Mort de Mehdi Kessaci : Apolline de Malherbe dénonce l’absence de personnalités marseillaises à la marche blanche

Mort de Mehdi Kessaci : Apolline de Malherbe s'en prend directement à Jul,  Soprano, Zidane et Redouane Bougheraba - Public

Le 13 novembre dernier, Marseille a été le théâtre d’un drame qui a profondément marqué la cité phocéenne : Mehdi Kessaci, un jeune homme de 20 ans, a été abattu par deux hommes à moto. Une violence gratuite qui a choqué l’ensemble de la ville et au-delà. Quelques jours plus tard, le samedi 22 novembre, une marche blanche a été organisée pour rendre hommage à la victime. Mais si la mobilisation populaire a été massive, un nom a émergé dans le débat médiatique : celui d’Apolline de Malherbe. La journaliste, émue et engagée, n’a pas caché sa déception face à l’absence de certaines personnalités marseillaises de renom.

Une journaliste incontournable du paysage médiatique français

Apolline de Malherbe n’est pas une inconnue du grand public. Depuis son arrivée à BFM TV en 2007, elle s’est imposée comme l’une des figures majeures du journalisme télévisé en France. Sa carrière a suivi un parcours remarquable : d’abord chef d’édition, elle est ensuite envoyée aux États-Unis, où elle devient correspondante à Washington pour la chaîne d’information en continu. Trois années à couvrir l’actualité américaine avant de rentrer en France et de prendre les rênes de la tranche 9h/10h sur BFM TV, tout en assurant l’interview quotidienne de 8h30.

Aujourd’hui, à 45 ans, Apolline de Malherbe combine expérience et sensibilité, qualités qui se sont particulièrement manifestées dans le traitement du drame Kessaci.

Une interview bouleversante avec Amine Kessaci

Le 20 novembre dernier, Apolline de Malherbe recevait en plateau Amine Kessaci, militant anti-drogue et frère de Mehdi. La journaliste a ouvert l’émission avec des mots empreints d’émotion : “Vous êtes endeuillé, la France est endeuillée”, lançait-elle à son invité. Quelques jours seulement après l’assassinat de Mehdi, Amine a raconté la violence de la scène : six impacts de balle ont été retrouvés sur le corps de son jeune frère, tué “pour rien”, selon ses mots.

Durant l’entretien, Apolline est apparue profondément touchée. Elle a confié avoir échangé “tout le week-end” avec Amine, un dialogue visant à soutenir le frère dans son deuil et à comprendre la colère et la douleur qui traversent la famille. L’émotion était palpable, tant chez l’invité que chez la journaliste, donnant à l’émission une intensité rare, mêlant reportage et empathie humaine.

Une marche blanche très suivie

Mort de Mehdi Kessaci : Apolline de Malherbe s'en prend directement à Jul,  Soprano, Zidane et Redouane Bougheraba - Public

Le samedi 22 novembre, plus de 6 200 personnes ont répondu à l’appel pour marcher en mémoire de Mehdi Kessaci. Les habitants de Marseille ont exprimé leur émotion et leur solidarité. De nombreuses personnalités politiques ont également fait le déplacement, des représentants de LFI au RN, affirmant l’importance de cette mobilisation face à la violence qui frappe la jeunesse marseillaise.

Pour autant, cette manifestation citoyenne et politique n’a pas satisfait tout le monde. Apolline de Malherbe, connue pour son franc-parler, a exprimé sa frustration face à ce qu’elle considère comme un manque de soutien des figures emblématiques de Marseille issues du sport ou de la musique.

Le coup de gueule d’Apolline de Malherbe

Le 24 novembre, Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône, était invité sur le plateau d’Apolline de Malherbe pour évoquer cette marche blanche. Tout en soulignant l’émotion de la population et l’importance de la présence de chacun, le député a insisté sur le fait que “tout le monde était là”. Mais la journaliste n’a pas tardé à réagir : “Vous dites que tout le monde était là mais où étaient Jul et Soprano ou Redouane Bougheraba ?”, a-t-elle lancé, visiblement irritée par ce qu’elle considère comme un oubli ou un manque d’engagement.

