« Un an… en échange du droit à l’héritage ! » La jeune domestique est stupéfaite par l’exigence du noble mourant.
il me reste 1 an à vivre épousez-moi donnez-moi une héritier et tout ceci sera à vous ceci n’est pas une demande en mariage c’est une contrat de désespoir en mille-huit-cent-quatre-vingt en Guadeloupe postabolition une compte béquet l’homme le plus riche de l’île fait cette offre impossible à la seule femme capable de sauver son héritage Clémence une couturière noire fille d’affranchie il a besoin d’un ventre ce qu’il ne sait pas c’est qu’il finira par découvrir une esprit ceci est l’une de ces histoires à ne pas oublier
abonnez-vous et commentez d’où vous regardez cet accord impossible être scellé notre histoire commence par une son le son rythmé de l’aiguille de Clémence perçant le lin rugueux une son qui parvient à peine à étouffer l’autre cadence la touche sèche et profonde qui vient du grabat dans le coin de l’humble case entorchie nous sommes à Lens clair une village accroché au bord de la mer où l’odeur de sel et de poisson séché se mêle à la poussière Clémence 20 ans à peine fille d’affranchie porte sur ses épaules la dignité de celle qui ne possède rien d’autre que son talent et son nom
ses doigts agiles et précis sont la seule barrière entre elle et la misère absolue causant des reprises pour les dames de la ville mais le fil s’épuise dans le coin tante Adeline la femme qui l’a élevé se consume la maladie des poumons n’a pas de nom précis mais elle a une prix une prix mesuré en flacon de remède que Clémence ne peut plus acheter le soleil de fin d’après-midi entre par les fentes des planches mal jointes découpant des rais de lumière dorée dans la pénombre la chaleur est étouffante collante imprégnée de l’odeur des tisanes refroidies et de la sueur

Clémence tire l’aiguille la fait glisser dans le tissu avec une régularité mécanique chaque point est une prière silencieuse une petite victoire contre le temps qui rampe à l’intérieur de la maison apportant avec lui l’odeur de la maladie et du désespoir elle ne lève pas les yeux si elle lève les yeux elle verra le visage émaillé d’Adeline la peau grise les lèvres bleues si elle lève les yeux elle devra affronter la vérité qu’elle refuse depuis des semaines le temps est compté la tou reprend plus violente cette fois une spasme
terrible qui secoue le corps frais de la vieille femme Clémence pose son ouvrage et se lève d’un bon elle s’agenouille près du grabat glisse une bras sous les épaules osseuses aide Adeline à s’asseoir le mouchoir que tante presse contre sa bouche est déjà taché de rouge sombre Clémence détourne le regard elle ne peut pas se permettre de pleurer pas maintenant elle murmure des mots doux en créole des mots que sa tante lui murmurait autrefois quand elle était enfant et qu’elle avait peur de l’orage c’est pas grave tantine c’est pas grave ce n’est pas grave mais c’est grave
terriblement grave la crise passe Adeline retombe sur le grabat épuisé le souffle court et sifflant Clémence lui essuie le front avec une linge humide l’eau de la bassine est tiède presque chaude il faudrait aller au puits mais elle n’a pas le courage de laisser tante seule même pour quelques minutes dehors on entend les cris des enfants qui jouent le rire d’une voisine le muglement d’une vache quelque part dans le Morne la vie continue indifférente à leur agonie privée Clémence retourne à son ouvrage ses doigts reprennent leur danse mécanique
mais son esprit est ailleurs elle calcule encore et encore le docteur t’avanier a été clair sans les remèdes tante Adeline ne passerait pas le mois les remèdes coûtent 3 francs 3 francs une fortune elle gagne à peine une0 sous par jour avec ses travaux de couture et encore quand il y a du travail à ce rythme elle n’aura jamais assez jamais la panique monte en elle une vague froide qui lui sert la gorge elle pique son doigt pousse une petit cri de douleur une goutte de sang perle sur sa peau brune elle la regarde fascinée et horrifiée
c’est si facile de saigner si facile de mourir elle porte son doigt à sa bouche suce le sang le goût métallique lui rappelle le mouchoir de tante elle ferme les yeux inspire profondément non elle ne peut pas s’effondrer elle est tout ce qui reste à Adeline elle doit tenir la nuit tombe Clémence allume la lampe à huile une petite flamme tremblante qui projette des ombres dansantes sur les murs de terre elle prépare une soupe claire avec les restes de légumes et une peu de morue salée Adeline mange à peine 2 ou 3 cuillères avant de repousser le bol
Clémence insiste mais la vieille femme secoue la tête garde ça pour toi ti chouchou murmure tel d’une voix roque tu as besoin de force Clémence ne répond pas elle finit la soupe en silence sans goût sans plaisir c’est du combustible rien de plus quand elle a fini elle range les bols éteint la lampe pour économiser l’huile et s’allonge sur sa natte même le sol dans le noir elle écoute la respiration sifflante d’Adeline chaque inspiration est une lutte chaque expiration une petite mort Clémence fixe le plafond invisible quelque part dans la nuit
une chien aboie le vent fait craquer les planches et dans son cœur une prière monte désespérée et muette bon Dieu si ou katan moen bye moen en solution bon Dieu si tu m’entends donne-moi une solution n’importe laquelle elle ne sait pas encore que demain une carrosse viendra et que la solution qu’elle appelle de ses vœux aura le goût amer du sacrifice loin de l’odeur de sel dans les mornes là où l’air se fait plus rare et plus frais se dresse l’habitation valtaire le monde ici est autre le silence y est pesant rompu

