“Si je n’avais pas insisté…” : Serge Lama toujours rongé par la culpabilité après la mort de sa fiancée Liliane Benelli.

"Khởi đầu của một đam mê": Serge Lama say đắm ca sĩ nổi tiếng này, tại sao chuyện tình của họ không bao giờ xảy ra? - Voici.fr

Des années après le drame, la plaie est encore béante. Ce dimanche 31 octobre, dans Vivement Dimanche, Serge Lama est revenu sur l’immense culpabilité qui l’a longtemps rongé à la suite de la mort de sa fiancée, Liliane Benelli.

A 78 ans, Serge Lama est un homme blessé qui continue de panser ses chagrins. L’un des plus grands drames de sa vie s’est joué le 12 août 1965. A cette époque, le chanteur est en couple avec Liliane Benelli, pianiste de talent qui a notamment travaillé au côté de Barbara. Ce jour-là, le frère d’Enrico Macias, Jean-Claude Ghrenassia, alors régisseur de la tournée de Serge Lama, est au volant d’une voiture dans laquelle se trouvent le chanteur et sa fiancée. La voiture dérive et percute de plein fouet un arbre. Un véritable drame qui a causé la mort de Jean-Claude Ghrenassia après un coma, mais aussi celle de Liliane Benelli, décédée sur le coup. Serge Lama survit à cet accident, mais apprend l’indicible sur son lit d’hôpital : sa fiancée s’est éteinte. Le début de la descente aux enfers…

Serge Lama marqué à vie

“Toute la nuit j’ai crié, presque d’une manière autoritaire : ‘Reviens… Tu ne peux pas…’. Avec presque le sentiment que j’avais le pouvoir de la faire revenir”se souvenait Serge Lama en mai dernier sur le plateau de 20h30 le Dimanche. En plus de l’immense chagrin, il lui a aussi fallu soigné ses lourdes blessures physiques causées par l’accident de voiture. C’est grâce à la musique que le chanteur a pu renaître de ses cendres. Mais des années après, l’émotion est toujours aussi palpable lorsqu’il s’agit de parler de Liliane Benelli. “Ça a été la môme brisée, a-t-il lâché ce dimanche 31 octobre dans Vivement Dimanche. Le premier amour. On ne peut pas… c’est terrible, le premier amour. Et surtout, dans les circonstances.” Et puis il y aussi ce sentiment de culpabilité qui ronge encore aujourd’hui l’artiste de 78 ans.

“Ma vie est une série de grands deuils”

Serge Lama inconsolable après la mort du premier grand amour de sa vie -  YouTube

Fou amoureux de Liliane Benelli, Serge Lama avait fait en sorte de travailler avec elle sur sa tournée : “Je me sentais responsable, parce que c’est moi qui avais insisté pour qu’elle soit pianiste du programme avec Marcel Amont. Si je n’avais pas insisté, elle ne serait peut-être pas venue avec moi dans la voiture.” Reste aujourd’hui le souvenir de cette “femme tout à fait exceptionnelle“, et de ce drame qui a tant “marqué” Serge Lama : “Ça a été mon premier grand deuil, parce que ma vie est une série de grands deuils.” Par ailleurs, le chanteur est revenu sur le décès tout aussi douloureux du frère d’Enrico Macias, le conducteur de la voiture, “le malheureux” : “Il débutait dans la conduite. Il venait de passer son permis et je sentais bien qu’il y avait des dangers. Et puis il était sur deux tournées en plus, fatigué…

Au fil des décennies, Serge Lama a tenté de composer avec ce passé qui ne cesse de hanter ses nuits. Car pour lui, le temps n’efface rien : il adoucit peut-être les contours de la douleur, mais il n’en atténue jamais la violence première. Lorsque Liliane Benelli est morte, une partie de lui s’est éteinte aussi. Une part qu’il n’a jamais réussi à récupérer, malgré les succès, malgré la reconnaissance, malgré les années d’applaudissements.

Il raconte souvent que sa carrière s’est construite « avec une béquille au cœur ». Si la scène lui a permis de tenir debout physiquement après l’accident — lui qui a passé de longs mois entre hôpitaux et rééducation — elle a aussi été un refuge psychologique, presque un sanctuaire. « Chanter, c’était survivre », confie-t-il. « Chaque soir, je montais sur scène pour ne pas sombrer. » Mais derrière la lumière des projecteurs, l’ombre de Liliane n’a jamais cessé de l’accompagner.

Cette culpabilité, il la porte comme un fil invisible qui relie aujourd’hui encore chacun de ses souvenirs. Ce sentiment de responsabilité, irrationnel peut-être, mais impossible à apaiser. « Quand on aime quelqu’un au point de vouloir partager chaque seconde de sa vie, on se croit toujours un peu maître du destin », explique-t-il souvent. « J’avais voulu qu’elle soit près de moi. Et c’est près de moi qu’elle a perdu la vie. Comment voulez-vous que je ne m’en veuille pas ? »

Les proches du chanteur ont tenté, des années durant, de le libérer de ce poids. Ils lui ont répété que rien n’aurait pu empêcher ce drame, qu’il ne pouvait pas prévoir l’inexpérience du conducteur, la fatigue, la route, le hasard cruel. Mais la logique et la douleur sont deux langages qui ne se rencontrent jamais vraiment. Chez Serge Lama, l’homme et l’artiste s’entrelacent dans une même mélancolie, une même fidélité à ceux qu’il a aimés et qu’il a perdus.

Liliane était bien plus qu’une compagne : elle était une étoile montante, une musicienne talentueuse, solaire, passionnée, dont la carrière promettait d’être aussi brillante que discrète. Ceux qui l’ont connue décrivent une jeune femme vive, élégante, dotée d’un instinct musical rare. « Elle avait un toucher de piano qui ressemblait à une caresse », racontait Barbara, profondément émue, quelques années après le drame. C’est ce souvenir-là que Serge Lama a tenté de préserver : celui d’une artiste lumineuse, fauchée dans un moment de grâce, alors que tout commençait à peine.

Avec le temps, le chanteur a apprivoisé cette perte, non pas en la surmontant, mais en l’intégrant à son œuvre. Beaucoup de ses chansons, volontairement ou non, portent la trace de cette blessure originelle. Une mélodie suspendue, une phrase murmurée, une douleur contenue… On dit parfois que les grandes voix naissent des grandes douleurs : celle de Serge Lama en est indéniablement marquée.

Serge Lama: câu chuyện tình đau thương đã truyền cảm hứng cho bài hát “Je suis malade” - Femmeactuelle.fr

Aujourd’hui, à 78 ans, l’artiste parle de Liliane avec une tendresse intacte. Pas une nostalgie amère, mais une affection humble, respectueuse, presque sacrée. Il sait que la vie lui a imposé des épreuves disproportionnées, des deuils à répétition, des séparations brutales. « Ma vie est une série de grands deuils », dit-il sans détour. Et pourtant, derrière cette succession de tragédies, demeure chez lui une force vive, presque fragile, mais indestructible : celle de continuer, encore et toujours.

« Quand on a beaucoup perdu, on apprend à aimer autrement », confie-t-il. Peut-être est-ce là la véritable leçon de Serge Lama : vivre avec ses fantômes, non pour s’y enfermer, mais pour les transformer en lumière. Liliane, elle, continue de vivre à travers ses mots, ses silences, et sa voix — cette voix qui porte en elle le souvenir d’un amour interrompu trop tôt, mais jamais brisé.