Dernier moment de Bébert – Le chanteur des Forbans est mort dans un silence glaçant.

Dans l’univers bruyant du show-business, rares sont ceux qui réussissent à maintenir une discrétion absolue jusqu’à leur dernier souffle. Albert Béber Kassabi, le chanteur charismatique du groupe Les Forbans, en fait partie. Sa disparition, le 25 novembre 2025, a secoué la France entière, mais dans le silence le plus complet, fidèle à lui-même.

Pendant plus de deux décennies, il avait disparu des caméras, loin de l’agitation médiatique. Il ne cherchait plus la gloire, ne voulait plus être l’objet des flashs, et pourtant, il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire musicale de son époque. Ce n’était pas un adieu grandiose. Pas de cérémonie en grandes pompes, pas de dernier hommage à la hauteur de son passé lumineux. Albert Béber Kassabi s’en est allé discrètement, dans un silence presque céleste, dans un établissement de soins aux environs de Paris.

À son apogée, Béber a fait danser la France entière avec des tubes tels que “Chante”, et son sourire inoubliable est resté gravé dans les mémoires des fans. Mais le temps a fait son œuvre, et bien que sa popularité ait décliné à la fin des années 80, il n’a jamais cessé de se produire, animant des événements locaux, parfois même dans des maisons de retraite. Béber restait fidèle à ses racines, à son public, même lorsque l’industrie musicale l’avait presque oublié.

Une Vie de Contraste

Né à Tunis en 1962, Béber, de son vrai nom Albert Kassabi, a grandi dans un milieu modeste. Émigrant avec sa famille en France, il découvre très tôt la musique rock et se passionne pour la scène. En 1978, il fonde les Forbans, un groupe de rock rétro aux influences des années 50. Le groupe, composé de jeunes musiciens à l’énergie débordante, devient rapidement un phénomène en France.

Le succès arrive en 1982 avec le tube “Chante”. Ce morceau devient l’hymne d’une génération, porté par la voix charismatique de Béber, et le groupe fait une entrée fracassante dans l’univers musical français. De 1982 à 1986, les Forbans enchaînent les tubes, et Béber, avec son sourire éclatant, incarne l’âme du groupe. Il devient un véritable symbole des années 80, une époque où la musique était joyeuse, légère et pleine de vie.

Mais la gloire ne dure pas éternellement. À la fin des années 80, les tendances musicales changent et le style rétro des Forbans devient de plus en plus démodé. Malgré cela, Béber ne se laisse pas abattre. Il continue à se produire, dans des conditions parfois difficiles, refusant de se laisser engloutir par l’oubli.

Un Sacrifice Personnel

Les années 90 marquent un tournant. Si le groupe reste fidèle à sa mission de divertir et de transmettre de l’énergie positive, les concerts commencent à se faire plus rares. Béber, dont la popularité décline lentement, doit faire face à la réalité : son nom n’attire plus les foules comme avant. Les annulations de concerts deviennent plus fréquentes, et le groupe commence à disparaître des radars médiatiques.

Dans une interview de 1995, Béber confie une phrase révélatrice : “J’ai donné toute mon énergie à la scène et parfois j’ai oublié d’exister ailleurs.” Cette déclaration laisse entrevoir un homme marqué par la solitude et un sentiment de regret d’avoir consacré sa vie à la musique au détriment de sa vie personnelle. Mais Béber ne se laisse pas aller à la dépression. Il choisit de se réinventer. Il se forme au métier de menuisier et travaille avec passion dans son atelier, loin des projecteurs.

Le défi ne s’arrête pas là. En 2007, un projet d’album hommage tombe à l’eau faute de financement. La presse, pourtant enthousiaste à ses débuts, le relègue désormais à un statut de groupe culte. Béber, digne jusqu’à la fin, se résout à vivre dans l’ombre, malgré les propositions de revivre ses anciens succès. Il se fait discret et refuse de se laisser tenter par les nostalgies qui entourent son nom.

Le Poids de la Solitude et de la Maladie

En 2014, le décès de sa mère marque un tournant dans la vie de Béber. Ce drame personnel accentue son isolement. La fatigue le ronge et il commence à annuler des concerts sans faire de bruit. L’homme exubérant de jadis se fait de plus en plus rare. Ses rares apparitions publiques sont accueillies dans une atmosphère mélancolique, et il devient de plus en plus difficile pour ses proches et ses fans de le retrouver.

L’artiste qui avait illuminé les scènes avec sa vitalité n’avait plus qu’un souvenir lointain dans les esprits. De 2015 à 2022, les articles sur sa santé se font plus sporadiques, la rumeur d’une maladie longue et silencieuse circulant parmi ses proches. Béber choisit de vivre ses dernières années dans une discrétion totale, entouré de sa famille et de ses amis intimes, mais refusant d’attirer l’attention sur son état de santé. Un choix que l’artiste faisait depuis des années : “Je vais bien un jour à la fois,” disait-il, dans une sagesse qu’il avait acquise au fil du temps.

Un Dernier Souffle Discret

Le 25 novembre 2025, la nouvelle de sa disparition fait l’effet d’un choc. Le monde du spectacle a perdu une figure emblématique des années 80, mais la presse n’a pas eu le temps de s’y préparer. Aucun communiqué de presse annoncé, seulement une discrète annonce quelques heures après sa mort. Béber Kassabi, l’homme de la scène, l’artiste sans scandale, l’homme sans excès, est parti dans une discrétion totale.

Ce dernier acte, son ultime retrait, symbolise parfaitement ce qu’il a toujours incarné : une vie simple, sans fioritures, mais pleine de passion. Il n’a pas laissé de fortune colossale, mais il a légué une mémoire collective, une trace dans les cœurs des Français.

Au moment de son départ, Béber a quitté ce monde dans la tranquillité, sans clameur, comme il avait vécu : discrètement, fidèlement à lui-même, une dernière fois fidèle à la scène et à ses fans. Et même si aujourd’hui il n’est plus parmi nous, son héritage ne s’effacera jamais. Le sourire de Béber Kassabi, les chansons des Forbans, et cette énergie contagieuse continueront à vivre dans les cœurs des anciens fans et des nouvelles générations qui redécouvriront sa musique.

Son dernier vœu a été respecté : “Gardez les chansons, mais laissez-moi partir tranquille.” Et c’est exactement ce qu’il a eu. Une sortie discrète, un dernier acte d’humilité d’un homme qui, malgré la célébrité, n’a jamais cessé d’être fidèle à lui-même.