seulement par le tic-tac d’une horloge à pendule dans la grande case l’air sent la cire d’abeille le bois noble et le silence des générations c’est le domaine du comte Auguste de Walter une béquet une homme de 42 ans dont la peau porte déjà la teinte jaunâtre de la mort qui vient Auguste est assis dans son bureau une vaste espace sombre au mur tapissé de livres reliés en cuir derrière lui une fenêtre donne sur les champs de Cannes à sucre qui s’étendent ta perte de vue ondulant sous le vent comme une mer verte et dorée mais il ne regarde pas les champs
ses yeux sont fixés sur les registres comptables étalés devant lui des colonnes de chiffres des noms des dates sa vie entière réduite à des nombres et de l’encre noire le docteur tavanier a été clair le foie ne tiendra pas plus d’un an peut-être moins Auguste ne craint pas la mort pour elle-même il a vécu sa vie avec une certaine décence à traiter ses ouvriers avec plus de justice que la plupart des planteurs il n’a pas peur du jugement divin ce qu’il craint c’est-ce qui viendra après son héritage construit par des générations de Walter est au bord du gouffre sans héritier direct tout ira à son cousin
Rodolphe de Walter une homme cruel une vautour patient noyé dans les dettes de jeux et de femmes Rodolphe liquidera la plantation vendra les terres morceaux par morceaux chassera les ouvriers comme du bétail tout ce pourquoi Auguste a vécu tout ce que son père et son grand-père ont construit sera détruit en quelques années Auguste ferme les registres avec une geste sec il se lève marche vers la fenêtre dehors les ouvriers rentrent des champs des silhouettes courbées par le travail il les connaît presque tous par leur nom leurs enfants sont nés sur ces terres
leurs parents aussi à l’époque où ils étaient esclaves la liberté est venue en mille-huit-cent-quarante-huit mais elle n’a pas apporté la prospérité ces gens dépendent encore de la plantation pour survivre et si Rodolphe prend le contrôle Auguste sert les points il ne peut pas laisser cela arriver il ne le laissera pas mais que peut-il faire il est mourant célibataire sans enfant il n’a pas le temps de courtiser une femme de son rang d’attendre des mois de négociation familiale une mariage convenable une grossesse hypothétique il n’a pas le temps
l’horloge sonne 6 coups le son résonne dans le silence comme une glas Auguste retourne à son bureau se laisse tomber dans son fauteuil il pose sa tête dans ses mains il est épuisé pas seulement physiquement mais dans son âme il a l’impression d’être déjà une fantôme errant dans une maison qui lui survit c’est alors que l’idée vient une idée terrible et pratique née du désespoir et de la logique froide s’il n’a pas le temps pour une mariage conventionnel il faut qu’il trouve une autre voix il a besoin d’un enfant une héritier légitime
peu importe le nom de la mère peu importe son rang ce qui compte c’est le sang valter dans les veines de l’enfant et pour cela il a besoin d’une femme qui acceptera une arrangement pragmatique une femme qui n’a rien à perdre une femme qui a besoin d’argent au point d’accepter l’inacceptable Auguste se redresse son esprit si embrumé par la douleur et la fatigue il y a une instant se met soudain à fonctionner avec une clarté effrayante il a vu il y a quelques mois une jeune femme au marché de point à pitre une couturière
il avait commandé une chemise par l’intermédiaire de madame Éléonore sa gouvernante la jeune femme était venue la livrer elle-même il se souvient de ses mains fines et habiles il se souvient de ses yeux intelligents et fiers malgré la modestie de sa mise une fille d’affranchie avait dit Éléonore orpheline élevée par une vieille femme malade pauvre désespérément pauvre Auguste ouvre une tiroir en sort une feuille de papier il trempe sa plume dans l’encrier et se met à écrire ce n’est pas une lettre une contrat
les termes sont simples brutaux dans leur honnêteté mariage une enfant en échange elle aura tout la fortune la propriété une titre elle sera contesse même si ce titre ne lui survivra que quelques mois il relit ce qu’il a écrit c’est immoral c’est scandaleux c’est la chose la plus cynique qu’il ait jamais faite mais c’est aussi peut-être la seule chose juste il lui offre une vie qu’elle n’aurait jamais eu autrement et en retour elle lui donne ce que personne d’autre ne peut lui donner une avenir pour son héritage
Auguste plie le papier le glisse dans une enveloppe il sonne la cloche quelques instants plus tard Sébastien le contremaître entre dans le bureau maître trouve-moi l’adresse de la couturière celle qui a livré ma chemise il y a quelques mois Clémence je crois envoie la carrosse demain matin dis-lui que j’ai une travail pour elle Sébastien fronce les sourcils surpris mais il hoche la tête bien maître quand l’homme sort Auguste reste seul dans le silence l’horloge continue son tic-tac implacable il regarde l’enveloppe sur son bureau
il sait qu’il est en train de franchir une ligne il sait que ce qu’il s’apprête à faire choquera tout le monde sa famille ses pères peut-être même Dieu lui-même mais il n’a plus le choix le temps lui a retiré le luxe de la morale conventionnelle il ne lui reste que l’essentiel sauver ce qui peut l’être et si pour cela il doit vendre son âme qu’il en soit ainsi dehors la nuit tombe sur les mornes les lumières s’éteignent dans les cases des ouvriers le vent souffle dans les cannes une murmure infini et dans la grande case une homme mourant fait une pari avec le destin
une pari dont il ignore encore qu’il ne gagnera pas seulement une héritier il gagnera bien plus et il le paiera de sa vie la convocation arrive comme une coup de tonnerre par jour sans nuage une carrosse de l’habitation valtaire s’arrête devant la case de Clémence l’air à lance claire se fige les voisines sortent sur leur pas de porte les enfants arrêtent leur jeu on murmure on spécule pourquoi le compte envoie-t-il sa voiture chercher une simple couturière Clémence enfile sa meilleure robe celle qu’elle porte pour la messe du dimanche le tissu est propre mais usé repris au coude
