L’élection de Miss France 2026, qui devait être un moment de célébration pour l’organisation et les candidates, a été éclipsée par une polémique qui continue d’enfler et qui met en lumière une question bien plus complexe que celle de la simple erreur de comportement. Deux jeunes femmes, Miss Aquitaine 2025, Aïnhoa Lahitete, et Miss Provence 2025, Julie Zitouni, ont été destituées après la diffusion d’une vidéo qui a choqué le public et l’organisation. Dans cette vidéo, filmée en coulisses, les deux ex-Miss commentaient de manière vulgaire et méprisante l’annonce du Top 12, en qualifiant certaines de leurs concurrentes de termes extrêmement déplacés. Leurs propos ont immédiatement suscité l’indignation générale, provoquant une réaction immédiate et forte de la part de l’organisation Miss France, ainsi que des réactions violentes sur les réseaux sociaux.

La vidéo, rapidement relayée sur les plateformes sociales, a causé un véritable séisme dans l’univers du concours. Les spectateurs et les fans de Miss France ont été choqués par le langage utilisé par les deux jeunes femmes, qui n’ont pas hésité à faire des commentaires dégradants et injurieux sur les autres candidates. L’organisation, représentée par Frédéric Gilbert, le président du comité, a pris des mesures drastiques en annonçant leur destitution pure et simple. C’est une décision rare, mais qui, selon les autorités du concours, était nécessaire pour préserver l’intégrité et l’image du concours. “Exemplarité, c’est ce qu’on attend des Miss aujourd’hui”, a souligné Sylvie Tellier, ancienne directrice du comité, lors de son passage dans l’émission C à vous. Elle a expliqué que la décision de les destituer était logique et que laisser passer un tel comportement aurait été un mauvais signal envoyé aux candidates et au public.

Face à la polémique, les deux jeunes femmes ont rapidement réagi. Julie Zitouni a publié un long texte dans lequel elle exprimait ses sincères regrets et tentait de justifier ses propos, bien que cette tentative de réparation ait semblé insuffisante pour apaiser la colère des internautes. Aïnhoa Lahitete a également présenté ses excuses, consciente de l’ampleur de l’incident et de la portée de ses paroles. Cependant, malgré leurs excuses, l’impact de la vidéo a été tel qu’il a fait naître une vague de critiques et d’attaques envers les deux ex-Miss, qui sont désormais confrontées à un phénomène inquiétant : le harcèlement.

Loin d’être un simple épisode de mauvais comportement, l’incident a pris des proportions inquiétantes. Ce qui aurait dû rester une erreur regrettable a, en effet, rapidement tourné à la véritable chasse aux sorcières, avec des menaces et des insultes dirigées vers les deux jeunes femmes. Des milliers de commentaires violents ont déferlé sur les réseaux sociaux, menaçant leur sécurité et leur bien-être psychologique. Un déchaînement de haine qui semble dépasser les frontières du raisonnable, et qui a inquiété les proches du concours ainsi que Sylvie Tellier elle-même. Si l’ancienne directrice du comité de Miss France reste ferme sur la nécessité de sanctionner les dérapages, elle a également souligné l’inquiétude que suscite cette situation : “Elles ont dérapé, elles ont été sanctionnées, point. On passe à autre chose. Elles n’ont tué personne”, a-t-elle déclaré, appelant au calme et à l’apaisement.

Diane Leyre, Miss France 2022, qui était également présente sur le plateau de C à vous, a pris la parole pour exprimer sa condamnation des propos tenus par Aïnhoa et Julie. Cependant, elle a également condamné la réaction disproportionnée du public, soulignant que les menaces et le harcèlement dont elles sont victimes vont bien au-delà de ce qui est acceptable : “Cela va trop loin. Elles ont eu un mauvais comportement, mais de là à recevoir des menaces… Tout a ses limites”. Un appel à la modération et à l’humanité dans un contexte où les réseaux sociaux peuvent parfois devenir un terrain de chasse impitoyable pour ceux qui, même après avoir présenté des excuses sincères, se retrouvent la cible de la rage collective.

Cette situation met en lumière un aspect préoccupant de notre société actuelle : l’intolérance envers l’erreur et la facilité avec laquelle certains individus peuvent devenir la cible d’une violence numérique sans fin. Si les propos de Miss Aquitaine et Miss Provence étaient inacceptables, le harcèlement dont elles sont désormais victimes semble bien plus dangereux et potentiellement destructeur. Il est important de rappeler que les erreurs humaines, même lorsqu’elles sont publiques, doivent être confrontées à une juste dose de responsabilité et non à une délation publique qui ne laisse aucune place à la rédemption. À cet égard, Sylvie Tellier, Diane Leyre et d’autres personnalités du concours ont appelé à un retour à l’équilibre, entre fermeté et bienveillance, afin de mettre fin à cette spirale de haine qui nuit à l’intégrité du concours mais aussi à la dignité des personnes impliquées.

Le concours Miss France a toujours été un miroir de la société, un lieu où les valeurs d’exemplarité, de respect et de beauté sont mises en avant. Cependant, cet incident rappelle qu’il est aussi un terrain de tensions et de jugements excessifs, où l’humain doit parfois être mis en avant face à l’intransigeance d’une société de plus en plus critique et rapide à juger. La demande de Sylvie Tellier de “passer à autre chose” et de “ne pas tuer quelqu’un” résume parfaitement l’appel à la raison : il est temps de relativiser, de pardonner et de regarder au-delà des erreurs pour encourager une plus grande humanité dans nos échanges.