mensonge a de très courtes jambes. Elle le serra contre elle regardant l’horizon.