Cédric Jubillar face à une nouvelle décision judiciaire : la question du retrait de l’autorité parentale au cœur des débats

Cinq ans après la disparition tragique de Delphine Jubillar et quelques semaines seulement après la condamnation de son époux, Cédric Jubillar, à trente ans de réclusion criminelle, une nouvelle étape judiciaire déterminante se joue en ce lundi 1er décembre 2025. Cette fois, la justice ne se penche plus sur les circonstances du meurtre de la jeune infirmière de Cagnac-les-Mines, mais sur l’avenir de leurs deux enfants, Louis et Elyah. Une audience cruciale se tient devant la cour d’assises du Tarn, à Albi, afin d’examiner la demande de retrait total de l’autorité parentale de Cédric Jubillar.

Cette décision, si elle est prononcée, viendrait formaliser ce que beaucoup dans l’entourage de la victime considèrent comme une étape nécessaire pour permettre aux enfants de se reconstruire. Le climat autour de cette audience est particulièrement chargé d’émotion, tant les enjeux humains sont importants.

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Un père condamné, une famille brisée

Le 17 octobre 2025, après un procès très médiatisé, Cédric Jubillar a été reconnu coupable du meurtre de son épouse Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Malgré une vaste mobilisation de moyens de recherche et une enquête minutieuse, jamais son corps n’a été retrouvé. Ce mystère glaçant a longtemps alimenté l’attente de vérité pour la famille et les proches, une attente qui a pris fin lorsque les jurés de la cour d’assises ont estimé que les charges pesant sur le mari étaient suffisamment accablantes pour le condamner.

Depuis son placement en garde à vue en juin 2021 et sa mise en examen, Cédric Jubillar n’a cessé de clamer son innocence. Toutefois, la justice a conclu à sa culpabilité. Cette condamnation ouvre aujourd’hui la voie à d’autres conséquences juridiques, notamment en ce qui concerne ses droits parentaux.


Le retrait de l’autorité parentale : une mesure envisagée comme “logique”

Les avocats représentant Louis et Elyah, Me Malika Chmani et Me Laurent Boguet, ont officiellement sollicité le retrait total de l’autorité parentale de Cédric Jubillar. Selon eux, cette demande s’inscrit dans la continuité directe du verdict prononcé à l’encontre du père. Ils estiment en effet qu’un homme reconnu coupable du meurtre de son épouse ne peut conserver un quelconque droit ou pouvoir sur la vie de ses enfants.

Pour Me Chmani, cette démarche n’a rien d’exceptionnel : « Dans des dossiers similaires où le père a tué la mère, la cour prononce presque automatiquement le retrait de l’autorité parentale. » L’avocate rappelle que la loi, notamment l’article 378 du Code civil, prévoit explicitement ce type de mesure en cas de condamnation pour un crime commis contre l’autre parent. Le retrait n’est donc pas une sanction supplémentaire, mais une protection pour les enfants.

Au-delà de l’aspect juridique, Me Chmani souligne également l’attitude de Cédric Jubillar. Selon elle, l’absence de remise en question, son comportement durant le procès et son incapacité à reconnaître l’impact de ses actes sur ses enfants justifient pleinement cette demande. « C’est une décision logique, aussi par rapport à son comportement », insiste l’avocate.

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Le témoignage poignant de Louis : une colère qui révèle l’ampleur du traumatisme

Parmi les éléments marquants du procès de Cédric Jubillar figure le témoignage bouleversant de son fils aîné, Louis. Le jeune garçon, aujourd’hui âgé de 10 ans, a exprimé avec une rare franchise la rage et la douleur qu’il ressent envers son père. Des mots d’une force saisissante, laissant entrevoir l’immensité du traumatisme vécu et la rupture définitive du lien filial.

Ce témoignage a profondément marqué les jurés et le public. Il illustre combien le meurtre de Delphine a bouleversé la vie des enfants et combien leur relation avec leur père est irrémédiablement altérée. Pour les avocats, ce ressentiment exprimé par Louis révèle aussi son besoin d’être protégé d’une figure paternelle désormais associée à la violence et à la perte.


Un nom trop lourd à porter : Louis souhaite tourner la page

Dans ce contexte douloureux, un autre geste symbolique fort a été posé par Louis : il a formulé une demande de changement de nom. Pour le jeune garçon, « Jubillar » est devenu un fardeau, un nom trop lourd à porter, associé au drame qui a bouleversé son existence. Ce désir de s’en détacher traduit une volonté forte de reconstruire une identité libérée de l’ombre du crime familial.

Changer de nom est une démarche lourde, longue et réglementée, mais les raisons invoquées par Louis vont peser dans la balance. Les proches de Delphine Jubillar, qui ont toujours cherché à honorer sa mémoire et à obtenir justice pour elle, voient dans cette demande une étape douloureuse mais compréhensible dans la reconstruction du jeune garçon.


Une nouvelle vie auprès de leur tante maternelle

Depuis la disparition de leur mère, Louis et sa sœur Elyah ont été pris en charge par leur tante maternelle. Cette dernière est devenue pour eux un repère stable, un refuge après le chaos, et une figure de soutien essentielle. Le foyer qu’elle leur offre est décrit comme bienveillant, apaisant et propice à leur reconstruction psychologique.

Les enfants semblent désormais vouloir tourner définitivement la page de leur vie passée. Le retrait de l’autorité parentale, s’il est prononcé, viendrait sécuriser encore davantage leur avenir en supprimant toute forme de contrôle de Cédric Jubillar sur leur quotidien, leurs choix éducatifs ou leur équilibre émotionnel.

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Une décision très attendue pour clore un chapitre douloureux

L’audience de ce 1er décembre 2025 ne vise pas à rouvrir les débats autour de la culpabilité de Cédric Jubillar mais à protéger deux enfants dont la vie a été dévastée. Il s’agit de décider si un père condamné pour avoir tué leur mère peut encore exercer une quelconque autorité sur eux.

Pour beaucoup, la réponse semble évidente, presque automatique. Mais la justice doit examiner la demande dans sa globalité avant de statuer. Quel que soit le verdict, cette étape représente une avancée supplémentaire dans le long processus de reconstruction de Louis et Elyah.

Aujourd’hui, plus que jamais, la priorité demeure la même : offrir à ces deux enfants un avenir libéré de la tragédie qui les a frappés si tôt, et leur permettre d’avancer vers une vie plus sereine, entourés de figures aimantes et protectrices.