elle attache son Madras avec soin cache ses cheveux crépus comme il se doit pour une femme respectable ses mains tremblent elle ne sait pas pourquoi on la convoque mais quand une béquet appelle on obéit c’est la loi non écrite de l’île le trajet jusqu’au mort ne lui paraît interminable la carrosse caote sur le chemin de terre par la fenêtre elle voit le paysage changer les cases misérables cèdent de la place au champ de Cannes puis au jardin soigné aux allées bordées de palmiers l’air lui-même semble différent ici plus frais parfumé de fleurs qu’elle ne connaît pas
c’est une autre monde une monde où elle n’a pas sa place la grande case apparaît au détour du chemin Clémence retient son souffle c’est immense blanc comme une temple avec ses colonnes et ses balcon de fer forgé elle se sent minuscule une fourmi devant une Palais le cocher l’aide à descendre ses pieds touchent le sol pavé chaque pas résonne madame Éléonore la gouvernante l’attend sur le perron son visage est sévère impénétrable le maître vous attend dans son bureau suivez-moi Clémence traverse le hall le sol est en marbre ses pieds nus dans ses sandales usées
laissent des traces de poussière elle a honte elle fixe le dos droit d’Éléonore essaie de marcher avec dignité mais chaque meuble chaque tableau chaque lustre lui rappelle qu’elle est une intruse le bureau est vaste sombre tapissé de livres l’odeur de cuir et de tabac froid derrière une large bureau d’acajou une homme est assis le compte Auguste de Walter Clémence l’a déjà-vu de loin lors des possessions religieuses mais de près elle voit la valeur de sa peau les cernes sous ses yeux la maigreur de ses mains c’est une homme qui se meurt il ne lui dit pas de s’asseoir
il l’étudie en silence comme on étudie une cheval au marché Clémence serre les points elle soutient son regard elle ne baissera pas les yeux pas devant lui pas devant personne vous savez lire demande-t-il soudain la question la prend au dépourvu oui maître écrire oui il hoche la tête comme si cela confirmait quelque chose puis il se lève contourne le bureau s’approche d’elle il est plus grand qu’elle ne le pensait ses yeux sont gris froid mais pas cruel juste vide j’ai une proposition à vous faire mademoiselle Clémence
une proposition qui vous choquera mais je vous demande de l’écouter jusqu’au bout avant de répondre Clémence hoche la tête la gorge serrée Auguste retourne à son bureau sort une enveloppe la pose devant elle je suis mourant le docteur tavanier m’a donné une an peut-être moins je n’ai pas d’enfant sans héritier direct mon cousin Rodolphe héritera de tout cet homme est une parasite une joueur une ivrogne il vendra cette plantation morceau par morceau et jettera mes ouvriers à la rue je ne peux pas laisser cela arriver
il la regarde droit dans les yeux j’ai besoin d’un enfant une héritier légitime et j’ai besoin que cet enfant naisse rapidement Clémence sent le sol se dérober sous ses pieds elle comprend avant même qu’il ne prononce les mots je vous propose une contrat épousez-moi donnez-moi une fils en échange vous aurez tout la propriété la fortune le titre vous serez comtesse de Walter vous et votre enfant serez à l’abri pour le reste de vos vies le silence qui suit est assourdissant Clémence entend son propre cœur battre dans ses oreilles elle entend le tic-tac de l’horloge
elle entend le vent dans les cannes au loin vous vous voulez m’acheter ce n’est pas une question c’est une constatation Auguste ne nie pas je vous offre une échange honnête vous avez quelque chose dont j’ai besoin j’ai quelque chose dont vous avez besoin Clémence sent la colère monter en elle une vague brûlante qui lui coupe le souffle vous me prenez pour une putain Auguste ne signe pas non je vous prends pour une femme intelligente une femme qui sait compter combien gagnez-vous par jour avec votre couture une0 sous une5
votre tante est malade les remèdes coûtent cher combien de temps avant qu’elle ne meurt faute de soins chaque mot est une coup de couteau parce que c’est vrai tout est vrai je ne vous demande pas de m’aimer je ne vous demande même pas de me respecter je vous demande de réfléchir Clémence recule d’un pas elle a l’impression que les murs se referment sur elle cette pièce cette maison cet homme tout l’étouffe elle doit partir maintenant je je dois y réfléchir Auguste hoche la tête vous avez 3 jours ensuite je chercherai ailleurs Clémence tourne les talons et sort elle traverse le hall en courant presque
descend les marches du péron le cocher la regarde surpris mais il ne dit rien il la ramène à lance claire dans une silence de plomb quand la carrosse s’arrête devant sa case les voisines sont toujours là les yeux avides de nouvelles Clémence descend marche droit vers sa porte elle ne les regarde pas elle ne peut pas si elle les regarde elle s’effondrera elle entre dans la case referme la porte si ados dans le coin tante Adeline dort le souffle court et sifflant Clémence glisse lentement le long de la porte
jusqu’à s’asseoir par terre elle enfouit son visage dans ses mains et pour la uneère fois depuis des années elle pleure 3 jours passent comme une cauchemar réveillé Clémence coude nourrit les poules va au puits prépare les tisanes d’Adeline elle fait tout mécaniquement comme une automate son esprit est ailleurs prisonnier de cette proposition obsène qui tourne en boucle dans sa tête épousez-moi donnez-moi une fils vous aurez tout elle essaie de se convaincre qu’elle peut refuser elle a sa dignité elle a son honneur elle est une femme libre fille d’affranchie