Sur X (anciennement Twitter), elle est allée encore plus loin, citant une liste de personnalités marseillaises qui, selon elle, auraient pu apporter un soutien symbolique fort à la famille Kessaci. Elle a notamment mentionné Jul, Soprano, Zinédine Zidane et Redouane Bougheraba. “Imaginez une seconde s’ils avaient été là, au premier rang, entourant la famille Kessaci. À quel point ç’aurait été fort. Pourquoi ce silence ? Je guette leurs réseaux sociaux, et… rien”, s’est-elle désolée.

Marseille, entre émotion et questionnements

Le coup de gueule de la journaliste relance un débat plus large sur la place des célébrités dans la société et leur rôle dans la mobilisation citoyenne. Si la présence des figures publiques n’est pas obligatoire, leur absence dans des moments symboliques comme celui-ci interroge. Pour les habitants et la famille de Mehdi Kessaci, la marche blanche représente non seulement un hommage mais aussi un acte de solidarité collective face à la violence.

Dans une ville où le sport et la musique occupent une place centrale, la non-participation de certains artistes et sportifs emblématiques a été perçue comme un manque de soutien tangible, renforçant le sentiment d’abandon d’une partie de la population face à la tragédie.

Le rôle des médias dans la mémoire et la mobilisation

Le traitement médiatique du drame par Apolline de Malherbe illustre également la responsabilité des journalistes dans la mise en lumière des faits, mais aussi dans la mobilisation de l’opinion publique. En donnant la parole à Amine Kessaci, elle a permis à la douleur de la famille d’être entendue à l’échelle nationale, tout en questionnant le rôle des personnalités publiques dans des moments de deuil collectif.

Cette approche a suscité un mélange d’émotion et de réflexion : émotion pour la violence subie par Mehdi, réflexion sur l’engagement des stars locales et sur ce que signifie véritablement être solidaire dans une ville comme Marseille, souvent marquée par les inégalités et la criminalité.

Une ville en deuil mais résiliente

Malgré les polémiques, la marche blanche a montré la résilience des Marseillais. Plus de 6 000 citoyens ont défilé pour dire non à la violence et rendre hommage à Mehdi Kessaci. Les visages étaient marqués par la tristesse, mais aussi par la volonté de se tenir ensemble, de montrer que la cité phocéenne ne laisserait pas la peur et la haine dominer.

Dans ce contexte, le message d’Apolline de Malherbe résonne : il ne s’agit pas seulement de critiquer l’absence de certaines célébrités, mais de rappeler que dans les moments de douleur collective, la solidarité se mesure aussi par la visibilité et le soutien public que l’on choisit d’afficher.

Vers une prise de conscience

Le drame Kessaci et la réaction d’Apolline de Malherbe pourraient ainsi devenir un catalyseur pour une prise de conscience plus large. Que ce soit pour les artistes, les sportifs ou les personnalités publiques, il y a une invitation implicite à être présents lorsque des vies sont brisées par la violence. La présence symbolique au premier rang d’une marche blanche, même simple, peut transformer un geste en un acte fort et inspirant.

En attendant, la famille Kessaci continue de vivre un deuil impossible, et la ville de Marseille garde en mémoire le visage de Mehdi, un jeune homme “mort pour rien”. La journaliste, elle, continue de faire ce qu’elle fait le mieux : informer avec rigueur, empathie et, surtout, humanité.


Cette affaire met en lumière plusieurs réalités : la violence qui frappe la jeunesse, le rôle des médias dans le soutien aux familles, et l’influence des figures publiques sur la mobilisation citoyenne. Une leçon cruelle mais nécessaire pour toute une ville, et pour tous ceux qui croient encore que le silence est parfois préférable à l’action.