Ce samedi 6 décembre, Hinaupoko Devèze est entrée dans l’histoire en devenant la 96e Miss France, succédant à Angélique Angarni-Filopon sous les applaudissements de 6,67 millions de téléspectateurs. À seulement 23 ans, cette jeune femme originaire des Marquises incarne déjà l’élégance, la modernité et la diversité qui caractérisent la nouvelle génération de Miss. Mais à peine couronnée, elle se retrouve au cœur d’une polémique inattendue, alimentée par la résurgence d’un clip musical dans lequel elle avait figuré quatre ans plus tôt. Une collaboration passée qui suscite aujourd’hui des interrogations, notamment en raison de la situation judiciaire du rappeur avec lequel elle avait travaillé.

En effet, Hinaupoko Devèze est apparue dans le clip Doudou, un titre de Koba LaD et Naps, alors qu’elle n’avait que 20 ans. On peut la voir à l’arrière d’une voiture conduite par Koba LaD, tandis que celui-ci interprète des paroles crues et évoque son état sous l’effet de substances illicites : « J’suis fonsdé dans le RS3 ». Une scène montre même le rappeur se promenant avec un sac pouvant contenir des produits prohibés, ce qui donne un relief particulier à ce passage aujourd’hui. Ce clip, comme beaucoup d’autres dans l’univers du rap, s’inscrivait dans une esthétique volontairement provocante. Mais sa redécouverte, juste après le sacre de Hinaupoko, a relancé le débat : une Miss France peut-elle apparaître dans un clip où l’artiste met en scène des substances illicites, et surtout, un artiste désormais condamné à de lourdes peines de prison ?

Car la polémique est largement nourrie par le passé judiciaire chargé de Koba LaD. Le rappeur purge actuellement une peine de six ans de prison pour homicide involontaire après avoir provoqué un accident mortel sur l’A86, à hauteur de Créteil, en roulant à vive allure sous l’emprise du cannabis. Le drame avait coûté la vie à son ami et styliste William Dogbey, et grièvement blessé une autre passagère. Avant cette tragédie, Koba LaD avait déjà été condamné pour plusieurs faits : violences contre son manager, conduite sous stupéfiants, violences en réunion, blessures involontaires, détention de cannabis en milieu carcéral… Une succession d’affaires qui contribuent aujourd’hui à associer son nom à une image sulfureuse.

Cependant, il est essentiel de rappeler que Hinaupoko Devèze n’a absolument rien à se reprocher. Au moment du tournage du clip, elle n’était qu’une jeune modèle de 20 ans, embauchée pour participer à une production artistique, comme de nombreuses jeunes femmes le font. Elle n’a joué aucun rôle dans les déboires judiciaires du rappeur et n’a participé à aucune mise en scène explicite de comportements illégaux. Elle était simplement présente dans une séquence, comme figurante, sans pouvoir anticiper les événements qui marqueraient plus tard la vie de l’artiste. Le comité Miss France avait d’ailleurs été informé de cette collaboration dès que le clip avait refait surface sur les réseaux sociaux. S’il avait jugé cette apparition incompatible avec les valeurs de l’élection, Hinaupoko n’aurait tout simplement pas été autorisée à concourir.

Le fait qu’elle ait été couronnée prouve que le comité a considéré qu’il n’y avait aucun motif valable pour mettre en doute son intégrité. Sa participation au clip n’a rien d’un scandale, mais reflète au contraire le parcours d’une jeune femme active dans le milieu artistique avant d’embrasser la carrière de Miss. Hinaupoko Devèze se retrouve malgré elle au centre d’un récit qui ne lui appartient pas. Elle ne doit pas payer pour les erreurs d’un artiste qui l’a simplement embauchée il y a plusieurs années pour figurer dans une vidéo musicale.

Aujourd’hui, une année exceptionnelle s’ouvre à elle : voyages, engagements caritatifs, rencontres institutionnelles, représentations officielles… Hinaupoko Devèze s’apprête à porter haut les couleurs de la France, avec la grâce et la sérénité qui ont séduit les téléspectateurs. Son parcours, déjà riche et inspirant, témoigne de sa maturité et de sa capacité à faire face avec dignité aux polémiques.

Alors que certains tentent de jeter une ombre sur son sacre, elle apparaît au contraire comme une Miss moderne, libre, assumée et indépendante. Rien ne vient entacher son titre ni sa légitimité. Les Français l’ont choisie, le comité l’a validée, et désormais, c’est vers l’avenir qu’elle se tourne. Une année de rêve commence pour elle, et nul doute qu’elle écrira l’une des plus belles pages de l’histoire de Miss France.