ses parents ont acheté leur liberté avec leur sang et leur sueur elle ne se vendra pas elle ne peut pas mais chaque fois qu’elle regarde Adeline la résolution vacille la vieille femme maigrit à vue d’œil sa peau se tend sur ses os ses yeux se creusent la toux ne s’arrête plus et Clémence n’a plus d’argent pour les remèdes plus rien le docteur tavanier est venu la veille il a secoué la tête sans les médicaments je ne peux rien faire je suis désolé la 3e nuit Clémence ne dort pas elle reste assise près du grabat écoute la respiration d’Adeline chaque souffle est une bataille
combien de batailles lui restent-ils vers minuit le silence tombe une silence total terrible Clémence se lève d’un bon le cœur battant tantine pas de réponse elle s’agenouille pose sa main sur la poitrine de la vieille femme le cœur bat encore faiblement mais il bat Adeline ouvre les yeux sourit une sourire triste résigné ne pleure pas p’tit chouchou c’est l’ordre des choses non Clémence serre la main osseuse dans les siennes non je ne te laisserai pas partir Adeline tous une spasme qui secoue tout son corps quand elle retire le mouchoir de sa bouche
il est trempé de sang du sang frais rouge vif trop de sang Clémence sans la panique l’envahir ce n’est plus une question de jour c’est une question d’heure si elle ne fait rien Adeline mourra avant l’aube elle se lève sort de la case en courant la nuit est noire sans lune elle trébuche sur le chemin se rattrape continue elle court jusqu’à la maison du docteur tavanier frappe à sa porte comme une folle le médecin ouvre en chemise de nuit une bougie à la main s’il vous plaît docteur ma tante elle saigne beaucoup il soupire attrape sa sacoche il retourne à la case
le docteur examine Adeline écoute ses poumons prend son poux puis il se tourne vers Clémence et dans ses yeux elle lit la vérité je peux la soulager mais sans les remèdes il laisse la phrase en suspens Clémence serre les points combien 3 francs 3 francs une fortune elle n’a pas 3 francs elle ne les aura jamais le docteur range ses instruments je repasserai demain c’est une formule de politesse ils savent tous les 2 qu’il ne repassera que pour constater le décès quand il part Clémence reste seule avec Adeline
la vieille femme dort apaisée par une peu de l’eau d’homme que le docteur lui a laissé Clémence s’assoit par terre les genoux contre la poitrine elle regarde ses mains des mains de couturière des mains qui ne valent rien sur le marché de la vie mais elle a autre chose quelque chose qu’un homme puissant veut son corps son ventre l’idée la révulse mais la révolution ne sauve pas les vies l’honneur ne paie pas les médecins la dignité ne ressuscite pas les morts elle se lève sort de la case le ciel commence à pas lire à l’est l’aube arrive
et avec elle sa décision elle n’a plus le choix elle n’a peut-être jamais eu le choix à 8h du matin Clémence remonte le chemin vers l’habitation valter cette fois elle marche pas de carrosse elle fait le trajet à pied sous le soleil déjà brûlant ses pieds soulèvent la poussière sa robe colle à son dos mais elle marche la tête haute quand elle arrive à la grande case madame Éléonore l’a fait entrer sans une mot Auguste l’attend dans son bureau il ne sourit pas il sait déjà ce qu’elle va dire j’accepte sa voix est ferme mais j’ai des conditions
Auguste hausse une sourcil lesquels vous enverrez le docteur tavanier chez ma tante immédiatement avec tous les remèdes nécessaires vous payez ses soins jusqu’à la fin de sa vie accordez quoi d’autre Clémence hésite puis elle dit d’une voix qu’elle veut t’assurer je veux accès à votre bibliothèque le silence qui suit est absolu Auguste la regarde vraiment la regarde pour la uneère fois quelque chose change dans ses yeux de la surprise du respect peut-être pourquoi parce que vous m’achetez mon corps mais mon esprit m’appartient et je veux le nourrir Auguste se lève fait le tour du bureau lui tend la main
marché conclu Clémence regarde cette main tendue main blanche main de béquet main qui scelle son destin elle l’apprend et à cet instant elle sait qu’elle vient de franchir une ligne qu’elle ne pourra jamais retraverser le mariage a lieu 3 jours plus tard pas de fleurs pas de musique juste la petite chapelle saint-michel et le père Mathieu qui récitent les vœux d’une voix monocorde Sébastien et madame Éléonore servent de témoin raide les yeux fixés au sol Clémence porte une robe blanche trop grande ajustée avec des épingles le tissu sent la naftaline ce n’est pas sa robe
ce n’est pas son mariage c’est une contrat devant Dieu oui dit Auguste oui dit Clémence les mots sonnent creux quand le prêtre prononce vous êtes mari et femme personne n’applaudit Auguste glisse une anneau d’or à son doigt lourd froid le trajet vers l’habitation se fait en silence par la fenêtre Clémence voit les ouvriers lever la tête certains la reconnaissent la surprise la désapprobation une négresse qui épouse une béquet scandale à la grande case madame Éléonore l’attend votre chambre est prête madame la comtesse
le titre sonne faux la chambre est immense lit à baldakin rideau de dentelle plus grand que toute sa vie d’avant le maître viendra vous voir ce soir dit Éléonore avant de sortir Clémence s’assoit sur le lit trop doux elle se lève marche jusqu’à la fenêtre le soleil descend elle pense à tante Adeline les remèdes sont arrivés la vieille femme vivra le prix était son corps échange honnête se dit-elle mais pourquoi cette impression d’avoir vendu son âme la nuit tombe on frappe Auguste entre robe de chambre sombre il reste près de la porte je
je veux que vous sachiez que je ne prendrai aucun plaisir à ceci c’est une nécessité rien de plus elle hoche la tête incapable de parler il s’approche elle ferme les yeux ses mains sur ses épaules maladroite il dénoue les lacets le tissu glisse elle tremble de honte de honte pardonnez-moi murmure til dans le noir ils accomplissent l’acte qui scelle leur contrat rapide clinique quand c’est fini ils se rhabillent bonne nuit ils sortent Clémence fixe le plafond écoute ses pas s’éloigner et puis le silence elle enfouit son visage dans l’oreiller pleure
