L'actrice algérienne Biyouna est décédée à l'âge de 73 ans - RTBF Actus

Biyouna: Une Vie Marquée Par Le Silence – La Tragédie D’une Maternité Cachée
Le 25 novembre 2025, à 4h37 du matin, Biyouna s’éteint dans une chambre isolée de l’hôpital de Benimes. Elle était bien plus qu’une simple artiste ; elle était un symbole, une voix qui avait fait vibrer des millions de foyers à travers l’Algérie et la France. Sa disparition, si silencieuse et intime, a secoué l’imaginaire collectif, mais derrière ce départ, se cache une énigme qui persiste. Biyouna, cette femme flamboyante, cette figure inoubliable, a choisi de garder une part essentielle de sa vie dans l’ombre. Un secret que la lumière n’a jamais pu atteindre : ses quatre enfants.

Son nom, synonyme de rébellion, de provocation et d’élégance, n’a jamais été associé à ceux qu’elle appelait ses enfants. Aucun visage, aucun prénom, aucun instant partagé publiquement. Comment une femme qui s’est donnée corps et âme à la scène, qui a choqué, fait rire et déstabilisé, a-t-elle pu préserver cette part de sa vie aussi secrète ? Pourquoi ce silence absolu autour de ses enfants ? Pourquoi cette frontière si nette entre le public et l’intime ?

Biyouna, née à Belcour, un quartier populaire d’Alger, a explosé sur la scène culturelle française dans les années 90 avec un style inédit, une énergie brute, une liberté provocatrice. Mais sa carrière, qui s’étendait sur plus de cinq décennies, a été marquée par un grand vide : sa maternité. Si sa vie professionnelle était partagée sur tous les écrans, sa vie familiale était introuvable, effacée de l’espace public comme un secret trop précieux pour être dévoilé.

Au fil des années, cette absence de ses enfants devient une obsession pour les journalistes, les fans, et même ses collègues. Tous se posent la question : pourquoi ne jamais les voir ? Pourquoi aucune image n’a jamais été prise d’eux, ni lors des concerts, ni des tournages ? Des acteurs et des techniciens qui ont partagé des scènes avec elle se souviennent à peine de les avoir croisés, si ce n’est jamais. Un mystère qui intrigue et qui persiste, amplifié par des indices flous et fragmentés.

Puis vient 2017. Une photo, vieille de plusieurs années, refait surface sur les réseaux sociaux. Biyouna, dans ses bras, un nourrisson. Mais cette image disparaît aussi vite qu’elle est apparue. Effacée, comme tout ce qui touche à sa maternité. Cet événement étrange n’est que l’un des nombreux signes qui laissent entrevoir que Biyouna a soigneusement évité de dévoiler cette partie de sa vie.

En 2025, un message publié sur un forum algérien par une jeune femme bouleverse les réseaux sociaux : “Je ne sais plus où est ma mère. Aucun appel ne passe. Aidez-moi.” Les spéculations commencent, les rumeurs grandissent. Est-ce la fille de Biyouna qui cherche sa mère ? Mais le message disparaît aussi vite, sans laisser de trace. Une disparition dans une disparition.

Les hypothèses se multiplient. Certains pensent à un pacte familial, un accord pour protéger les enfants de l’exposition médiatique. D’autres évoquent des drames enfouis, des conflits non résolus, une rupture qu’aucun membre de la famille n’a voulu rouvrir. Et pourtant, aucune certitude ne voit le jour. Le mystère reste entier.

C’est dans ses derniers mois, en 2024, que Biyouna commence à se retirer des plateaux de télévision, des concerts, des réseaux sociaux. Une disparition progressive, presque effrayante. À Alger, ses voisins la voient de moins en moins. Elle marche lentement, évite les regards. En octobre 2025, elle est hospitalisée sous un pseudonyme, dans une chambre isolée. Seuls quelques soignants ont accès à elle. Une infirmière, qui l’a côtoyée jusqu’à la fin, se souvient de cette phrase qu’elle a répétée dans ses derniers jours : “Protégez-les, ne les nommez jamais.”

C’est dans ses dernières heures que le mystère commence à se dissiper, mais seulement à demi. En fin de vie, Biyouna prononce une phrase que personne ne comprend pleinement : “Mes quatre enfants, ils savent.” Cette déclaration, cryptique et émotive, soulève davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses.

Finalement, après sa mort, la vérité commence à émerger. Biyouna, au sommet de sa carrière, a choisi de protéger ses enfants. Ce n’était pas par honte, mais par peur. Peur que la lumière du spectacle ne détruise ceux qu’elle aimait. Elle a gardé ce secret pour eux, une décision prise pour leur bien-être. Son choix était simple mais lourd : tout donner au public, sauf ce qui comptait le plus pour elle.

Les funérailles, simples et discrètes, sont l’ultime hommage à cette femme qui a tout donné sur scène, mais qui a su préserver l’essentiel dans l’ombre. Pas de retransmission télévisée, pas de foule, juste une poignée de silhouettes anonymes autour de sa tombe. Parmi eux, des rumeurs suggèrent que ses enfants étaient là, cachés derrière des lunettes sombres, mêlés à cette petite assemblée fidèle à la volonté de leur mère : exister sans apparaître.

Aujourd’hui, des mois après sa disparition, Biyouna reste une figure marquante, une icône de la culture franco-maghrébine. Son rire, ses provocations, son audace sur scène ne cesseront jamais d’inspirer. Mais derrière cette énergie débordante, il restait une zone d’ombre, un espace privé que personne n’a jamais réussi à pénétrer. Ses enfants, ce secret, ont été préservés comme un héritage, un acte d’amour profond.

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Dans ce monde où tout est exposé, où les célébrités n’ont plus de frontières entre leur vie publique et privée, le silence de Biyouna nous rappelle qu’il est parfois plus courageux de garder une part de soi dans l’intimité. Cette dernière leçon, à travers l’ombre et la lumière, est peut-être le plus grand héritage qu’elle laisse à ceux qui l’ont aimée.