L’Algérie se trouve plongée dans l’incertitude, et l’inquiétude grandit autour de l’une de ses plus grandes icônes : Biyouna, une actrice et chanteuse adulée, a mystérieusement disparu des radars. À 72 ans, cette figure emblématique du cinéma et de la musique algérienne n’a plus donné de nouvelles depuis plusieurs mois, et la disparition d’une telle personnalité ne passe pas inaperçue. Ce mystère a déclenché une onde de choc dans le monde artistique, mais aussi au sein de la société algérienne.

Le premier appel à l’aide : Nawal Zaatar s’inquiète

C’est l’actrice Nawal Zaatar, amie de longue date et collègue de Biyouna, qui lance la première alerte en mars 2025. Dans une déclaration publique, elle exprime sa profonde inquiétude concernant l’absence prolongée de Biyouna. Elle précise qu’elle n’arrive plus à la contacter, laissant entendre que l’icône pourrait être victime d’une séquestration ou d’une mise à l’écart inquiétante. L’impact de ces propos est immédiat. Les médias sociaux s’enflamment, les spéculations fusent, et un débat s’engage sur les raisons de ce silence.

Les premières réactions vont dans tous les sens : certains évoquent une simple incompréhension ou un choix volontaire de Biyouna, tandis que d’autres, plus préoccupés, pointent vers une manipulation ou une maltraitance. La situation devient rapidement un sujet d’intérêt national, d’autant plus que la fille de Biyouna, Amel, confirme également qu’elle n’a plus eu de nouvelles de sa mère, amplifiant l’inquiétude collective.

Un lien indéfectible : l’histoire de Biyouna et Nawal

Pour bien comprendre la gravité de la situation, il faut d’abord saisir l’intensité du lien entre les deux femmes. Nawal Zaatar et Biyouna ne sont pas simplement des collègues : elles ont partagé des décennies de lutte pour l’émancipation des femmes dans un milieu artistique algérien encore profondément conservateur. Toutes deux ont commencé leur carrière dans les années 1970, à une époque où les femmes étaient souvent marginalisées, et leurs combats pour leur liberté d’expression et leur place dans l’industrie n’ont fait que les rapprocher.

Nawal, connue pour ses rôles engagés, a toujours soutenu Biyouna, notamment face aux critiques acerbes qu’elle a reçues pour ses choix de rôles audacieux et ses prises de position publiques. Biyouna, de son côté, a toujours loué la bravoure et la loyauté de Nawal. Ces deux femmes, au-delà de leur amitié professionnelle, partagent un respect mutuel et une affection qui rendent l’alerte de Nawal encore plus significative.

La vidéo ambiguë et la montée de la suspicion

Quelques jours après l’alerte de Nawal Zaatar, une vidéo d’une minute trente est publiée sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, Biyouna apparaît assise dans un fauteuil, le visage fatigué mais souriant, et déclare d’une voix faible : « Je vais bien, je suis entre de bonnes mains ». Ces propos, loin de rassurer, déclenchent une vague de scepticisme. La vidéo, postée sur une page non officielle et non validée par les proches de l’actrice, semble trop lisse et son absence de contexte ne fait qu’ajouter à l’ambiguïté.

Des internautes se lancent alors dans des théories : la vidéo aurait-elle été montée ou dictée ? L’absence de l’authentification de la famille et la tonalité étrange de la déclaration renforcent la suspicion. Nawal Zaatar, visiblement contrariée par cette vidéo, persiste dans ses inquiétudes. Selon elle, ce n’est pas la voix de Biyouna. Elle note que l’actrice a toujours été indépendante et vivace, et que cette vidéo ne correspond pas à sa personnalité.

Le silence de l’entourage et les rumeurs grandissantes

Loin de se calmer, la situation se tend davantage. Le silence de l’entourage de Biyouna, notamment celui de l’aide-soignante censée être proche d’elle, nourrit les rumeurs. Aucune déclaration officielle n’est faite, ce qui alimente le mystère. Des voisins affirment n’avoir pas vu l’actrice depuis plusieurs mois, certains parlant même de visites nocturnes dans sa résidence. Les témoins se multiplient, mais aucun fait concret n’émerge pour éclaircir cette situation.

Pendant ce temps, Amel, la fille de Biyouna, poursuit ses démarches auprès des médias et des autorités pour obtenir des réponses. Elle témoigne de ses tentatives infructueuses pour entrer en contact avec sa mère. Selon elle, lorsqu’elle se rend à la maison de Biyouna, on lui refuse même de lui parler au téléphone. La frustration est palpable et le malaise grandissant.

La question d’une manipulation ou d’une séquestration ?

Cette affaire met en lumière une question cruciale : celle de la vulnérabilité des artistes vieillissants et de la manière dont leurs proches ou leur entourage peuvent exploiter leur image ou leur santé. Des experts en droit soulignent que pour engager une procédure de séquestration ou de maltraitance, des éléments tangibles sont nécessaires. Jusqu’à présent, aucune enquête officielle n’a été ouverte, malgré les multiples appels à la transparence. Le flou persiste, et l’affaire semble se transformer en une énigme collective.

Le verdict incertain : disparition ou choix personnel ?

Alors que certains estiment qu’il s’agit d’un retrait volontaire de la part de Biyouna, d’autres, plus préoccupés, se demandent si elle est vraiment libre de ses choix. Un ancien collègue de la comédienne, interrogé sous couvert d’anonymat, témoigne de sa difficulté à comprendre la situation : « Biyouna est une femme forte, mais elle ne demanderait jamais d’aide, même si elle souffrait ». Ce témoignage soulève la question de savoir si Biyouna a choisi de se retirer des projecteurs ou si elle a été poussée à cette situation par des facteurs extérieurs.

Conclusion : un mystère toujours irrésolu

Des artistes attestent de la "grande place" de la défunte Biyouna dans la  scène artistique algérienne | Algérie Presse Service

À ce jour, aucune autorité n’a pris position officiellement, et la situation de Biyouna demeure incertaine. L’Algérie, et au-delà, le monde artistique, attend des réponses claires. Le mystère entourant la disparition de Biyouna continue d’alimenter des débats, mais aussi des inquiétudes légitimes concernant la manière dont la société traite ses icônes vieillissantes. Est-ce le droit d’une star de choisir son silence, ou devons-nous chercher à savoir ce qui se cache derrière ce voile de mystère ? Une chose est sûre : cette affaire a ouvert une boîte de Pandore, et il faudra des preuves concrètes pour lever l’incertitude qui plane autour de Biyouna.