les jours suivants s’installent dans une routine Auguste vient chaque soir accomplit son devoir murmure pardonnez-moi s’en va Clémence air dans la grande case comme une fantôme les domestiques baissent les yeux elle est la comtesse mais elle est seule au 5e jour quelque chose casse Clémence descend pour le petit-déjeuner madame Éléonore a disposé une service en porcelaine tasse soucoupe théière Clémence s’assoit verse le thé sa main tremble la tasse glisse se fracasse sur le sol de marbre le bruit résonne comme une coup de feu
et Léonore accourt madame Clémence regarde les morceaux de porcelaine des éclats blancs sur le marbre noir elle voudrait crier elle voudrait tout casser mais elle reste-là figée regardant ce qu’elle a détruit ce n’est rien dit Éléonore sèche elle appelle une domestique pour nettoyer mais c’est tout c’est tout ce qui reste du contrôle de Clémence des morceaux cassés ce soir-là quand Auguste vient elle ne pleure pas elle fixe le mur quand il sort elle reste éveillée les yeux ouverts dans le noir elle compte les heures une deux-trois combien avant de devenir folle
le lendemain Éléonore frappe à sa porte le maître dit que vous avez accès à tous les livres la bibliothèque est en bas je peux vous montrer Clémence la suit couloir escalier une porte de chaîne Éléonore l’ouvre Clémence entre et retient son souffle des livres elle est partout du sol au plafond l’odeur du cuir et du papier ancien elle avance lentement touche les reliures philosophie poésie histoire science elle prend une volume Camon les lusiades elle ouvre le livre les premiers verres la beauté des mots la frappe comme une gifle elle s’assoit près de la fenêtre
lit uneh deux-trois oublie le temps oublie où elle est oublie qui elle est devenue ici dans cette bibliothèque elle respire pour la uneère fois depuis le mariage elle n’a pas envie de pleurer elle a envie de lire de dévorer d’apprendre Auguste lui a acheté son corps mais ici dans ses pages son esprit lui appartient encore elle referme le livre regarde par la fenêtre les champs de Cannes ondules sous le vent elle pose sa main sur le volume de camoin merci murmure tel pas à Auguste au livre à ce refuge improbable elle ne sait pas encore que c’est ici dans cette bibliothèque qu’Auguste
la verra vraiment pour la uneère fois elle ne sait pas encore que tout va changer les jours prennent une nouveau rythme chaque matin après le déjeuner Clémence se réfugie dans la bibliothèque elle dévore les livres Voltaire Rousseau des traités d’agriculture le monde s’ouvre devant elle une après-midi elle est plongée dans une ouvrage de philosophie quand la porte s’ouvre Auguste se tient sur le seuil il la regarde surpris puis son regard tombe sur le livre qu’elle tient épique tête Clémence referme le livre mal à l’aise oui Auguste entre s’approche il prend le livre
lit le passage qu’elle étudiait du grec ancien traduite en français complexe danse vous comprenez cela oui je sais il la fixe qui vous a appris à lire ainsi Clémence hésite puis tante Adeline elle savait lire elle m’a enseigné en cachette une silence Auguste s’assoit dans le fauteuil en face d’elle pourquoi en cachette parce que les femmes comme moi elle cherche ses mots si on sait trop on devient dangereuse prétentieuse on doit rester petite invisible Auguste la regarde longuement vous n’êtes pas petite Clémence ne sait pas quoi répondre elle baisse les yeux parlez-moi du livre dit-il de ce que vous avez compris
elle hésite puis elle parle de la liberté intérieure du contrôle qu’on a sur nos pensées même quand tout le reste nous échappe Auguste écoute ne l’interrompe pas quand elle a fini il hoche la tête mon grand-père ne lisait pas il conquérait il a arraché cette terre à coup de fouet et maintenant je me demande ce que tout cela vaut c’est la uneère vraie conversation qu’ils ont égal à égal à partir de ce jour quelque chose change Auguste vient l’après-midi s’assoit avec elle il parle de livres d’idées elle découvre qu’il doute qu’il souffre
et puis une soir il ne vient pas dans sa chambre elle attend le cœur battant la porte reste close au petit matin on frappe Sébastien le maître vous demande dans son bureau Clémence descend Auguste est assis derrière son bureau d’acajou devant lui des registres des cartes des documents asseyez-vous elle s’assoit il pousse une registre vers elle j’ai réfléchi l’enfant que vous portera aura besoin d’une mère qui sache protéger ce qu’il possédera Rodolphe est rusé il essaiera de vous dépouiller vous devez être plus forte que lui
Clémence regarde le registre que voulez-vous dire vous devez apprendre il ouvre le registre ceci est le livre de compte de la plantation revenu dépense contrat si vous ne comprenez pas cela vous perdrez tout il sort une plume la lui tend vous avez demandé la bibliothèque je vous l’ai donné maintenant je vous offre quelque chose de plus précieux la connaissance qui sauve Clémence prend la plume regarde les colonnes de chiffres c’est complexe mais Auguste commence à expliquer patiemment clairement elle écoute pose des questions
il répond les heures passent madame Éléonore apporte du café il continue Auguste montre les cartes explique la rotation des cultures les contrats il parle de justice de salaires équitables cette terre ne m’appartient pas vraiment dit-il je ne fais que la garder pour la génération suivante c’est mon fardeau et bientôt ce sera le vôtre quand Clémence remonte ce soir-là elle a la tête qui tourne mais pas de fatigue d’excitation pour la uneère fois depuis son mariage elle se sent vivante utile vue les nuits suivantes Auguste ne vient plus dans sa chambre il l’appelle dans son bureau
