À 64 ans, Florent Pagny brise enfin le silence : révélations, confidences et vérités sur Johnny et Laeticia Hallyday

Johnny Hallyday and Laeticia Hallyday with Florent Pagny with wife... News  Photo - Getty Images

Florent Pagny n’a jamais été homme à prendre des gants. À 64 ans, après une carrière marquée par l’indépendance et une franchise assumée, le chanteur a décidé de livrer sa vérité sur Johnny Hallyday, sur Laeticia, sur l’héritage qui a divisé la France, mais aussi sur cette statue controversée qui continue de faire parler. Pas pour créer la polémique, mais parce qu’il estime avoir assez longtemps gardé le silence. Et quand Pagny parle, il ne triche pas.

Pour comprendre la portée de ses déclarations, il faut revenir sur l’amitié profonde qui liait les deux hommes. Florent Pagny n’a jamais été un simple collègue pour Johnny. Dans les années 1990 et 2000, les deux rockers ont partagé certaines des scènes les plus mythiques de France. En 1998, au Stade de France, leur interprétation du Pénitencier marque les esprits : deux voix puissantes, deux tempéraments forts, une complicité évidente. Cinq ans plus tard, au Parc des Princes, ils remettent ça avec Pense à moi. Ce soir-là, Pagny arrive en retard, paniqué, perdu dans les couloirs du stade. Il déboule sur scène à la dernière seconde, essoufflé… mais le duo est parfait. La magie du live, la magie de deux artistes qui se respectent profondément.

Cette authenticité commune a forgé une relation solide, sans faux-semblants. Pagny le répète dans son livre : chanter avec Johnny était une épreuve exigeante, non par la difficulté humaine, mais parce que Johnny voulait le meilleur. Un perfectionnisme que Pagny comprenait parfaitement.

Mais après la mort du Taulier, cette relation unique devient le prisme à travers lequel Pagny analyse l’affaire qui bouleverse la France : la guerre d’héritage. Invité en octobre 2019 sur RTL, il aurait pu jouer la prudence. Beaucoup l’ont fait. Pas lui. À la question qui fâche, il répond frontalement :
« Johnny n’est pas non plus blanc-bleu dans tout ça. C’est lui qui provoque dès le départ. »

La phrase fait l’effet d’une bombe. Pour Pagny, Johnny porte sa part de responsabilité dans le conflit opposant Laeticia à David et Laura. Il va plus loin : peut-être que, d’une certaine manière, Johnny trouvait amusant de laisser derrière lui une situation complexe, presque une forme de test ou de jeu psychologique. Une parole rare, presque sacrilège pour certains admirateurs, mais qui reflète la connaissance intime qu’avait Pagny du rocker — ses contradictions, son impulsivité, sa façon singulière de gérer son entourage.

Deux ans plus tard, en 2021, Pagny crée une nouvelle secousse médiatique. Cette fois, la controverse concerne la statue inaugurée devant l’Accor Arena, représentant un manche de guitare surmonté d’une Harley Davidson. Beaucoup y voient un symbole de la route et de la musique, deux passions de Johnny. Pagny, lui, grimace. Invité sur RFM, il tente d’abord d’esquiver :
« Pas de commentaire. »
Mais Bernard Montiel insiste. Pagny finit par lâcher :
« Je pense qu’il ne fallait pas essayer de faire autre chose que du traditionnel. »

Il explique que Johnny était avant tout une silhouette iconique : les jambes écartées, le micro en main, la présence brute. Réduire l’artiste à une moto et un manche de guitare ? Pour lui, c’est passer à côté du mythe. Puis la phrase qui restera :
« J’ai l’impression d’avoir une concession Harley qui a ouvert devant Bercy. »

Florent Pagny en pleine convalescence en Patagonie, son nouveau projet  rocambolesque dévoilé

Le message est clair : la statue ne reflète ni l’homme ni son aura.

Une autre question a longtemps alimenté les discussions : pourquoi Pagny n’a-t-il pas porté le cercueil de Johnny lors des funérailles à Paris ? Certains y ont vu une distance, voire un désaccord. Dans son autobiographie publiée en 2023, il dévoile enfin la vérité. Il était anéanti, incapable d’assumer un geste aussi brutal symboliquement. Le jour des funérailles, il devait assurer un concert à Dijon. Il aurait pu se rendre à Paris, mais il n’en avait pas la force émotionnelle.
« Porter le cercueil de Johnny aurait été trop dur, trop violent. »
Il affirme aussi que Johnny aurait compris. Qu’eux deux se ressemblaient dans cette incapacité à affronter certaines réalités de manière frontale.

Pagny évoque également Laeticia sans jamais la diaboliser. Une anecdote racontée dans son livre témoigne d’une relation cordiale, presque complice parfois, notamment lors d’une soirée au VIP où elle improvise pour détendre un Philippe Starck intimidé par Johnny. Rien d’une manipulatrice dans ce souvenir, juste une femme habituée à gérer l’intensité qui entourait son mari.

Le lien entre Johnny et Pagny ne s’arrête pas à la musique. En 2022, lorsque Florent apprend qu’il souffre d’un cancer du poumon, il est suivi par le professeur David Khayat, le même qui avait accompagné Johnny. Un clin d’œil du destin, une étrange continuité entre deux vies marquées par la scène et la lutte. Là où Johnny n’avait pas pu être sauvé, Pagny, lui, remonte la pente, combat la maladie et retrouve progressivement la scène.

Au final, que retenir de toutes ces révélations ? Pagny n’est ni dans le règlement de comptes, ni dans l’idéalisation. Il refuse les camps, les caricatures. Pour lui, Johnny n’était pas un saint, Laeticia n’est pas un monstre, David et Laura ne sont pas des ennemis. C’est une histoire humaine, complexe, imparfaite — comme toutes les familles.
Et si Pagny parle aujourd’hui, c’est parce qu’il estime que la mémoire de Johnny mérite autre chose que des querelles ou des images déformées.

À 64 ans, retiré en Patagonie mais toujours sur scène, toujours debout malgré la maladie, Florent Pagny reste fidèle à lui-même : entier, sincère, incapable de mentir, même si cela dérange. Sa vérité est dérangeante, parfois tranchante, mais elle éclaire aussi ce que beaucoup n’osaient pas dire : l’héritage de Johnny est d’abord musical, émotionnel, humain — et ne devrait jamais être réduit à une statue, une moto, ou une bataille juridique.