Depuis plusieurs jours, une vidéo publiée par Bébert, membre historique des Forbans, secoue les réseaux sociaux et ravive le débat sur la pression médiatique et la liberté d’opinion en France. Ce samedi 23 avril, visiblement hors de lui, l’artiste s’est saisi de Facebook pour pousser un coup de gueule d’une rare intensité, visant aussi bien les médias que certaines personnalités influentes du paysage audiovisuel. Au cœur de cette colère : la situation de Delphine Wespiser, ancienne Miss France et chroniqueuse, qu’il estime injustement maltraitée pour avoir exprimé une opinion politique personnelle.

Dès les premières secondes, la vidéo de Bébert laisse transparaître une exaspération profonde. Il commence par s’adresser à ses abonnés d’une voix grave, presque tremblante d’énervement, affirmant que la société actuelle ne tolère plus les divergences d’opinion. Selon lui, « lorsqu’on n’est pas d’accord avec la doxa, on est immédiatement catalogué comme complotiste ou marqué du sceau de l’extrême droite ». Ce constat, qu’il juge inquiétant, sert de point de départ à son plaidoyer en faveur de Delphine Wespiser, qu’il qualifie de « pauvre petite » victime d’un acharnement médiatique disproportionné.

L’objet de la polémique : une intervention récente de la jeune femme, dans laquelle elle évoquait – maladroitement ou sincèrement, selon les points de vue – que l’accession de Marine Le Pen à l’Élysée pourrait présenter certains aspects « intéressants » ou « chouettes ». Une phrase qui aura suffi, selon Bébert, à déclencher un déferlement de critiques, d’insultes et de sanctions professionnelles. Il rappelle notamment que Delphine Wespiser a été écartée de l’émission Fort Boyard, ainsi que de son rôle de chroniqueuse dans l’émission Touche pas à mon poste.

Ce dernier point est l’occasion pour Bébert de s’en prendre frontalement à Cyril Hanouna, animateur emblématique de la chaîne C8. Dans sa vidéo, il n’hésite pas à qualifier Hanouna de « petite merde » et d’« impuissant », affirmant que ce dernier ne tient finalement « les commandes de rien ». Pour Bébert, la réaction de l’équipe de TPMP et de la production est non seulement injuste, mais révélatrice d’un climat médiatique qu’il juge toxique, où les opinions divergentes ne sont pas tolérées, voire punies.

Il dénonce également la réaction d’un groupe d’artistes qui, selon lui, se seraient regroupés « à 500 » pour condamner Delphine Wespiser, comparant cette mobilisation à un lynchage collectif. Cette image violente illustre la perception de Bébert : celle d’une coordination excessive, presque orchestrée, destinée à intimider et à réduire au silence celles et ceux qui oseraient s’exprimer différemment. Il ironise longuement sur ces personnalités qu’il accuse de vivre à Los Angeles ou Miami, loin des préoccupations du Français moyen.

Au-delà de la polémique entourant Delphine Wespiser, Bébert utilise la vidéo pour délivrer un message plus large concernant l’élection présidentielle imminente. Il s’adresse directement aux internautes en leur rappelant que le vote appartient à chacun. Pour lui, l’essentiel est simple : « Celui qui n’aime pas Macron vote Marine Le Pen, et celui qui n’aime pas Marine Le Pen vote Macron. » Il affirme avec force que les citoyens doivent se faire leur propre opinion, sans se laisser influencer par des sondages ou par les interventions d’artistes déconnectés de la réalité quotidienne.

Dans un passage particulièrement marquant, Bébert confie qu’il a « de la peine » pour Delphine Wespiser, soulignant que la violence des réactions à son égard dépasse de loin la portée de ses propos initiaux. Selon lui, la jeune femme a simplement exprimé une réflexion personnelle, sans appeler à voter pour qui que ce soit, et méritait au minimum d’être écoutée plutôt que ridiculisée. Il s’agit, dans l’esprit de Bébert, d’un cas emblématique d’une société où la liberté d’expression est devenue conditionnelle et dépendante de l’opinion dominante.

Ce coup de gueule, s’il est souvent ponctué d’insultes, d’exagérations et de provocations, révèle une inquiétude plus profonde, partagée par une partie de la population : celle d’un climat politico-médiatique polarisé, où la nuance semble avoir disparu au profit des jugements immédiats et des condamnations collectives. Le discours de Bébert, volontairement brutal, agit alors comme un miroir de cette tension.

En concluant sa vidéo par un dernier « Hanouna, t’es vraiment qu’une grosse merde », Bébert signe un message aussi virulent que désespéré, exprimant sa frustration face à un système qu’il juge verrouillé et intolérant. Une sortie qui ne laissera personne indifférent, mais qui soulève une question essentielle : dans quelle mesure la liberté d’expression demeure-t-elle réellement protégée dans un espace médiatique où chaque mot peut devenir une affaire nationale ?