ils travaillent ensemble le contrat de ventre devient autre chose une alliance une collaboration une soir alors qu’il termine tard Auguste sort une document ancien une contrat en latin lisez ceci dites-moi ce que vous comprenez Clémence prend le document commence à lire à traduire les mots cool naturellement trop naturellement august se redresse vous lisez le latin elle se fige une peu une peu une peu il la fixe vous le lisez comme si c’était votre langue maternelle Clémence pose le document tant Adeline elle ne savait pas seulement lire
elle avait été éduquée avant dans une grande case où elle servait la maîtresse lui avait appris en secret Auguste ne dit rien il la regarde vraiment la regarde pourquoi ne pas l’avoir dit dès le début parce que Clémence cherche ses mots les femmes comme moi si on en dit trop on fait peur on devient une menace j’ai appris à me faire petite à cacher ce que je sais pour survivre une long silence puis Auguste se lève fait le tour du bureau se tient debout devant elle vous n’avez plus besoin de vous faire petite pas ici pas avec moi
il tend la main elle la prend il l’aide à se lever vous êtes intelligente Clémence plus que la plupart des hommes que je connais et je il hésite je regrette la manière dont tout ceci a commencé vous méritez mieux Clémence regarde cet homme mourant qui lui a acheté son corps mais qui maintenant nourrit son esprit peut-être mais nous ne pouvons pas changer le passé seulement l’avenir Auguste hoche la tête et dans ses yeux elle voit quelque chose qu’elle n’aurait jamais cru possible de l’espoir et quelque chose d’autre quelque chose qui ressemble pour la uneère fois à du respect véritable
ce soir-là quand Clémence remonte dans sa chambre elle ne se sent plus seule elle se sent vue et c’est peut-être le début de quelque chose qu’aucun des 2 n’avait prévu septembre arrive avec ses pluies l’air se fait lourd chargé d’électricité et dans le corps de Clémence quelque chose change d’abord ce sont les nausées le matin elle se réveille avec l’estomac retourné court jusqu’à la cuvette madame Éléonore la regarde avec une sourire entendu je vais chercher le docteur tavanier le médecin vient il l’examine hoche la tête
félicitations madame la comtesse vous attendez une enfant Clémence reste immobile la main sur son ventre c’est fait le contrat est rempli elle porte l’héritier Walter elle devrait être soulagée mais tout ce qu’elle ressent c’est une terreur sourde cet enfant elle ne le connaît pas encore mais déjà elle sait qu’elle l’aime et elle sait aussi que son père ne le verra pas grandir quand elle descend annoncer la nouvelle à Auguste elle le trouve dans son bureau il est plus pâle qu’hier plus faible la maladie avance il lève les yeux quand elle entre elle n’a pas besoin de parler
il voit la vérité sur son visage Auguste se lève lentement s’approche d’elle il pose sa main sur son ventre une main tremblante et puis il fait quelque chose qu’elle n’aurait jamais imaginé il s’agenouille là devant elle cet homme fier se compte béquer sa genouille et pose son front contre son ventre et il pleure merci murmure-t-il merci Clémence pose sa main sur sa tête dans ses cheveux gris elle ne sait pas quoi dire alors elle ne dit rien elle reste-là le laisse pleurer le laisse remercier Dieu ou le destin ou elle elle ne sait pas quand il se relève ses yeux sont rouges mais son visage rayonne
tout ce que j’ai tout ce que je suis-je le mets à vos pieds protégez-le protégez notre fils notre fils répète-t-il doucement c’est la uneère fois qu’il utilise ce mot notre les semaines passent le ventre de Clémence s’arrondit et la santé d’Auguste s’effondre il ne peut plus marcher longtemps il s’essouffle au moindre effort sa peau prend une teinte jaunâtre cireuse mais il refuse de s’arrêter les leçons dans le bureau continuent elles deviennent frénétiques urgentes il lui enseigne tout rapidement comme s’il voulait vider 30 ans de connaissance en quelques mois
Rodolphe viendra dès que je serai mort il viendra avec ses avocats vous devez être prêtes vous devez connaître chaque contrat chaque dette chaque alliance Clémence absorbe tout elle lit les documents la nuit mémorise les noms les chiffres elle sent le poids de ce qu’il attend mais elle ne recule pas elle a promis une soir d’octobre alors qu’il travaille tard dans le bureau Auguste s’arrête soudain au milieu d’une phrase il la regarde vraiment la regarde Clémence elle lève les yeux oui il hésite puis d’une voix roque presque inaudible oui je me suis apaisé de vous elle se fige le temps s’arrête
quoi je me suis apaisé de vous quoi il répète les mots comme s’il ne pouvait pas y croire lui-même ce n’était pas censé arriver ce n’était pas dans le contrat mais c’est arrivé je ne sais pas quand peut-être le jour où je vous ai trouvé dans la bibliothèque peut-être avant mais c’est la vérité je vous aime Clémence sent les larmes monter elle secoue la tête non ne dites pas ça pourquoi parce que sa voix se brise parce que ça rend tout plus difficile Auguste se lève contourne le bureau sa genouille près d’elle
il prend ses mains dans les siennes je sais que je n’ai pas le droit de vous demander de m’aimer en retour je sais que j’ai commencé ceci de la pire des manières mais je voulais que vous sachiez avant que avant qu’il ne soit trop tard Clémence le regarde cet homme mourant qu’il a acheté qu’il a humilié qu’il a ensuite respecté éduqué aimé elle devrait le haïr elle devrait le mépriser mais elle ne peut pas parce que quelque part en chemin elle aussi est tombée pas amoureuse du compte béquet amoureuse de l’homme qui lui a offert les étoiles cachées dans les livres de l’homme qui l’a vu quand personne d’autre ne la voyait
