M. Pokora raconte son échange marquant avec Jean-Jacques Goldman : une rencontre musicale placée sous le signe du respect

Jean-Jacques Goldman : le refus catégorique de M. Pokora - Public

Invité par Christophe Beaugrand sur les ondes de M Radio, M. Pokora s’est laissé aller à quelques confidences particulièrement touchantes. Au micro de l’animateur, l’artiste est revenu sur un épisode clé de sa carrière : son tout premier contact avec Jean-Jacques Goldman, à l’occasion de la reprise de À nos actes manqués, sortie en 2010. Ce moment, devenu presque mythique dans son parcours, a profondément marqué le chanteur, qui a accepté de le raconter avec émotion et humilité.

Une carrière déjà solidement ancrée dans la pop française

Depuis ses débuts, M. Pokora s’est imposé comme l’une des figures majeures de la scène musicale francophone. Avec des titres devenus incontournables tels que Tombé, Juste une photo de toi ou Les planètes, il a su bâtir un univers artistique mêlant pop énergique, rythmes urbains et ballades puissantes. Mais l’interprète sait aussi revisiter le répertoire d’autres artistes avec une sensibilité particulière, comme il l’avait prouvé dès 2010 en proposant une version modernisée du célèbre À nos actes manqués.

Cette reprise, qui deviendra rapidement un tube, a permis au public de redécouvrir la chanson sous un nouveau jour. Pourtant, avant de se lancer, M. Pokora avait conscience de marcher sur un terrain sacré : celui de Jean-Jacques Goldman, figure emblématique et charismatique de la chanson française.

Un immense respect pour Goldman : “Je ne voulais pas le faire sans son aval”

En évoquant ce moment face à Christophe Beaugrand, M. Pokora admet avoir ressenti une grande pression à l’idée de reprendre une œuvre signée Goldman. Pour l’artiste, il était impensable de publier sa version sans l’accord explicite de l’auteur.

“Je me disais que je ne sortirais pas une reprise si je n’avais pas une validation du gars à l’origine. Je n’avais pas envie que ça le dérange ou qu’il n’aime pas. Du coup, je lui avais envoyé cette version.”

À l’époque, M. Pokora n’avait encore jamais rencontré Jean-Jacques Goldman. Leur chemin ne s’était pas croisé, y compris au sein des Enfoirés, où le jeune chanteur n’avait pas encore fait son entrée. Cette distance accentuait l’appréhension du moment : difficile d’adresser un message au “boss”, comme il le surnomme, sans redouter la réponse.

“J’étais stressé parce que c’est le boss : pour moi, il y a Johnny et lui.”

Dans l’esprit du chanteur, Goldman représente un monument, au même titre que Johnny Hallyday. Un modèle. Une référence. Soumettre sa version revenait à soumettre son travail à l’un de ses plus grands mentors.

Jean-Jacques Goldman : ce qu'il pense vraiment d'un M. Pokora très  populaire, sa déclaration sans détour ! - Public

La réponse inattendue et bouleversante de Jean-Jacques Goldman

Contre toute attente, la réaction de Goldman a dépassé toutes les espérances de M. Pokora. Non seulement l’auteur-compositeur a pris le temps d’écouter la reprise, mais il lui a aussi envoyé un message chaleureux, sincère et bienveillant.

Goldman, fidèle à sa discrétion et à sa modestie légendaires, aurait écrit :

“Je suis toujours touché de voir mes chansons reprises et la vôtre me semble fidèle à l’originale, mais en même temps actuelle, alors je vous souhaite tout le bonheur du monde avec ce titre.”

Une validation qui, pour M. Pokora, a résonné comme un véritable adoubement artistique. Il confie avoir été profondément marqué par ce mail, reçu à une époque où sa carrière prenait un nouvel élan. La reprise s’est alors transformée en un projet assumé, porté par la bénédiction de celui qui l’avait créée.

Un succès fulgurant et un geste rare de Goldman

À nos actes manqués version 2010 ne tarde pas à s’imposer sur les ondes et dans les playlists du public. Fraîche, dansante et respectueuse de l’esprit original, la chanson redevient un incontournable grâce à cette nouvelle interprétation.

Plus surprenant encore : Goldman, réputé pour son extrême pudeur et ses règles strictes, fera une entorse exceptionnelle lors d’un spectacle des Enfoirés. M. Pokora raconte cet épisode, devenu pour lui un souvenir gravé à jamais.

La règle imposée par l’auteur était claire : aucun artiste des Enfoirés n’était autorisé à chanter ses chansons, ni en solo, ni en interlude. Goldman a toujours préféré se mettre en retrait, refusant que son répertoire soit mis en avant durant les spectacles.

Pourtant, un jour, contre toute attente, il aurait dit à Michael Jones :

“Mais allez chanter tous les deux À nos actes manqués en interlude.”

Stupeur générale. Les artistes présents n’en reviennent pas et rappellent la règle. Goldman insiste alors, avec simplicité :

“Mais c’est la chanson de Matt maintenant.”

Ces mots, lourds de sens, ont profondément touché M. Pokora. Pour lui, c’était une façon claire de reconnaître son travail, son investissement et la nouvelle vie qu’il avait su insuffler à la chanson.

Il n'avait pas tort" : M Pokora révèle le précieux conseil de Jean-Jacques  Goldman (VIDEO) | Télé 7 Jours

Un moment suspendu, empreint de pudeur et d’émotion

Lors de cette performance, Goldman observe depuis les écrans en coulisses, fidèle à sa nature discrète. M. Pokora se souvient :

“Se retrouver à chanter À nos actes manqués avec lui derrière, qui regardait sur les écrans, parce qu’il est toujours très pudique, c’était magnifique.”

De tels instants, rares, précieux, ont renforcé le lien artistique et humain entre les deux chanteurs. Une rencontre silencieuse mais intense, qui continue aujourd’hui d’inspirer M. Pokora.

Une histoire de transmission et de respect

Ce récit, partagé sur M Radio, éclaire une facette intime de la carrière de M. Pokora. Au-delà du succès populaire, il rappelle combien la musique peut être une histoire de respect, de transmission et de reconnaissance entre artistes de générations différentes.

Reprendre une chanson emblématique comporte toujours une forme de risque, encore plus quand l’auteur jouit d’un statut iconique. En sollicitant directement Jean-Jacques Goldman, M. Pokora a non seulement montré sa rigueur artistique, mais aussi son profond respect pour l’héritage musical français.

En retour, Goldman lui a offert bien plus qu’une simple autorisation : il lui a ouvert une porte symbolique, jusqu’à lui céder, pour ainsi dire, “la propriété artistique” du morceau au sein des Enfoirés.

Un geste rare, presque solennel, qui continue de hanter positivement la mémoire de M. Pokora.