Kad Merad : le dernier éclat de rire de son père, un souvenir qui ne le quitte plus

Il a rigolé, juste avant de mourir" : Kad Merad, les derniers instants  surprenants de son père Rémy Merad - Public

Invité dans Legend, le podcast intime et sans filtre animé par Guillaume Pley, Kad Merad a accepté de se livrer comme rarement. Derrière son humour devenu incontournable et son image de comédien populaire, l’acteur a dévoilé un pan profondément personnel de son histoire : le dernier jour de son père, Rémy Merad, disparu en octobre 2021.

Quatre années ont passé, mais le souvenir de ce moment reste d’une netteté bouleversante. Kad l’affirme : rien ne s’est estompé, ni les sensations, ni les images, ni l’émotion. Et c’est dans la douceur de cette conversation captée par le podcast que l’acteur est revenu sur cette dernière journée, à la fois simple, tendre et marquée par un éclat de rire inattendu — un rire qui continue de l’accompagner encore aujourd’hui.


Un père discret, une disparition douloureuse

Rémy Merad s’est éteint à Beauvoisin, dans le Gard, où il vivait depuis de nombreuses années. Atteint d’une maladie, il laisse derrière lui trois enfants, dont Kad, devenu l’un des artistes les plus aimés du cinéma et de la télévision française.

Si Kad Merad reste généralement pudique sur sa vie privée, il a choisi, au micro de Guillaume Pley, d’ouvrir une parenthèse intime. Sans pathos mais avec une sincérité désarmante, il a rappelé combien son père, homme discret, faisait partie des fondations les plus solides de son existence.

C’est avec calme et émotion contenue que l’acteur raconte comment, malgré la maladie, il n’imaginait pas que l’heure de l’adieu arrivait si vite.


Une dernière conversation sans adieu

Le dernier contact entre Kad et son père a eu lieu la veille de sa mort. Une journée particulière : c’était l’anniversaire de Rémy. L’acteur, en plein tournage de La Flamme, est alors dans la peau de Patoche, personnage loufoque devenu culte pour son absurdité et son énergie « too much ».

Quand son téléphone sonne, Kad décroche en Facetime sans réfléchir. Il ne prend même pas le temps d’enlever la perruque, le costume ou la gestuelle ridicule du rôle. Ainsi grimé, hilare, il apparaît à l’écran devant son père.

« La dernière fois que j’ai vu mon père, j’étais en Patoche. C’est la dernière image qu’il a eue de moi », raconte Kad avec un mélange d’amusement et de gravité. Une situation improbable, presque surréaliste, mais qui, de son propre aveu, constitue aujourd’hui un symbole fort de sa vie : celle d’un homme qui a toujours cherché à faire rire, même sans le vouloir.

Il ne sait pas alors que cette conversation sera la dernière. Tout lui semble normal. Ils échangent simplement quelques mots, quelques phrases essentielles, comme seuls les pères et les fils peuvent le faire lorsqu’ils s’aiment sans forcément se l’avouer trop souvent.

Kad se souvient : « Moi, je ne sais pas qu’il va partir dans la nuit ensuite. On a eu le temps de se dire “je t’aime”, et j’étais en Patoche. Je me suis dit : c’est le symbole de ma vie ».

"Il a rigolé, juste avant de mourir" : Kad Merad, les derniers instants  surprenants de son père Rémy Merad - Public


Le dernier rire d’un père

Ce que Kad n’oubliera jamais, c’est la réaction de son père. En découvrant son fils déguisé en ce personnage improbable, Rémy éclate de rire. Un rire sincère, franc, libéré, comme ceux qui appartiennent à des instants où l’on ne joue pas.

Cet éclat devient alors la dernière trace, la dernière émotion partagée. Un rire qui, pour Kad, dépasse l’anecdote. C’est presque une bénédiction, un cadeau final.

« Il a ri. Juste avant de partir. C’est fou, mais ça me suit encore aujourd’hui », confie-t-il avec une délicatesse bouleversante.

Cet instant suspendu, à la lisière entre le comique et le tragique, entre la vie qui continue sur un plateau de tournage et la mort qui s’apprête à frapper, résume d’une manière presque poétique l’existence de l’acteur : un mélange d’humour, de fragilité et d’humanité.


Quand l’humour devient un langage d’amour

Pour Kad Merad, ce dernier rire n’est pas simplement un souvenir. C’est un héritage. Une façon pour son père de lui dire, une dernière fois, qu’il comprenait ce fils qui a fait de la comédie sa voie, que la légèreté peut être un refuge, et que l’on peut affronter l’essentiel sans solennité excessive.

Il y a dans cette anecdote une symbolique forte : celle de la puissance du rire au cœur même de la vie et de la mort.

L’acteur l’explique avec pudeur : ce moment l’a transformé, ou plutôt l’a recentré. Il lui rappelle, chaque fois qu’il remonte sur scène ou qu’il se retrouve derrière une caméra, pourquoi il fait ce métier. Faire rire, c’est créer des instants qui résistent au temps. Des instants qui restent.

Et celui-ci, le dernier qu’il partage avec son père, est devenu l’un des plus précieux.


Un témoignage qui résonne au-delà de l’intime

En racontant cette histoire sur le podcast Legend, Kad Merad ne cherche pas à susciter la compassion ; il offre un témoignage universel. Celui du lien, fragile et indestructible à la fois, qui unit un parent et son enfant. Celui de ces moments simples — parfois absurdes — qui prennent, avec le recul, une place gigantesque dans la mémoire.

Son récit touche parce qu’il dit la vérité des émotions humaines : on ne sait jamais quand on vit un dernier moment, et pourtant, on y met spontanément l’essentiel.


Un éclat de rire qui accompagne la vie

Aujourd’hui encore, ce rire continue de résonner dans la vie de Kad Merad. Il l’accompagne sur les tournages, sur scène, et même dans les zones de doute. C’est un repère, une façon de se souvenir d’où il vient, et de ceux qui l’ont encouragé, même discrètement, à suivre son chemin.

Ce souvenir, inattendu et lumineux, est devenu un talisman. Une manière d’aborder l’existence avec la même philosophie que son père a semblé adopter jusque dans ses derniers instants : on peut tout traverser avec un peu d’amour et un éclat de rire.