moi aussi murmure tel je vous aime aussi Auguste ferme les yeux une larme roule sur sa joue alors j’aurais au moins connu cela avant de partir il se lève l’aide à se lever et là dans ce bureau rempli de chiffres et de contrats ils s’embrassent une baiser doux triste chargé de tout ce qu’ils ne pourront jamais vivre quand il se sépare Auguste pose sa main sur le ventre de Clémence dites-lui dites à notre fils que son père l’aimait que son père vous aimait que tout ceci la plantation le nom l’héritage c’est pour qu’il puisse vivre libre
je lui dirai je vous le promets cette nuit-là Auguste dort dans la chambre de Clémence pas pour le contrat juste pour être près d’elle ils se tiennent tant lacés dans le noir écoutant le vent dans les cannes elle sent son cœur battre contre son dos faible si faible elle ne dort pas elle compte les battements un-deux-trois-quatre combien lui reste-t-il dehors les nuages s’amoncellent une tempête se prépare janvier la saison des cyclones le ciel est noir depuis le matin lourd comme du plomb le vent commence à se lever
fouettant les cannes arrachant les feuilles des arbres les ouvriers rentrent précipitamment madame Éléonore fait fermer les volets barricader les portes ça va être une grosse tempête dit-elle Auguste est cloué au lit depuis une semaine il ne peut plus se lever le docteur t’avanier passe chaque jour secoue la tête c’est une question d’heure de jour tout au plus Clémence passe ses journées à son chevet elle lui lit de la poésie lui tient la main il dort beaucoup respire avec difficulté mais parfois il ouvre les yeux la voit sourit vous êtes là
je suis là le ventre de Clémence est énorme le bébé doit arriver dans 2 semaines peut-être 3 mais les bébés ne connaissent pas les calendriers en milieu d’après-midi la tempête éclate le vent hurle une rugissement de bête sauvage la pluie Martelle les volets cherche à entrer les arbres craquent se tordent on entend des tuiles s’envoler des branches se briser c’est l’apocalypse et c’est à ce moment-là que Clémence sent la uneère douleur une crampe violente qui lui coupe le souffle elle se plie en 2 agrippe le bord de la table
non pas maintenant pas encore mais la douleur revient plus forte elle crie madame Éléonore à court bon Dieu le bébé arrive non non c’est trop tôt les bébés choisissent leur moment pas nous Sébastien va chercher le docteur tavanier le contremaître sort dans la tempête Éléonore aide Clémence à monter dans sa chambre les contractions s’intensifient Clémence se tord de douleur le monde se réduit à cette seule chose la douleur qui la déchire de l’intérieur le docteur tavanier arrive trempé jusqu’aux os il examine Clémence le travail a commencé il faut pousser Auguste je veux voir Auguste
madame vous devez-vous concentrer sur le bébé non elle hurle presque je veux le voir Éléonore court jusqu’à la chambre d’Auguste il est conscient à peine le bébé arrive et elle vous demande Auguste fait une effort surhumain se redresse aidez-moi il le transporte jusqu’à la chambre de Clémence il s’assoit dans une fauteuil près du lit son visage est gris ses lèvres bleues mais il est là je suis là mon amour je suis là Clémence le voit trouve la force de sourire entre 2 contractions puis la douleur l’emporte elle pousse elle crie le docteur tavanier l’encourage encore
encore la tempête fait rage le vent arrache une volet quelque part la pluie entre fouette les rideaux c’est le chaos dehors la nature se déchaîne dedans la vie lutte pour naître les heures passent Clémence perd la notion du temps il n’y a plus que la douleur les cris les mains du docteur la voix des Léonore et la présence silencieuse d’Auguste qui la regarde avec tout l’amour et toute la douleur du monde dans les yeux à l’aube quand la tempête commence à s’apaiser une cri retenti une cri fort rageur magnifique le cri d’un nouveau-né c’est une garçon
annonce le docteur tavanier Clémence retombe sur les oreillers épuisée en larmes le docteur coupe le cordon nettoie le bébé l’enveloppe dans une linge il le pose sur la poitrine de Clémence votre fils madame Clémence regarde ce petit visage fripé ses yeux fermés ses points minuscules son fils leur fils Gabriel murmure tel Gabriel Auguste de Walter elle lève les yeux vers Auguste et dit il n’a pas bougé du fauteuil il la regarde et le bébé et ses lèvres forment une sourire une sourire de paix absolue venez dit-elle venez le voir Éléonore et Sébastien l’aident à se lever le soutiennent jusqu’au lit
il s’assoit au bord regarde son fils de sa main tremblante il touche la joue du bébé si petite si douce mon fils murmure-t-il mon fils il lève les yeux vers Clémence vous avez tenu votre promesse et vous la vôtre Auguste se penche embrasse le front du bébé puis il embrasse Clémence je peux partir maintenant non Clémence secoue la tête les larmes roulent non restez s’il vous plaît mais Auguste sourit une sourire serein je ne peux pas mais je pars en paix parce que je sais je sais que vous le protégerez que vous serez plus forte que tous que mon héritage est entre les meilleures mains
il touche une dernière fois le visage de Gabriel puis il regarde Clémence je vous aime je vous ai aimé du uneère instant où vous avez demandé la bibliothèque je n’ai jamais su le dire avant mais maintenant vous le savez je vous aime aussi Auguste ferme les yeux sa respiration se fait plus lente plus faible Clémence sert le bébé contre elle d’un bras tient la main d’Auguste de l’autre ne partez pas mais il ne répond plus sa main devient lourde dans la sienne son souffle s’arrête dehors la tempête s’étue le soleil perce les nuages
et dans la chambre il y a une cri de bébé et une silence de mort Auguste de Walter est parti mais il a laissé derrière lui quelque chose que personne ne pourra détruire une fils une femme et une amour qui a fleuri dans le sol le plus improbable du monde les funérailles sont grandioses toute la haute société de Guadeloupe vient les béquets en costume noir les dames en robe de deuil ils viennent par curiosité par respect par hypocrisie il regarde Clémence debout près du cercueil le bébé dans les bras il chuchote la négresse l’aventurière elle a séduit une mourant Clémence les entend
