Ce mardi 25 novembre restera sans doute comme l’une des journées les plus éprouvantes de cette saison de la Star Academy. Alors que les élèves s’apprêtaient à affronter les évaluations de la semaine spéciale « Destin-Lieux », l’atmosphère dans le château était inhabituellement lourde. Chacun savait que cette épreuve particulière pouvait changer radicalement le cours de l’aventure, renforcer une trajectoire ou l’interrompre brutalement. Pour Jeanne, cette journée a pris des allures de véritable montagne émotionnelle, marquée par la déception, le doute, mais aussi par cette pression constante qui pèse sur les épaules des jeunes artistes depuis l’ouverture des portes, le 18 octobre 2025.

En duo avec Léo, elle devait interpréter Arcade de Duncan Laurence, un titre puissant et exigeant, qui demande finesse, technique et une grande maîtrise vocale. Depuis plusieurs jours, les deux académiciens travaillaient d’arrache-pied pour offrir une prestation sincère et pleine d’émotion. Mais une fois devant les professeurs, rien ne s’est passé comme Jeanne l’espérait. Dès les premières notes, elle a senti que sa voix ne répondait pas à son appel. Sa tessiture habituelle semblait soudain inaccessible, comme écrasée par une fatigue qu’elle ne s’expliquait pas totalement. Au moment d’attaquer sa voix de tête, elle a senti le soutien vocal lui échapper, la justesse vaciller, et son assurance fondre sous le regard des professeurs — un regard qui, elle le sait, pèse lourd dans les décisions de la semaine.

À la fin de l’évaluation, alors que les applaudissements polis retentissaient, Jeanne n’a pas cherché à masquer sa frustration. « C’était pas révolutionnaire le chant… Je suis désolée, je n’ai pas de voix », a-t-elle confié, épuisée moralement, consciente d’avoir donné une performance loin de son potentiel. Quelques minutes plus tard, elle expliquait qu’elle n’arrivait plus du tout à utiliser sa voix de tête, une zone pourtant essentielle dans l’interprétation de ce titre emblématique. Le mot « horrible » lui a même échappé pour qualifier sa prestation, un terme sévère, mais révélateur de son état d’esprit.

Léo, son partenaire de duo, n’a pourtant cessé de la rassurer. Lui, de son côté, avait livré une interprétation solide, maîtrisée, saluée par les autres élèves. Malgré cela, il n’a montré aucune amertume, bien au contraire. Il s’est empressé de soutenir Jeanne, rappelant que les duos sont d’abord des aventures humaines avant d’être des performances techniques. Autour d’eux, les autres candidats ont eux aussi tenté de tempérer l’angoisse grandissante de la jeune académicienne, lui rappelant qu’un parcours artistique est jalonné de hauts et de bas, que même les plus grands connaissent des moments de fragilité.

Mais les inquiétudes de Jeanne ne s’arrêtent pas au chant. Plus tôt dans la journée, lors de l’épreuve de danse, elle a eu un léger trou de mémoire — un instant suspendu, de quelques secondes à peine, mais suffisamment visible pour qu’elle en redoute les conséquences. Car à la Star Academy, chaque détail compte. La moindre hésitation peut influencer une nomination, surtout lors d’une semaine spéciale où les exigences sont encore plus élevées que d’habitude.

Cette saison 2025 a déjà été marquée par de nombreux rebondissements et des départs difficiles. Dix-sept candidats avaient franchi les portes du château le 18 octobre, débordant d’énergie et d’espoir. Aujourd’hui, ils ne sont déjà plus que douze en compétition. Medy, Len et Noah ont été éliminés par le public. Emma, quant à elle, a choisi de quitter l’aventure de son propre chef, marquant l’un des moments les plus inattendus de la saison. Léa n’a pas été repêchée par ses camarades, qui lui ont préféré Théo P., un choix qui avait fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux. Et puis il y a eu Victor, sauvé in extremis par le public, une décision qui avait montré une fois de plus l’importance du soutien extérieur dans cette aventure hors du commun.

Dans ce contexte déjà chargé, Jeanne redoute que ses difficultés ne pénalisent Léo, qui a pourtant assuré de manière exemplaire leur duo. Elle répète à qui veut l’entendre que son plus grand regret n’est pas sa propre prestation, mais la crainte d’avoir mis en danger la réussite de son partenaire. Cette sensibilité, cette conscience du collectif, témoigne d’un véritable sens artistique, mais aussi d’une empathie profonde, rare dans l’intensité de la compétition.

Théo P., lui aussi très apprécié dans le château, a tenté de la rassurer à son tour, lui rappelant que les professeurs regardent toujours l’ensemble du parcours et non une seule prestation. Mais Jeanne demeure préoccupée. Elle sait que la technique a une place cruciale dans les évaluations, et elle redoute que ses failles du jour ne pèsent lourdement sur son classement.

Si cette journée restera mémorable pour Jeanne, c’est aussi parce qu’elle révèle, mieux que n’importe quelle autre, la pression immense qui accompagne l’aventure Star Academy. Entre espoir, fatigue, exigences artistiques et émotions décuplées, les élèves avancent chaque semaine sur un fil, oscillant entre confiance et doute. Et ce mardi, pour Jeanne, le fil a semblé particulièrement fragile. Pourtant, comme souvent dans cette émission, une chute peut aussi devenir le début d’un envol.