elle ne baisse pas les yeux elle tient Gabriel contre elle regarde le cercueil d’Auguste descendre dans la terre elle ne pleure pas pas devant eux plus tard dans le silence de sa chambre elle pleurera mais ici maintenant elle est la contesse de Walter et une contesse ne montre pas sa faiblesse le notaire maître férié lit le testament tout va à Gabriel Auguste de Walter et jusqu’à sa majorité tout est géré par sa mère Clémence de Walter les murmures s’intensifient c’est une scandale une honte et puis Rodolphe se lève le cousin le vautour
ceci est une farce cette femme a manipulé mon cousin sur son lit de mort je conteste ce testament maître férié le regarde froidement le testament est légal monsieur signé scellé enregistré votre contestation n’a aucune base nous verrons ce que la justice en dit 3 semaines plus tard le tribunal de baster Rodolphe arrive avec ses avocats ses témoins ses accusations il peint Clémence comme une séductrice une profiteuse comment peut-on croire qu’un homme de la stature d’Auguste de Walter épouserait une simple couturière noire
si ce n’est par manipulation madame Clémence se lève elle porte une robe noire simple digne elle n’a pas d’avocat elle ne veut pas d’avocat elle a quelque chose de plus puissant la vérité et la connaissance qu’Auguste lui a donné monsieur le juge puis-je parler le juge surpris hoche la tête parlez madame Clémence s’avance elle ne tremble pas elle regarde Rodolphe dans les yeux vous dites que j’ai manipulé votre cousin permettez-moi de vous montrer qui manipule qui elle sort une document de son sac ceci est le registre des dettes de monsieur Rodolphe de Walter
quarante-trois-mille francs du zoo casino de point à titre au prêteur au marchand mon mari avant de mourir a pris soin de les documenter Rodolphe pali ceci n’a rien à voir cela a tout à voir Clémence continue implacable mon mari savait que vous ne vouliez pas l’héritage pour le préserver vous vouliez le vendre pour payer vos dettes il m’a appris à lire les contrats à comprendre les lois il m’a préparé non pas parce que j’étais une manipulatrice mais parce qu’il me faisait confiance elle se tourne vers le juge je peux réciter de mémoire
chaque contrat de l’habitation valtaire chaque dette chaque revenu chaque accord avec les ouvriers testez-moi monsieur le juge demandez-moi n’importe quel détail le juge intrigué sort une document le contrat avec le négociant baumont quelle est la close de résiliation Clémence répond sans hésiter article 7 résiliation possible avec préavis de 3 mois à condition que les livraisons de l’année soient honorées une pénalité de une000 francs en cas de rupture anticipée le juge vérifie c’est exact il pose d’autres questions sur les terres les cultures les salaires Clémence répond à tout
précisément clairement le juge se rassoit madame de Walter vous avez démontré une maîtrise remarquable de votre héritage la cour reconnaît la validité du testament l’affaire est close Rodolphe explose c’est une farce une négresse ne peut pas silence le juge frappe son marteau monsieur de Walter vous êtes dégoûté et si vous continuez à harceler cette dame je vous tiendrai pour outrage sortez Rodolphe sort furieux humilié Clémence reste debout calme elle a gagné non pas par ruse par compétence les années passent Clémence ne gère pas seulement l’habitation valter elle la transforme
elle construit une école pour les enfants des ouvriers elle n’est pas une école de charité une vraie école avec de vrais professeurs elle ouvre une dispensaire médical elle augmente les salaires améliore les conditions les autres planteurs la méprisent mais les ouvriers l’adore et la plantation prospère plus que jamais Gabriel grandit une garçon intelligent curieux juste Clémence lui raconte l’histoire de son père comment il était mourant désespéré comment il a fait une choix impossible comment de ce choix est né une amour improbable
ton père m’a vu quand personne d’autre ne me voyait dit-elle une soir alors que Gabriel a une5 ans il m’a acheté mon corps mais il m’a offert mon esprit et c’est ça le vrai héritage pas la terre pas l’argent la connaissance la capacité de se battre pour ce qui est juste à 20 ans Gabriel part pour baster étudier le droit pas pour devenir une compte oisif pour devenir avocat pour défendre ceux qui n’ont pas de voix Clémence maintenant 40 ans se tient sur la galerie de la grande case elle regarde les champs de Cannes ondulés sous le vent elle pense à Auguste
elle pense à cette nuit où une carrosse est venue la chercher elle pense au contrat qui a changé sa vie il m’a acheté une ventre murmure-t-elle mais il a trouvé une esprit il cherchait une héritier il a découvert une reine derrière elle dans la bibliothèque des dizaines d’enfants de la plantation apprennent à lire devant elle dans les champs des hommes et des femmes travaillent mais pour une salaire juste dans des conditions dignes l’héritage d’Auguste n’est pas seulement Gabriel c’est cette école ce dispensaire cette justice
et ces clémences la fille d’affranchie qui est devenue comtesse pas par séduction pas par ruse mais par intelligence par courage et par une amour né dans le sol le plus improbable elle sourit le vent apporte le parfum des cannes et dans ce parfum elle croit sentir le souvenir d’Auguste une murmure une remerciement tu as tenu ta promesse semble-t-il dire tu as sauvé mon héritage et tu l’as rendu meilleur oui répond-elle au vent nous l’avons fait ensemble et dans le ciel le soleil descend sur les mornes
dorant tout de sa lumière une lumière qui ressemble à de l’espoir
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